Vente de l’école du Parc à Regina : un manque à gagner pour les Fransaskois
Fin septembre, les parents fransaskois ont eu la mauvaise surprise d’apprendre que l’école du Parc, solution temporaire en attendant l’ouverture d’un nouvel établissement pour leurs enfants, sera finalement vendue plutôt que conservée. Une déception pour nombre d’entre eux.
La confirmation de la vente de l’école du Parc par le ministère de l’Éducation provincial en déçoit plus d’un au sein de la communauté fransaskoise.
« Nous avons appris avec stupéfaction la confirmation de la vente à l’Association des écoles chrétiennes de Regina », déplore le Collectif des parents inquiets et préoccupés (CPIP) dans un communiqué de presse.
Une nouvelle école qui ne suffira pas
À la rentrée scolaire de septembre, l’école du Parc comptait déjà 217 inscriptions, avec possibilité d’augmenter l’effectif jusqu’au 30 septembre.
Pour la prochaine année scolaire de 2024-2025, le nombre d’inscrits devrait ainsi atteindre rapidement les 250 élèves.
Certes, une nouvelle école est bien en construction dans le nord-ouest de la ville de Regina, mais celle-ci affichera une capacité de seulement 325 élèves, ce qui deviendra rapidement insuffisant au vu de la demande croissante.
Par ailleurs, les parents d’élèves ne peuvent pas compter sur l’école Monseigneur de Laval pour prendre le relais, cette dernière opérant déjà à plein rendement et manquant de ressources pour faire face à la demande.
Selon le représentant du CPIC, Jean de Dieu Ndayahundwa, les parents sont très inquiets face à cette situation.
« Évidemment, c’est une erreur très grave de la part du gouvernement de la Saskatchewan qui va malheureusement avoir des conséquences néfastes au niveau de l’éducation francophone à Regina », assène-t-il.
Quelle solution pour les enfants ?
Pour les acteurs de la communauté fransaskoise, la solution était claire : il aurait fallu conserver l’école du Parc pour en faire une nouvelle école au sein du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).
Puisque le gouvernement en a décidé autrement, le CPIC veut pousser les autorités provinciales à proposer d’autres espaces en attendant la construction de nouvelles écoles francophones sur le long terme.
Pour l’heure, la communauté reste confiante : « On s’inquiète, mais on travaille quand même très dur pour essayer de mettre en place une nouvelle stratégie pour convaincre le gouvernement qu’il doit nous proposer une autre solution intérimaire en remplacement de l’école du Parc qui était aussi une solution intérimaire », exprime Jean de Dieu Ndayahundwa.
Un combat de longue haleine
Si, dans l’histoire de l’éducation francophone en Saskatchewan, parents et membres de la communauté ont toujours eu à se battre pour l’obtention de ressources, la demande croissante pour de l’offre en français pourrait bien les aider.
« On est de plus en plus nombreux, se réjouit un parent d’élève qui souhaite rester anonyme, c’est déjà un bon signe. On pourra mettre la pression sur le gouvernement et faire entendre nos voix. »
Et d’ajouter : « Il faudra bien sûr continuer sur ce chemin et, surtout, rester soudé. Sinon, avec le temps, on deviendra une minorité carrément invisible », craint-il.
Pour Jean de Dieu Ndayahundwa, les besoins en matière d’infrastructures et de financement ne sont pas près d’être comblés.
« Nous sommes réalistes : nous savons que le problème va persister probablement à long terme », concède le porte-parole du CPIP.
Ce dernier reste malgré tout optimiste, tant que « les parents et les membres de la communauté continuent de faire entendre leur voix auprès du gouvernement, et pourquoi pas au niveau des tribunaux ».
Le collectif de parents a d’ailleurs tenu à adresser un message au ministre de l’Éducation : « On ne va rien lâcher, il vaudra mieux nous écouter que de faire la sourde oreille », lance fermement Jean de Dieu Ndayahundwa.
La nouvelle école élémentaire francophone de Regina se situera à l’emplacement de l’ancienne école Ken-Jenkins, dans le nord-ouest de la ville. Son inauguration est prévue pour 2025.
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