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Le centre éducatif Les Petits Pois de Bellevue

Défis et projets d'une garderie en milieu rural

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Danièle Tournier, directrice du Centre éducatif Les Petits Pois

Danièle Tournier, directrice du Centre éducatif Les Petits Pois


(Photo: Sandra Hassan Farah 2016)
BELLEVUE - Le centre éducatif Les Petits Pois à St-Isidore de Bellevue a ouvert ses portes en septembre 2015. Après une occupation temporaire au sein du restaurant le Rendez-Vous, l’équipe éducative et les enfants ont intégré leurs locaux flambant neufs au sein de l’école.

Le projet de créer un tel centre dans la petite communauté francophone a émergé en 2008 avec un petit comité de parents désireux d’installer la culture francophone dès le plus jeune âge.

Et c’est grâce à la volonté de la Province de créer de nouveaux espaces pour les enfants d’âge préscolaire que des fonds nécessaires ont été dégagés pour offrir 20 places à la population de Bellevue.

Depuis l’ouverture du centre, 7 enfants à temps plein et 1 à temps partiel sont inscrits. Une directrice, 2 éducatrices à temps complet et une éducatrice à temps partiel se relaient pour couvrir les heures d’ouverture (7h-17h30). Une cuisinière à temps partiel est présente pour offrir des repas de qualité.

La garderie gère aussi le service d’avant/après école. 32 élèves sont inscrits, mais seulement 7 s’y rendent de manière régulière.

Krystle Pratt, membre actif depuis l’été 2015, est entrée dans ce projet afin d’offrir à ses deux petites filles une éducation en français dès leur plus jeune âge. « Cette garderie représente le maillon manquant à l’école. Elle permet d’aborder l’éducation en français dès l’âge préscolaire. Cela permet aussi aux familles exogames (en grand nombre dans les parents utilisateurs du service) de poursuivre l’éducation en français dans un milieu majoritairement anglophone. »

La directrice du CPE, Danièle Tournier, une enfant du pays, approuve cette réflexion : « Offrir une éducation en français n’est pas une perte de la langue française, c’est un gain d’une seconde langue. »

Toutes deux reconnaissent que l’ouverture de cette garderie est une merveilleuse vitrine de l’éducation en français. Mais toutes deux avouent qu’il n’est pas facile de remplir les places du fait d’être en milieu rural, mais aussi du fait de l’existence d’autres garderies (anglophones) dans les villages voisins (Wakau, St-Louis).

Pour Krystle Pratt, après 8 mois d’existence, le grand défi reste de « combler les places. Cela induit un déficit financier. Pour pallier à cela, nous avons déjà organisé 2 levées de fonds grâce à la communauté. Cela nous a permis d’acheter une machine à laver, une sécheuse, ainsi que de nombreuses ressources éducatives. »

Pour la directrice, malgré « un appui de la direction de l’école qui nous donne accès aux différents services administratifs, le défi de remplissage entraîne inéluctablement un défi financier. De plus, il n’est pas facile de recruter du personnel qualifié en milieu rural. »

L’une et l’autre s’accordent à dire que l’avenir de la garderie sera en fonction de la stabilité des effectifs tant au niveau des enfants d’âge préscolaire qu’au niveau du programme avant/après école.

Enfin, selon Danièle Tournier, certaines familles exogames ne franchissent pas les portes de l’école et a fortiori de la garderie, car ils ne perçoivent pas les avantages de l’apprentissage du français.

« Certaines familles anglophones qui font partie des générations retrouvées angoissent à l’idée de ne plus comprendre leurs enfants quand ils maîtriseront la langue française. Je trouve d’ailleurs que la Province et les institutions fransaskoises ne font pas assez de promotion de l’utilité de la langue française. Il y a toute une éducation à faire envers ces familles. »

L’éducation en français passe par l’ouverture de ces garderies, tant en milieu urbain qu’en milieu rural.

Encore faut-il trouver une clientèle suffisamment conséquente pour qu’un tel service puisse perdurer…