La participation aux activités
La participation aux diverses activités organisées dans la communauté fransaskoise par une multitude d’organismes à tout niveau représente un défi majeur pour leurs organisateurs. On dit que dans une population, 10 à 15 % va être impliqué dans l’organisation d’une activité; un autre 10 à 15 % va participer à l’activité et quant au reste de la population, elle ignore qu’elle a lieu.
Si c’est vrai dans la communauté majoritaire, dans la communauté minoritaire le défi est encore plus élevé. Les nombres sont petits, les populations relativement dispersées, la connaissance des artistes peu développée, l’indifférence est omniprésente, l’assimilation est galopante, les coûts plus ou moins réalistes. Il y a une fragmentation marquée des goûts et les interrogations de la part des organisateurs sont très nombreuses.
Comment amener les francophones à participer davantage? C’est pratiquement tenter de résoudre la quadrature du cercle. Ce n’est pas qu’il n’y a pas de moyens ou de mécanismes possibles. De toute façon, on ne rejoindra jamais tout le monde et on ne parviendra jamais à convaincre tout le monde d’aller à tel spectacle ou tel concert, tel festival, etc.
Par où commencer? Évidemment, il faut faire une analyse de base pour comprendre la complexité du défi et identifier quelques pistes de solutions. Il y a des constats qu’on ne peut nier: il y a peu de personnes aux différentes activités (certaines activités font mieux que quelques autres); on ne sait comment attirer différents groupes de la société (jeunes, aînés, familles, nouveaux arrivés, élèves des écoles fransaskoises et des écoles d’immersion, étudiants du postsecondaire, le personnel de nos institutions, les anglophones qui apprennent ou maîtrisent le français, etc). Ça fait beaucoup de monde à aller chercher.
Beaucoup d’organismes, pour ne pas dire tous, organisent des activités. Dans notre structure actuelle et dans un contexte de financement insuffisant, tout le monde travaille de son côté et tente de tirer au maximum la couverture financière. On aurait besoin d’élaborer une stratégie commune pour encourager les gens à participer et pour accroître cette fierté d’être francophone.
Pourquoi, par exemple, ne pas développer une trousse qui serait remise à toutes les familles qui inscrivent leurs enfants dans les écoles fransaskoises et d’immersion contenant de l’information sur les différentes composantes de la communauté. On pourrait y inclure par exemple un abonnement gratuit à l'Eau vive pour un an, les indicatifs et la programmation de Radio-Canada et de CFRG 93,1 FM, des bons d’achat de différentes entreprises (ex.: de la Bouquinerie Gravel), des billets d’entrée à des activités ciblées telle la Fête fransaskoise, des memberships aux associations locales ou provinciales et d’autres documents utiles pour vivre sa francophonie.
Vous allez me dire que cela coûterait de l’argent et que les ressources sont limitées. Je suis d’accord avec vous. Mais en travaillant ensemble, on trouverait certainement une solution originale. Et il y a tous les nouveaux venus dans la communauté fransaskoise, au sein des organismes, des groupes régionaux, dans les écoles, sans oublier les immigrants qui nous arrivent. On oublie souvent ce monde. Il faut aller vers eux et ne pas attendre qu’ils viennent vers nous. Je connais des francophones vivant en Saskatchewan sans jamais avoir de contact avec la Fransaskoisie. On les rencontre parfois lors d’événements multiculturels comme Mosaic, Motif ou Folkfest. Toutes les occasions sont bonnes pour les trouver mais il faut les accueillir, les inviter, et aussi leur donner ce qu’il faut pour les attirer parmi nous. On y gagnera tous.
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Michel Vézina
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