Festival Cinergie 2024 150 ans
Close

Il n’y a pas de planète B

Greta Thunberg

Greta Thunberg

La jeune étudiante suédoise fait la grève chaque vendredi pour dénoncer l’inaction des gouvernements face aux changements climatiques.
Photo : compte twitter
« Vous ne parlez que d’aller vers l’avant, avec les mêmes mauvaises idées qui nous ont conduits dans ce bourbier. Vous n’êtes pas assez matures pour dire les choses telles qu’elles sont. Même ce fardeau-là, vous nous le laissez, à nous, les enfants. »  

C’est le dernier jour de la 24e Conférence de l’ONU sur le climat (COP24) qui s’est déroulée à Katowice, en Pologne, en décembre 2018. Une jeune Suédoise de 15 ans livre un discours destiné aux délégués des 195 pays réunis. Greta Thunberg ne le sait pas encore, mais son intervention devant une salle presque vide fera boule de neige. 

Depuis août 2018, Greta fait le piquet de grève, seule, devant le Parlement suédois. D’abord tous les jours, puis, à partir de septembre, chaque vendredi. Ce qu’elle réclame? Que le gouvernement suédois réduise les émissions de dioxyde de carbone tel que prévu par l’Accord de Paris. La vidéo de son discours à la COP24 fait le tour de la planète en quelques jours. Un mouvement mondial, Fridays For Future, est né. En quelques semaines, les débrayages se multiplient. Les 17 et 18 janvier 2019, plus de 60 000 étudiants se mettent en grève en Suède, en Allemagne, en Belgique, en Suisse et en Italie.  

La maison est en feu 

Il y a urgence en la demeure. Le 15 mars, ils étaient 1 million et demi de jeunes à marcher contre les changements climatiques, dans plus de 125 pays et 2000 villes sur tous les continents. 

Dans le métro de Montréal, où j’étais de passage en février, deux adolescents discutaient changements climatiques avec sérieux. Un dit à l’autre, « peux-tu imaginer à quoi ça va ressembler quand on aura 50 ans » ? Que d’angoisse dans cette question. Une question qui appelle non pas des mots, mais des gestes. C’est ce qu’a rappelé Greta Thunberg au Forum économique de Davos en janvier. « Les adultes ne cessent de répéter qu’il faut donner de l’espoir aux jeunes. Mais je ne veux pas de votre espoir. […] Je veux que vous paniquiez. Je veux que vous ressentiez la peur que je ressens tous les jours. […] Je veux que vous agissiez comme si la maison était en feu, parce que c’est précisément ce qui se passe. »  

Greta et les autres 

Si Greta Thunberg est devenue la tête d’affiche de ce mouvement planétaire, elle n’est pas seule. Il y a Anuna De Weber, cette Belge flamande de 18 ans qui a lancé, avec son amie Kyra Gantois, le mouvement Youth for Climate. Il y a Isra Hirsi, 16 ans, Alexandria Villasenor, 13 ans et Haven Coleman, 12 ans, qui ont organisé les grèves aux États-Unis, Sarah Montpetit, 17 ans, qui a lancé un mouvement de grèves hebdomadaires à Montréal, Sydney Chadwick et Jessi Lovelace, 17 ans, qui ont organisé celle de Regina. Accompagnés par des moins jeunes qui craignent pour l’avenir de leurs enfants, de leurs petits-enfants, ils sont des milliers et seront bientôt des millions. 

Ils se battent contre l’inaction des gouvernements. Ils se battent contre le temps. Ils sont notre dernière chance. Comme le résume parfaitement Linus Steinmetz, étudiant allemand de 15 ans et un des porte-parole de Fridays For Future : « La situation à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui est unique. Nous sommes la dernière génération à avoir une chance réaliste de prévenir une catastrophe climatique. »  

Et nous, on fait quoi ? 

