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L'Apostrohe, chronique de Frédéric Dupré

Les dessous de Ponteix

Les dessous de Ponteix
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Ponteix, ce village de 600 âmes dans le sud de la Saskatchewan, était à l’honneur le 26 juin dernier alors qu’une centaine de participants se sont joints à une soirée organisée par les Auvergnois de Ponteix. Cet événement mettait en vedette l’histoire du village, des produits locaux, une prestation de l’artiste Thomas Chevalier et un spectacle de danse des élèves de l’École Boréale.

« C’était en toute honneteté au-delà de mes espérances », résume Walter Chizzini, directeur des Auvergnois de Ponteix, qui n’avait pas vu le Centre culturel Royer aussi rempli depuis 2019.

L’archélogue de formation Claude-Jean Harel, également directeur des communications au Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), était invité pour donner une conférence sur l’histoire de Ponteix et ses environs.

Vous avez de réels trésors à Ponteix

Ce dernier a exploré un théme méconnu même des natifs du village : le passé riche en artéfacts de Ponteix. « Vous avez de réels trésors à Ponteix, a lancé le conférencier à la communauté, vous avez su préserver les richesses de vos terres. »

C’est qu’en plus d’être un village au puissant passé franchophone, Ponteix regorge de découvertes datant de la Préhistoire. Il a été entre autres le site de la découverte d’un plésiosaure au début des années 1990, mais aussi d’un grand nombre d’outils et d’objets utilisés autrefois par les Premières Nations qui sont présentés dans le musée Notukeu à côté du Centre Royer.

Une riche histoire

La majorité des objets ont été découverts par un agriculteur du village, le défunt Henri Liboiron, dans les années 1970 et 1980. C’est en travaillant sur la ferme familiale que le résident s’est découvert une passion pour l’archéologie, devenant peu à peu un véritable gardien du passé et archéologue amateur.

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Henri Liboiron a grandement contribué à la Société archéologique de la Saskatchewan. Crédit : Marie-Lou Bernatchez

« Après la sécheresse des années 1930, les agriculteurs essayaient de nouvelles méthodes d’agriculture, explique Claude-Jean Harel. C’est probablement de cette manière qu’il a commencé à trouver, entre autres, des pointes de flèches. »

Sa collection de pas moins de 10 000 pointes de flèches, de tailleurs de pierres, de lames, de couperets, d’armes, et d’autres artéfacts en tous genres, est présentée de façon permanente au musée Notukeu. « Le musée est assez unique, avance Claude-Jean Harel, il s’agit du seul musée axé sur l’archéologie en Saskatchewan. »

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Des pointes de flèches Crédit : Marie-Lou Bernatchez

Guy Roberge, qui a toujours habité à Ponteix, se remémore des souvenirs en compagnie d’Henri Liboiron, son oncle et parrain. « Je me souviens qu’on allait dans le coin de Val Marie [au sud de Ponteix] et qu’on trouvait des pointes de flèches, il était très passionné. Un jour, on s’est fait interdire de ramasser tout artéfact. »

« On se fait assimiler »

C’est l’abbé Albert-Marie Royer qui a fondé la paroisse Notre-Dame-d’Auvergne, devenue Ponteix, qu’il a vouée à la Vierge Marie en 1907. Le fondateur était originaire d’Auvergne en France, d’où le nom de l’association communautaire des Auvergnois de Ponteix.

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L’abbé Albert-Marie Royer a fondé Ponteix en 1907 Crédit : Société historique de la Saskatchewan

Les natifs de Ponteix le reconnaissent, le village a bien changé au fil des ans. « Ça change énormément, c’est difficile maintenant pour les jeunes de vivre ici », observe Guy Roberge. « On se fait assimiler, même si on parle très bien français, on doit parler anglais tous les jours », renchérit Diane Liboiron, native de Saint-Denis. 

C’est dans le cadre de la campagne touristique Venez nous découvrir du Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) que le directeur des Auvergnois de Ponteix a eu l’idée d’une activité pour faire connaître le village.

« Je voulais promouvoir Ponteix dans son intégralité avec des arts locaux, de la nourriture locale », détaille Walter Chizzini. Des artisans locaux tels qu’André Carignan et ses créations de bois étaient sur place lors de l’événement. Des burgers de bison de la ferme Guy Roberge et de l’agneau local ont été servis aux convives.

« J’ai appris beaucoup lors de cette soirée, c’était très intéressant », se réjouit Jules, prêtre de la paroisse qui est venu s’installer à Ponteix il y a à peine un an.

La soirée s’est clôturée avec un spectacle de l’artiste fransaskois Thomas Chevalier et une prestation de danse des élèves de l’École Boréale.

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Le musée Notukeu de Ponteix Crédit : Marie-Lou Bernatchez

 

Le musée Notukeu, unique en son genre
Le musée Notukeu de Ponteix a été créé en 1994 avec pour vocation de conserver les vestiges archéologiques et paléontologiques de la ville et de ses alentours.Le nom du musée, Notukeu, fait référence à une période archéologique remontant de 1 150 à 750 ans caractérisée par un type distinct de pots en argile fabriqués par les Premières Nations. Plusieurs objets du musée datent ainsi de cette période.La collection archéologique et les reconstitutions d'artéfacts de effectuées par Henri Liboiron occupent une place de choix dans le musée. Des fossiles préhistoriques sont également exposés.Le musée Notukeu est connu pour abriter la plus grande collection de pointes de flèches autochtones de l'Ouest du Canada. En outre, certains des artefacts exposés comptent parmi les plus anciens au pays.

 

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