Quelle consommation les Fransaskois font-ils des médias ?
Un sondage est en ligne pour la communauté fransaskoise
C’est la question à laquelle tente de répondre Trevor Grey, un candidat à la maîtrise en études canadiennes et interculturelles à l’Université de Saint-Boniface à Winnipeg. Originaire de Regina, s'estimant fransaskois lui-même, le jeune chercheur lance un sondage auprès de la population francophone de la Saskatchewan afin d’étudier le lien entre médias et vitalité sociolinguistique.
« Les médias jouent un rôle important dans la construction identitaire des francophones et dans l’appropriation de la langue française », lance d’emblée Trevor Grey. L’étudiant veut sonder les Fransaskois sur leur consommation de médias à la fois imprimés, audio, visuels et numériques. « Je m’intéresse autant aux médias d’information que de divertissement », précise-t-il.
Ayant recueilli pour le moment une soixantaine de réponses, Trevor Grey rendra son sondage disponible jusqu’à fin avril 2021 pour accumuler le plus de données possible. Puis, il réalisera des entrevues semi-dirigées durant l’été 2021 avec six répondants qui se sont portés volontaires afin de récolter des données cette fois qualitatives, « pour creuser les réponses reçues dans le sondage », explique-t-il.
Un autre regard
Trevor Grey
Trevor, candidat à la maîtrise en études canadiennes et interculturelles à l’Université de Saint-Boniface à Winnipeg, veut étudier la fransaskoisie.
Crédit : Courtoisie de Trevor Grey
Attaché à la langue française, Trevor Grey veut apporter sa contribution universitaire à l’étude des francophones en situation minoritaire. « Quels sont les rapports qu’entretiennent les Fransaskois avec les médias ? Est-ce qu’ils se sentent représentés ? Est-ce que les francophones qui viennent d’ailleurs continuent de consommer des médias en français de leur pays d’origine ? » Voilà quelques-unes des questions que le futur diplômé se pose.
Si la vitalité des communautés minoritaires est très souvent observée par le prisme de l’éducation, Trevor Grey, lui, veut apporter un nouveau regard. « Notre façon de consommer les médias a évolué énormément et très rapidement ces dernières années, avec l’arrivée de Netflix par exemple. Devrait-on avoir des quotas de contenu francophone ? Comment est-ce qu’on s’assure que nos intérêts en tant que communauté sont représentés dans le nouveau paysage numérique ? », interroge-t-il.
C’est aussi sur le manque d’offre médiatique de langue officielle en milieu minoritaire que se penche Trevor Grey. Une étude publiée en 2013 intitulée Minorités linguistiques et société faisait état d’une offre médiatique faible en Saskatchewan comparativement à d’autres provinces. « Il y a aussi la question de l’accessibilité économique, souligne le candidat à la maîtrise. Est-ce qu’il faut payer plus cher pour avoir accès à des médias francophones ? »
Le cœur à l’ouvrage
Si Trevor Grey s’intéresse à ces questions, c’est que le fait francophone revêt une importance toute particulière pour lui. « La préservation du français et le développement des communautés en milieu minoritaire me tiennent à cœur », indique le jeune chercheur.
Établi au Québec depuis 15 ans, Trevor Grey a grandi en Saskatchewan et a appris le français sur les bancs de l’immersion. Mais la langue de Molière avait aussi sa place à la maison avec un père francophile. Aussi sa recherche promet-elle d’être tant intellectuelle que passionnée.
Les résultats de la recherche seront publiés dans le mémoire de maîtrise de Trevor Grey et seront accessibles après sa soutenance prévue pour le printemps 2022.
Pour participer au sondage :
http://bit.ly/FransaskMedia
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Lucas Pilleri
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