L’Accord de Paris sur le climat en 2015 aurait dû marquer un tournant. Et pourtant... Selon le Fonds monétaire international, les subventions aux industries pétrolières et gazières à l’échelle planétaire se chiffraient cette année-là à environ 5 300 milliards de dollars, soit 6,5 % du PIB mondial. De son côté, l’Institut international du développement durable estime que le Canada y aurait consacré 3,3 milliards de dollars. (1) 

Qu’en est-il des subventions à l’énergie verte ? On pourrait se réjouir de voir le budget du Programme d’innovation énergétique majoré à 200 millions $. Mais c’est quand même des pinottes à côté du 4, 4 milliards dépensé par Ottawa pour acheter un pipeline. 

Si la Saskatchewan était un pays, elle serait le deuxième plus grand pollueur du monde par habitant (2). Et elle s’érige contre la taxe sur le carbone. Trouvez l’erreur... 


(1) Article de la sénatrice Rosa Galvez, The Hill Times 13 août 2018.  

(2) Source : European Union - Emission Database for Global Atmospheric Research (EDGAR): ‘GHG time series 1990-2014 per capita emissions for world countries’. Sask data ex Environment Canada. Table A10-16 2016 National Inventory Report Part 3 (GHG data for 2014). 

Imprimer
25055

Mychèle FortinMychèle Fortin

Autres messages par Mychèle Fortin
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

Le CCS sur Facebook

Nouvelles du CÉCS

2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche de deux Conseillers/Conseillères en développement économique (CDÉ). Date de clôture : 17 décembre 2021 Plus de détails The post 2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique appeared first on CÉCS.

Poste à combler : Conseiller.ère en emploi

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un conseiller(ère) en emploi).  DÉTAILS The post Poste à combler : Conseiller.ère en emploi appeared first on CÉCS.

Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un Coordonnateur/Coordonnatrice du programme Jeunesse Canada au Travail dans les deux langues officielles (JCTDLO). DÉTAILS The post Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail appeared first on CÉCS.
RSS
1345678910Dernière

Actualité économique

Le FDÉFP, une bouffée d’air pour la fransaskoisie Le FDÉFP, une bouffée d’air pour la fransaskoisie

Le FDÉFP, une bouffée d’air pour la fransaskoisie

1569

Grâce aux financements du Fonds de développement économique francophone des Prairies (FDÉFP), trois organismes fransaskois peuvent concrétiser leur projet. De quoi bonifier l’offre de services en français dans la province.

La Belgique tisse des liens avec la Saskatchewan La Belgique tisse des liens avec la Saskatchewan

La Belgique tisse des liens avec la Saskatchewan

2621
L'ambassadeur de Belgique au Canada, Patrick Van Gheel, a effectué une visite officielle en Saskatchewan du 24 au 27 octobre afin de « renforcer les liens croissants entre la Belgique et la province ». Des liens qui se veulent surtout économiques.
Le CÉCS dresse le portrait des régions Le CÉCS dresse le portrait des régions

Le CÉCS dresse le portrait des régions

Disponibles sur le site du Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) depuis la mi-juin, six rapports statistiques offrent un...
2824
Gaspillage alimentaire : la Saskatchewan veut mieux faire Gaspillage alimentaire : la Saskatchewan veut mieux faire

Gaspillage alimentaire : la Saskatchewan veut mieux faire

Depuis le 3 août, une nouvelle application, Too good to go, permet aux habitants de Regina et de Saskatoon de réduire leur gaspillage alimentaire....
2863
Le CÉCS investit pour l’avenir Le CÉCS investit pour l’avenir

Le CÉCS investit pour l’avenir

En se dotant d’un fonds d’investissement depuis la première fois de son existence, le Conseil économique et coopératif de la...
3713
Léger ralentissement de l’inflation en décembre Léger ralentissement de l’inflation en décembre

Léger ralentissement de l’inflation en décembre

FRANCOPRESSE – Malgré un maintien des prix élevés au Canada, l’Indice des prix à la consommation (IPC) est passé de 6,8 % à...
4825
RSS
1345678910Dernière
Conditions d'utilisationDéclaration de confidentialité© Copyright 2024 Journal L'Eau Vive. Tous les droits sont réservés.
Back To Top