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Le printemps vu par les oiseaux

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Le grand duc

Le grand duc

Le grand duc est un des premiers oiseaux à pondre ses œufs au printemps, c’est-à-dire vers la fin mars et le début d’avril. En moyenne, les femelles pondent deux œufs.
Photo: Dominique Liboiron (2017)
Fermez les yeux. Écoutez. Est-ce que le cri de la bernache vous arrive à l’oreille? Ouvrez   les yeux. Scrutez votre gazon verdissant. Y voyez-vous un rouge-gorge, ce symbole incontournable du printemps?

Attirés par la chaleur douce et le soleil de moins en moins rare, les oiseaux regagnent notre province après leur séjour hivernal. Bon nombre de Fransaskois aiment à soigner les oiseaux l’hiver et jouissent à la vue des nouveaux arrivés.

Le simple plaisir d’observer les mésanges ou les moineaux qui fréquentent nos mangeoires nous offre un brin de plaisir pendant la saison froide. Cependant, relativement peu d’espèces passent l’hiver au Canada.  Le nombre d’espèces se multiplie par contre rapidement au mois de mars et au mois d’avril. Leur présence annonce le printemps, mais les oiseaux communiquent bien plus. 

Lors de vos excursions en plein air, vous pouvez mieux jouir de votre expérience si vous restez à l’écoute des chants et des cris qui vous proviennent. De plus, le comportement des oiseaux peut vous aviser  d’un danger potentiel  ou d’un changement au niveau de la météo. En somme, les oiseaux  vous permettent d'approfondir votre séjour en plein air et de le  rendre plus sécuritaire.

Par exemple, un regroupement de corbeaux, de corneilles ou de pies peut signaler la présence d’une carcasse, chose à éviter si vous vous trouvez là où habitent des ours ou des couguars qui voudront protéger leur nourriture.

En termes de météo, si vous voyez des nuages sombres à l’horizon et que des oiseaux arrivent de cette direction en grand nombre ou à la hâte, il est probable que des intempéries s’annoncent. D’après mes observations, les mouettes et les goélands cherchent le plus possible à éviter les tempêtes,   je dirais plus que d’autres types d’oiseaux.

Lorsque vous faites du canot, il vous  est possible de prédire la profondeur de l’eau à partir de la présence de certaines espèces. Le pélican, lui, aime l’eau moins profonde, mais aussi l’eau qui tourbillonne. Le cormoran et le huard, eux, préfèrent que l’eau soit plus profonde.

D’autres oiseaux indiquent moins au niveau de la météo ou de l’eau, mais démontrent que l’écosystème est en flux. Une telle espèce qui attire l’attention des ornithologues de la province est la tourterelle turque (Streptopelia decaocto). Rare en Saskatchewan il y a même 10 ans, cet oiseau gris avec une barre noire au cou connaît un accroissement impressionnant.

Une cinquantaine de ces tourterelles se sont esquivées d’une animalerie aux Bahamas il y a un peu plus de 40 ans, mais déjà en 1982  elles avaient atteint la Floride. Depuis, les tourterelles turques se multiplient rapidement et se répandent presque partout en Amérique du Nord.

Les premières que j’ai vues en 2006  habitaient Maple Creek., mais on en   voit de plus en plus en Saskatchewan depuis cinq ans. La population reste encore petite, mais la tendance indique qu’elle augmentera. L’effet de cette augmentation vis-à-vis les oiseaux indigènes reste à voir.

Les tourterelles turques préfèrent les villages et les villes parce qu’elles y trouvent des mangeoires d’oiseaux. Afin de savoir si ces tourterelles habitent votre communauté, les meilleures places pour en chercher sont le long des chemins de fer et près des élévateurs où elles mangent du grain versé.

Si vous désirez voir plus d’oiseaux dans votre cour, considérez l’emplacement de votre mangeoire et la nourriture que vous y mettez. Certaines espèces, telles que les moineaux, aiment à manger en groupe, mais la présence de beaucoup d’animaux effraye la sittelle qui se nourrit en solitaire. Le suif l’attire, mais en dit moins à la colombe. Il suffit de vous informer au sujet des préférences des espèces et de formuler un plan pour les attirer.