Visite de la CAFS à l'Assemblée législative de la Saskatchewan
Les visiteurs s'apprêtent à quitter le Palais législatif à Regina après une visite dans ce haut lieu de la politique provinciale qui façonne la vie de chaque citoyen en Saskatchewan.
Photo: Martin Kakra-Kouame (2015)
L’intégration communautaire citoyenne va de pair avec un certain degré de connaissance des institutions, des faits historiques majeurs et du modèle de gouvernance dans la communauté ou le pays d’accueil. C’est forte de ce constat que la Communauté des Africains francophones de la Saskatchewan (CAFS) a organisé une visite du Palais législatif de la province pour ses membres, le 1er août dernier à Regina. La visite a été suivie d’une période de réseautage actif dans une ambiance de détente familiale au célèbre Parc Wascana de la ville.
Faire mieux connaître le processus législatif de la Saskatchewan, ses principales institutions politiques, ses responsables de premier plan, certains faits historiques majeurs de la province et générer des opportunités d’échanges directs aussi bien entre immigrants (anciens et nouveaux) qu’avec des organismes communautaires provinciaux, francophones/anglophones, tels étaient les objectifs de cette journée. Le beau temps a contribué à encourager le déplacement de nombreuses familles venues de différentes villes dont Saskatoon, Moose Jaw, Prince Albert et Gravelbourg. Toutes nous ont confié leur satisfaction et leur admiration pour les enseignements tirés de cette visite.
Pour Françoise Sigur-Cloutier, présidente de l’Assemblée communautaire fransaskoise, qui a participé à l'activité, « il est bon pour la stabilité des immigrants de connaître, autant que possible, le contexte législatif, juridique, historique et social dans lequel ils sont appelés à vivre et à entretenir une famille ».
En effet, combien d’Africains francophones ayant choisi la Saskatchewan comme terre de résidence au Canada savent, par exemple, que leur province a été la première province à avoir institué un système de santé universel ? Et pourtant, c’est en 1947 que le gouvernement de la Saskatchewan a instauré un régime public universel provincial d’assurance-hospitalisation, suivi, trois ans plus tard, en 1950, par les provinces de la Colombie-Britannique et de l’Alberta. Combien savent que la Saskatchewan a accordé le droit de vote aux femmes dès le 14 mars 1916, un mois avant l’Alberta et la Colombie-Britannique, mais précédée juste de quelques six semaines par le Manitoba, première province du Canada à l’avoir fait le 28 janvier 1916?
La visite guidée du Palais législatif s’est effectuée en plusieurs temps : en tout premier lieu, l’énorme salle des pas perdus, ses longs couloirs scintillants et ses lustres impressionnants dédiés aux rencontres informelles des membres du Parlement entre deux séances; puis la visite de la grande bibliothèque du Palais dotée de plusieurs milliers d’ouvrages et de documents de référence de diverses natures; ensuite la découverte de l’immense salle des séances et des débats parlementaires que surplombe de façon majestueuse l’imposant perchoir du Président de l'Assemblée ('The Speaker').
Enfin, ce fut la galerie des souvenirs où l’on peut voir les portraits des Premiers ministres successifs de la Saskatchewan, depuis la création officielle de la province et de son rattachement à la Confédération en 1905. On peut y admirer aussi les portraits de tous les chefs emblématiques des Premières Nations qui ont conclu les premiers traités d’établissement sur ces terres qui allaient devenir la Saskatchewan.
Un peu plus loin, les visiteurs ont pu admirer, incrédules, le minuscule bureau en bois marron jauni par le temps, sur lequel le tout premier Premier ministre de la Saskatchewan, M. Thomas Walker Scott (1905-1916) a signé la loi octroyant aux femmes le droit de vote. Juste à côté, entreposés dans une vitrine, les vêtements et la paire de chaussures portés ce jour-là par l’homme politique saskatchewannais qui a lié son nom à cette page glorieuse de la Saskatchewan, gravée à jamais dans la mémoire collective.
La visite de la CAFS s’est également voulue pédagogique à travers un jeu organisé pour les moins de 20 ans pour tester les connaissances et éveiller l’intérêt des uns et des autres sur le Canada et la Saskatchewan, les institutions politiques, la géographie, l’histoire, la culture et les faits de société touchant aussi bien la province que le pays. C’est le jeune Lionel Gahizi, 18 ans, finissant de l’École canadienne-française du Pavillon Gustave Dubois, à Saskatoon et futur étudiant en science politique à l’Université d’Ottawa, qui a surclassé ses camarades dans cette compétition.