Festival fransaskois 2024
Close
Michel Vézina
/ Catégories: 2017, En quelques mots

Le vent de la vie

Regard sur La grande traversée

En Saskatchewan, on est dans la prairie (si l’on parle végétation) et dans la plaine (si l’on parle relief géographique), et il n’y a littéralement pas d’obstacles. Il y a bien quelques arbres ici et là, quelques communautés dont les bâtiments s’élèvent plus ou moins haut et quelques monticules terrestres. Rien pour empêcher de se déchaîner un phénomène que l’on connaît bien, le vent.

On va commencer par le côté négatif: l’hiver, on parle de facteur éolien. Lorsqu’il fait froid, dans les moins quelque chose, le vent intensifie la sensation de froid sur la peau et le danger d’engelure. Dans les années 30, lors de la grande sécheresse, le vent poussait la poussière dans les moindres recoins des maisons et rendait ainsi l’agriculture très très difficile, voire quasiment impossible, à plus d’un endroit. Et il y a le vent chaud d’été, le vent accompagnant ou précédant les averses et les orages, sans oublier les spectaculaires tornades.

Côté positif, le vent favorise la pollinisation des plantes. Aujourd’hui, l’énergie éolienne est une énergie alternative intéressante. À l’époque, on comptait sur le vent pour faire la farine avec les moulins à vent.

Sans le vent, la colonisation de l’Amérique aurait dû se faire autrement. En effet, nos ancêtres sont venus sur des voiliers qui devaient jouer avec les différents vents pour venir au Canada. Les journées sans vent, ces navires, peu confortables selon nos critères d’aujourd’hui, restaient sur place. Les vents contraires pouvaient forcer les capitaines de ces navires à tenter de faire de long parcours. Les vents favorables pouvaient couper la traversée de plusieurs jours. Et sans oublier les vents de tempête accompagnés de vagues énormes sur l’océan Atlantique qui pouvaient causer le démâtage des navires, sans compter de nombreux naufrages.

Les Productions Rivard de Winnipeg, Manitoba, ont produit une série d’une dizaine d’épisodes très intéressante présentée à Radio-Canada. Appelée « La grande traversée », elle a mis en scène dix personnes (6 hommes et 4 femmes choisis parmi plus de 1000 candidatures) devant vivre dans les conditions d’une traversée au XVIIe siècle, donc à l’époque des premiers arrivés en Nouvelle-France.

On les a habillés tel qu’à l’époque, fait vivre dans un secteur réduit au centre du voilier Picton Castle rebaptisé pour le projet L’Espérance. Ils devaient vivre comme au XVIIe, faire à manger de la même manière et avec les mêmes aliments, dormir de la même façon, aller à la toilette de la même manière en plus de participer aux manœuvres du navire (ce que ne faisaient pas les colons à l’époque), apprendre les rudiments de la navigation tel qu’à l’époque.

La traversée a duré 55 jours: partie de La Rochelle, France, avec une brève escale à Caraquet, Nouveau-Brunswick, l’épopée s’est terminée à Québec. Vous allez me dire qu’il s’agit de télé-réalité: oui jusqu’à un certain point puisque des caméras les suivaient au jour le jour. Mais c’est intéressant de voir les conditions de traversée et surtout la détermination qu’il a fallu aux premiers Français pour venir s’établir en Nouvelle-France et s’enraciner dans ce pays. Ça les préparait certainement à conquérir le reste d’un pays qui s’est étendu jusqu’au sud de la Louisiane et jusqu’aux Rocheuses.

Cette série, que l’on peut aussi suivre sur Tout.tv, est d’une grande qualité et de loin, de très loin, dépasse l’insipide série Canada: The Story of Us qu'on a pu voir sur CBC. Il y a un contexte historique à cette série et une réflexion, tant de la part des producteurs que des participants, sur l’objectif de l’époque: aller vers une vie meilleure. Évidemment, il faut être relativement jeune et en forme pour vivre une telle expérience. Mais sans le vent à l’époque, ce désir d’une vie meilleure n’aurait peut-être pas pu se réaliser.

Imprimer
9186

Michel VézinaMichel Vézina

Autres messages par Michel Vézina
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

Le CCS sur Facebook

Nouvelles du CÉCS

2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche de deux Conseillers/Conseillères en développement économique (CDÉ). Date de clôture : 17 décembre 2021 Plus de détails The post 2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique appeared first on CÉCS.

Poste à combler : Conseiller.ère en emploi

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un conseiller(ère) en emploi).  DÉTAILS The post Poste à combler : Conseiller.ère en emploi appeared first on CÉCS.

Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un Coordonnateur/Coordonnatrice du programme Jeunesse Canada au Travail dans les deux langues officielles (JCTDLO). DÉTAILS The post Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail appeared first on CÉCS.
RSS
1345678910Dernière

Actualité économique

Le FDÉFP, une bouffée d’air pour la fransaskoisie Le FDÉFP, une bouffée d’air pour la fransaskoisie

Le FDÉFP, une bouffée d’air pour la fransaskoisie

Grâce aux financements du Fonds de développement économique francophone des Prairies (FDÉFP), trois organismes fransaskois peuvent concrétiser...
2552
La Belgique tisse des liens avec la Saskatchewan La Belgique tisse des liens avec la Saskatchewan

La Belgique tisse des liens avec la Saskatchewan

L'ambassadeur de Belgique au Canada, Patrick Van Gheel, a effectué une visite officielle en Saskatchewan du 24 au 27 octobre afin de...
3619
Le CÉCS dresse le portrait des régions Le CÉCS dresse le portrait des régions

Le CÉCS dresse le portrait des régions

Disponibles sur le site du Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) depuis la mi-juin, six rapports statistiques offrent un...
3509
Gaspillage alimentaire : la Saskatchewan veut mieux faire Gaspillage alimentaire : la Saskatchewan veut mieux faire

Gaspillage alimentaire : la Saskatchewan veut mieux faire

Depuis le 3 août, une nouvelle application, Too good to go, permet aux habitants de Regina et de Saskatoon de réduire leur gaspillage alimentaire....
3684
Le CÉCS investit pour l’avenir Le CÉCS investit pour l’avenir

Le CÉCS investit pour l’avenir

En se dotant d’un fonds d’investissement depuis la première fois de son existence, le Conseil économique et coopératif de la...
4404
RSS
1345678910Dernière
Conditions d'utilisationDéclaration de confidentialité© Copyright 2024 Journal L'Eau Vive. Tous les droits sont réservés.
Back To Top