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S'exprimer autrement
Cette chronique, en collaboration avec La Cité universitaire francophone,  offre des textes dont les auteurs ont en commun d’avoir choisi le français comme langue seconde.

Trois ans en canot pour établir un record

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L’histoire peu connue du voyage en canot le plus long se lit comme le résumé d’un film d’action. Voici les hauts et les bas d’une aventure de trois ans étalée dans plus de douze pays.

Venant de terminer l’université, le Britannique Neil Armstrong décide de visiter son frère qui habite Medicine Hat, en Alberta. Il s’y rend de San Francisco en vélo – mais voilà une histoire pour une autre fois. Lors de sa visite, il lit un livre de Don Starkell intitulé Paddle to the Amazon, une histoire vraie qui décrit la façon dont l’auteur et son fils ont pagayé de Winnipeg au Brésil. Le périple leur a valu le record Guinness du plus long voyage en canot. Grâce au livre, une idée germe dans l’imagination de Neil Armstrong…

À 26 ans, le jeune homme décide d’entreprendre un dernier voyage avant d’endosser la vie d’adulte. Il lance l’idée à son ami Chris Maguire venu lui rendre visite au Canada. Les deux décident de pagayer jusqu’au Mexique, pas plus loin. Ils pensent partir pour trois mois. Leur épopée durera trois ans.

Leur voyage commence le 12 juillet 1993. Les deux Britanniques abordent la rivière Saskatchewan Sud et pointent vers Winnipeg. Ils montent ensuite la rivière Rouge qui mène vers le fleuve Mississippi. Faute d’inexpérience, le départ se fait trop tard dans la saison. En descendant le Mississippi, ils sont traqués par un hiver rigoureux. Les aventuriers réussissent à peine à naviguer sur la glace qui encoffre la rivière. Ce n’est qu’à proximité de la Nouvelle-Orléans, soit 1 661 miles ou 2 673 km de Winnipeg, qu’ils voyagent suffisamment vers le sud pour gagner des températures chaudes.

Puisqu’il fait trop beau pour s’arrêter, Chris Maguire et Neil Armstrong décident de poursuivre jusqu’au Brésil ! S’ils pensent que le pire du voyage est passé, ils ont tort.

Les Britanniques suivent la côte du golfe du Mexique et, au mois de février 1994, ils se retrouvent au Texas. Ils combattent de grandes vagues qui risquent de faire chavirer le canot tandis que l’eau salée commence tranquillement à ronger la peau, allant jusqu’à causer des plaies. En dépit des obstacles, les voyageurs modernes tiennent bon.

Deux ans après leur départ, en juillet 1995, Neil Armstrong et Chris Maguire se trouvent au Costa Rica après avoir parcouru 7 600 miles ou 12 230 km. Au Nicaragua, la milice leur tire dessus. En Colombie, ils doivent déjouer des pirates et des guérillas. Ils atteignent finalement Trinidad où ils passent la fête de Noël 1995, effectuant quelques réparations à leur canot, un Clipper Tripper surnommé Eileen qui aura résisté aux 10 500 miles ou 16 900 km.

En 1996, Neil Armstrong et Chris Maguire commencent à monter la rivière Orinoco. Ils quittent donc l’eau salée, permettant à leurs plaies de guérir. Toutefois, de nouveaux défis s’annoncent : les piranhas et la chaleur tropicale. L’Orinoco fait partie d’une série de rivières qui se jettent dans le fleuve Amazone – le dernier cours d’eau à franchir dans leur voyage.

L’Amazone se verse dans l’océan Atlantique près de la ville brésilienne de Belém, leur point d’arrivée. Les aventuriers s’y rendent le 1er août 1996, mais leur incroyable voyage leur réserve une dernière mésaventure. À Belém, ils sont victimes d’un vol à main armée.

Malgré tous les obstacles, les Britanniques surpassent l’ancien record de Don Starkell de 12 181 miles ou 19 603 km en canot d’environ 1 000 miles ou 1 600 km.

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