Au revoir Monsieur le sculpteur !
Je dois avouer qu’avant d’arriver dans la province, je n’avais pas entendu parler de Joe Fafard. Comme bien d’autres éléments du tissu communautaire des francophones de la Saskatchewan.
Le premier vrai contact avec l’œuvre de Joe Fafard, c’est à la suite de ma participation à l’émission « Tour à tour » produite par Radio-Canada.À cette occasion, j’ai rapporté une petite vache réalisée par le sculpteur fransaskois. Cette sculpture occupe une place de choix dans notre maison.
Puis, entendant de plus en plus parler de cet artiste, j’ai commencé à remarquer ces œuvres ici et là : les vaches en face de la Galerie d’art Mackenzie et le bison au centre-ville de Regina.
J’étais de la délégation canadienne aux Jeux de la Francophonie présentés en 1997 à Antananarivo à Madagascar. À cette occasion, M. Fafard a fait belle figure et a d’ailleurs remporté la médaille de bronze dans la catégorie sculpture.
Il y a quelques années, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir, le long du fleuve Saint-Laurent, près du boulevard Champlain, dans la ville de Québec, une série de chevaux. Le style de la sculpture me rappelait bien quelqu’un. En allant voir la plaque, j’ai découvert qu’il s’agissait d’une sculpture de Joe Fafard donné par la ville de Calgary à la ville de Québec dans le cadre de son 400e anniversaire
Le décès de M. Fafard laisse un grand vide. Il était un grand Fransaskois et surtout un grand artiste d’envergure internationale. Chaque fois que notre communauté perd une personne et notamment une personne qui a été un leader par son art, ce n’est pas seulement la Fransaskoisie qui est en deuil, mais l’ensemble de la Francophonie.
Être francophone, c’est à la fois être membre d’une collectivité locale, mais être aussi être un membre d’une collectivité beaucoup plus large. Des messieurs Fafard permettent que l’épanouissement et le développement de nos communautés dépassent largement nos frontières. Ces champions de la Francophonie font que les francophones, peu importe où ils sont, font partie d’une vaste courtepointe où à la fois nous donnons et recevons et de cette façon assurons la vitalité de notre langue et de notre culture.
S’il y a un au-delà pour les sculpteurs, je suis certain que M. Fafard s’y trouve et je vais observer attentivement les cumulus, ces gros nuages blancs qui peuvent prendre diverses formes, pour voir si je n’y reconnaîtrai des formes de vaches, bisons, chevaux et autres formes d’œuvres travaillées par notre sculpteur fransaskois.
Reposez en paix Joe Fafard !
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Michel Vézina
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