L'auteur-compositeur et interprète Zachary Richard
Photo : Archives Acadie-Nouvelle
S’il n’en tient qu’à Zachary Richard, et même si elle est encore menacée, l’avenir de la culture acadienne en Louisiane est entre de bonnes mains.
Délaissant pour l’occasion la musique et les spectacles, l’artiste acadien de renom était de passage le 12 août au pavillon d’Edmundston de l’Université de Moncton pour y prononcer une conférence portant sur l’identité acadienne en Louisiane.
Livrée dans le cadre du colloque l’Acadie dans tous ses défis, présenté par le CMA 2014, cette conférence aura permis aux participants de découvrir un Zachary Richard qui semble vouloir maîtriser l’histoire et les questions identitaires tout autant que ses chansons.
Pendant près d’une heure, le chanteur et poète louisianais a offert avec aisance et aplomb une leçon sur l’histoire des Acadiens en Louisiane, de l’époque de Beausoleil Broussard et de la résistance durant la Déportation des Acadiens jusqu’à l’ère moderne.
À la surprise de plusieurs, Zachary Richard a raconté le passé esclavagiste de certains Acadiens. « Ils possédaient à l’époque des esclaves qui œuvraient en tant que domestiques. L’élite de la société acadienne était éduquée en anglais, elle ne se considérait plus comme Acadienne », raconte-t-il.
Alors que le fait français perd du terrain un peu partout aux pays ainsi qu’aux États-Unis, selon plusieurs participants au colloque, Zachary Richard n’est pas prêt à tirer la sonnette d’alarme, tout en reconnaissant la fragilité de la situation.
« La langue française en Louisiane va mieux, mais on n’est pas sortis du bois. Il y a un regain, une conscience politique pour mettre de l’avant des projets de loi afin de promouvoir l’enseignement et l’affichage en français. La langue française est en train de se valoriser d’une façon qu’il n’a jamais été le cas », affirme Zachary Richard.
Selon lui, on évalue à 250 000 le nombre de personnes qui parlent le français en Louisiane. « On ne le sait pas vraiment, c’est un nombre mythique. Moi, j’estimerais plutôt à 25 000 les francophones qui parlent le français quotidiennement à la maison. Avec l’immersion française qui est de plus en plus importante, on peut se doter d’un espoir très important ».
Zachary Richard va encore plus loin, en parlant de la possibilité de voir des surprises, et ce, de manière positive. « La langue française et la culture cadiennes seront réinterprétées par une nouvelle génération. Leur cœur va raisonner de la même façon que le mien quand j’ai découvert ma propre identité. »