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Les noms d'ici, par Carol Léonard

Le numérique, planche de salut des périodiques franco-canadiens ?

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La couverture du dernier numéro du Chaînon pour le 150e du Canada.

La couverture du dernier numéro du Chaînon pour le 150e du Canada.

Pas banale la parution d’un nouveau magazine francophone en milieu minoritaire. C’est pourtant le cas avec Le nénuphar, nouveau Webzine manitobain qui a vu le jour au printemps 2017. En Saskatchewan, le magazine littéraire en ligne À ciel ouvert se prépare à lancer son deuxième numéro le 8 décembre 2017. Signe d’un sursaut d’énergie du genre ou fait isolé dans une réalité plus complexe ?

« Même si c’est difficile le démarrage d’un nouveau magazine, je pense qu’il y a de la place pour Le nénuphar au Manitoba. » Celle qui parle ainsi, c’est Jacinthe Blais, la rédactrice en chef de ce magazine numérique. Au-delà de toute l’intendance propre au lancement d’un nouveau média, la journaliste de Ste-Anne ne vise rien de moins que l’ajout d’une nouvelle rubrique à chaque nouveau numéro au cours de la première année de ce magazine à la fois culturel et d’intérêt général.

La ferveur qui anime Jacinthe Blais va sûrement de pair avec celle qu’on a retrouvé en mai dernier en Saskatchewan avec la publication du premier numéro du magazine littéraire À ciel ouvert. Le partenariat entre la Coopérative des publications fransaskoises et le Cercle des écrivains de la Saskatchewan a donc donné naissance à cet autre média numérique, qui vient combler, en quelque sorte la disparition de Ruelle l'anthologie littéraire fransaskoise qui était publiée par la défunte Association des artistes de la Saskatchewan.

Sans être totalement exhaustif, on peut cependant affirmer que dans certaines provinces, c’est souvent le calme plat en ce qui concerne les périodiques.

À part Le Gaboteur, rien à Terre-Neuve-et-Labrador, pas plus qu’en Alberta ou dans les Territoires du Nord-Ouest.

Par contre, au Yukon, il existe Le nombril, une revue en périnatalité et en petite enfance, qui paraît une fois l’an depuis 2004, produite par EssentiElles, un regroupement de femmes franco-yukonaises.

Le numérique transcende les frontières

Il existe cependant des magazines dont le mandat est de s’adresser aux francophones de tout le Canada.

C’est le cas notamment de PrésentEs ! et de Liaison. Pour le premier, publié de façon trimestrielle et en ligne, il s’agit, comme l’explique Nathalie Morgan, coordonnatrice de projets et responsable des femmes de la francophonie canadienne (AFFC), « de donner un espace de parole, de partage, de visibilité et de réflexion aux femmes francophones, qui se retrouvent dans des communautés où le français est minoritaire. »

Quant à la revue Liaison, dirigée par Suzanne Richard-Muir et publiée par les Éditions L’Interligne, il s’agit là de l’un des plus anciens magazines de la francophonie canadienne. D’abord, miroir des arts de la culture franco-ontarienne, Liaison est publiée une première fois en 1978. Après certains problèmes financiers, au début du présent siècle, la publication veut être le reflet de l’ensemble des artistes franco-canadiens qu’ils soient acadiens, ontariens ou de l’Ouest et ce, peu importe leur moyen d’expression.

À ciel ouvert - Automne 2017
Autre figure de proue des mensuels franco-ontariens, Le Chaînon. Fondé en 1983, il est soutenu par le Réseau du patrimoine franco-ontarien (RPFO). Heureusement, car de l’avis de son rédacteur en chef, Samy Khalid, « nous n’avons pas à nous soucier de survivre sans le soutien de notre organisme, qui se charge de trouver les subventions et les commandites nécessaires ! »

Chef de file dans le secteur patrimonial franco-canadien, Le Chaînon, bien que publié en version papier, l’est aussi en version numérique. « Le monde de l’édition a toujours plus de mal à survivre, face à la hausse des frais d’impression, des frais postaux et des frais de toutes sortes. Dans les milieux minoritaires comme le nôtre, vivre en français, bénéficier d’organismes francophones et publier dans notre langue sont des défis de taille. » Diffuser aussi en version électronique, les responsables peuvent ainsi aller chercher un plus vaste lectorat. Les quelque 15 000 lecteurs de Le Chaînon proviennent, selon M. Khalid, non seulement du Canada, mais aussi des États-Unis, de la France, de la Suisse et du Chili.

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