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Les timbrés

Sam, le destin brisé d’un champion

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Sam est un long métrage canadien réalisé en 2021 par Yan England, un producteur et réalisateur québécois, qui nous plonge dans la vie d’un nageur de haut niveau se préparant pour les qualifications des Jeux olympiques. Il ne s’agit pas d’un film sur la natation, mais bien d’un miroir de vie dans lequel l’eau apaise, guérit et dévoile.

Aux côtés de sa sœur, qui est aussi son coach sportif, Sam s’entraîne sans relâche pour atteindre ses objectifs de médaillé. Mais la vie du champion national canadien, quasi parfaite, voire minutée, se retrouve bouleversée après un tragique accident.

Affaibli, désillusionné, Sam est par la suite hanté par plusieurs ombres, dont celle de la culpabilité. Dans une quête de réparation, il fera la connaissance de plusieurs personnages qui, tous, ouvriront leur cœur à cette âme tourmentée.

Entre coups de sifflet, éclaboussures et applaudissements, le générique de début donne un avant-goût du rythme qui sera maintenu tout au long du film. Les vagues de la piscine tout comme celles du montage nous offrent un dynamisme tel que le spectateur se sent lui aussi obligé de retenir sa respiration pendant 92 minutes.

On devine Montréal sans jamais vraiment voir la ville. Là aussi, les prises de vue sont rapides, les plans sont serrés et on y voit peu de profondeur de champ. Toute notre attention est portée sur les personnages.

L’intrigue se retrouve sublimée par la composition de cadre. Des couleurs froides, une lumière pâle, une règle des tiers impeccable, une bande-son épurée, on sentirait presque le chlore nettoyer l’image.

Incarné par Antoine Olivier Pilon, déjà acteur vedette de 1:54 de Yan England, le personnage de Sam est touchant, profond et résilient. Les acteurs sont riches et font gagner Sam en humanité tout au long du film. On a également le plaisir de retrouver Stéphane Rousseau, humoriste reconnu, dans un rôle poignant et dramatique.

Avec cette œuvre, le réalisateur illustre toute la complexité du drame sportif et des destins brisés. Ici, les JO sont un but, une cible placardée sur les murs de la chambre du jeune homme de 22 ans qui rêve de porter les couleurs de son pays à l’international.

Avec un père absent, une mère souffrante et une sœur omniprésente, la vie de Sam est déjà sous pression et c’est dans l’eau qu’il trouve la paix. Le poignant duo Pilon-Rousseau vient balancer le point d’interrogation qui surplombe le personnage du père de Sam. La figure paternelle est peut-être d’ailleurs la piste la plus intéressante du film, mais reste sous-exploitée.

Bien que l’intrigue se veuille quelque peu improbable, Sam est un film travaillé et bien scénarisé. Aux allures de thriller, le long métrage est une œuvre palpitante qui ne donne aucun répit au spectateur.

 

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