Face à la pandémie, l’heure est à l’entraide
Alors que le confinement s’intensifie, l’isolement qui en résulte peut s’avérer difficile pour certaines personnes comme les aînés. Pour nombre de Fransaskois, l’heure est à la solidarité citoyenne.
Pour Marie-France Kenny, aller à l’épicerie ou à la pharmacie pour ses voisins est tout naturel. « J’essaie de faire ce que je peux. Je me dis que si tout le monde fait ça, on va y arriver. Je veux juste qu’on passe à travers cette crise », dit-elle.
Les aînés sont particulièrement contraints en ces temps de confinement. Parce qu'ils sont une population sensible dans la pandémie actuelle, les sorties deviennent synonymes de prises de risque. La situation est d’autant plus difficile pour ceux qui n’ont pas de famille près de chez eux pour les épauler. « Si c’était mes parents, je voudrais que quelqu’un s’en occupe », explique Marie-France Kenny, dont les parents se trouvent à Montréal.
Des aides ponctuelles
Pour le moment, aucun organisme francophone en Saskatchewan n’est en mesure de centraliser ce genre d’aides citoyennes. « Ce sera une réflexion une fois qu’on aura passé la crise », songe la présidente de la Coopérative des publications fransaskoises.
La Fédération des aînés fransaskois (FAF) est en train d’établir le réseau téléphonique Sentinelle qui vient lutter contre l’isolement des personnes âgées. L’organisme en est à l’étape du recrutement des employés : « On est encore en construction, indique Éric Lefol, directeur général. On a une employée en place pour le sud de la province et une employée sera embauchée pour s’occuper du nord. »
En outre, l’initiative Connect’Aînés, qui a démarré en Alberta et qui prend de l’ampleur partout au pays, se met elle aussi en place. Le programme offre des conférences et des discussions de façon régulière via Facebook Live, Zoom ou appels téléphoniques afin de briser l’isolement des aînés. « Dans 6 mois un an, on sera plus avancés », promet le directeur.
Une communauté aidante
En attendant les programmes officiels, Éric Lefol se réjouit de l’entraide informelle qui s’organise : « On a plein d’exemples d’aides individuelles pour les personnes à mobilité réduite ou isolées. On voit beaucoup d’initiatives de personnes dans la communauté pour aider les aînés », perçoit-il.
Cette aide est particulièrement bienvenue dans les petites communautés selon lui : « Les gens se sentent en confiance et continuent à faire des activités. C’est important qu’ils réalisent que personne n’est à l’abri. Comme les réseaux dans les villages sont tissés très serré, ils ont du mal à déconnecter de leurs habitudes. La sensation d’isolement est plus importante dans une petite communauté. »
De son côté, la Fédération provinciale des Fransaskoises publie une liste de conseils afin de « créer une communauté aidante ».
Les conseils de la Fédération provinciale des Fransaskoises pour former une communauté aidante
- Faire l’épicerie pour les personnes isolées ou confinées
- Appeler et écouter ses proches
- Prêter un téléphone, un ordinateur ou une tablette aux personnes isolées, ou enseigner leur utilisation
- Créer un réseau téléphonique
- Écrire des lettres
- Demander aux gens autour de soi leurs besoins
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Lucas Pilleri
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