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Alimentation, sommeil et compassion : de nouvelles voies de résilience

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S’investir pour l’avenir, tel était le thème de la 4e édition de la conférence nationale « Santé et mieux-être » organisée par le Consortium national de formation en santé (CNFS) de l’Université d’Ottawa le 19 février. Par vidéoconférence, notamment à Saskatoon et Regina, plusieurs professionnels, étudiants et néophytes de la santé à travers le Canada ont pu découvrir des stratégies efficaces pour favoriser un retour à la santé optimale des communautés en situation minoritaire.

Rachel Thibeault, docteure et consultante en résilience et soutien des pairs, a tenu à montrer comment inclure les stratégies alimentaires, les stratégies de sommeil et la compassion dans la résilience des soignants et de leurs patients.

Parce que le système gastro-intestinal a un impact sur l’humeur, l’alimentation influence notre résilience. Ce système contient entre 100 et 200 millions de neurones, de l’œsophage à l’anus, et influence notre humeur par le biais d’un axe vagal intestin-cerveau, selon une découverte faite en 2018. Pour cela, Rachel Thibeault préconise d’adopter une alimentation variée.

Un sommeil réparateur

D’autre part, l’organisme est doté du système lymphatique qui a pour rôle d’éliminer les déchets cellulaires du cerveau, et c’est en période de sommeil profond que ce système est activé, d’où quelques recommandations de la docteure Thibeault : « Ne pas regarder d’écrans au moins une heure avant le coucher, limiter le café et l’alcool, avoir un minimum de 7 à 8 heures de temps de sommeil, tamiser les lumières quelques heures avant le coucher. »

Bien que la compassion semble être négligée par certains médecins, elle a pourtant des effets positifs tant sur le soignant que sur le patient selon une recherche de Trzeciak et Mazzarelli datant de 2019, sur laquelle Rachel Thibeault s’appuie. Selon ces travaux, la compassion peut durer entre 32 et 56 secondes et s’effectuer en quelques mots. Elle atténue l’épuisement, accroît le sentiment d’accomplissement du soignant, augmente l’adhésion au traitement et l’immunité tout en diminuant la douleur du patient.

Contrôler les effets du stress

Parmi les déterminants psychologiques du stress figurent un sens faible du contrôle d’une situation, l’imprévisibilité, la nouveauté et la menace à l’égo. Pour le docteur Pierrich Plusquellec, professeur agrégé à l’Université de Montréal, « une situation n’est stressante que si vous l’interprétez comme étant stressante ».

Le spécialiste identifie ainsi deux types de stress : le stress absolu et le stress relatif. Le premier est entretenu par une menace réelle, comme une catastrophe naturelle, tandis que le second a pour origine une menace implicite qui dépend de la façon d’interpréter une situation, comme parler en public.

En outre, plusieurs facteurs tels que la rumination d’une hostilité cynique, une colère réprimée, une personnalité anxieuse ou encore le sexe ont un impact sur le stress. Ainsi, se basant sur plusieurs études, le docteur Plusquellec rapporte que les hommes réagissent au stress psychologique de manière plus accentuée que les femmes.

Le professeur dégage quelques stratégies importantes afin de lutter contre ses effets : reconnaître et contrôler les manifestations de son stress, solliciter son corps à travers des activités physiques et des respirations profondes, parler à son animal domestique, partager des moments avec les autres, et sourire. « Il est important de contrôler son stress non pas lorsqu’il est trop tard, mais au fur et à mesure qu’il se présente à nous et pour le reste de notre vie », conseille-t-il.

Mieux vaut prévenir que guérir

« Le moyen idéal de faire évoluer le bien-être de tous dans les prochaines années sera la prévention et non le traitement curatif », avance Pierre Lavoie, cofondateur du Grand défi qui porte son nom, un événement santé annuel rassemblant des milliers de personnes au Québec. Le conférencier a ainsi mis en avant l’importance de développer un partenariat avec le patient pour l’inciter à prioriser sa santé dans une perspective de prévention.

L’augmentation de l’obésité chez les jeunes ces vingt dernières années est inquiétante pour Pierre Lavoie. Ces derniers développent très tôt des maladies qui touchent présentement leurs grands-parents, un constat annonciateur de risques accrus de diabète de type 2 à 55 ans et d’accidents cardiovasculaires à 65 ans. Selon statistiques Canada, le cancer et les maladies cardiovasculaires étaient les principales causes de mortalité au Canada en 2012.


 Pierre Lavoie préconise 5 facteurs efficaces pour contrer un épisode cardiaque :
  • Un poids corporel normal : un tour de taille de 100 cm chez les hommes et 88 chez les femmes.
  • Ne pas fumer : selon l’OMS, le tabac est la cause la plus importante de mortalité évitable dans le monde et qui diminue l’espérance de vie de 20 à 25 ans, avec un risque d’infarctus accru de 300 % chez l’homme et de 600 % chez la femme. Le Québec, par exemple, enregistre 10 000 décès par an à cause du tabac.
  • Une alimentation saine constituée majoritairement de végétaux et de grains entiers.
  • Une consommation modérée d’alcool : 1 à 2 verres par jour maximum.
  • 30 minutes d’activité physique par jour.