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Le 7e art - chronique cinéma

Élections provinciales : qu’attendent les francophones ?

Élections provinciales : qu’attendent les francophones ?
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Les élections provinciales se tiendront le 28 octobre. Avec l’arrivée éventuelle d’un nouveau gouvernement, que peuvent espérer les francophones de la province ? Surtout, quels sont les messages clés qu’ils souhaitent transmettre durant la campagne aux candidats ?

Le compte à rebours est lancé. Immigration, développement rural, éducation, culture, santé, infrastructures, économie… Ce ne sont pas les enjeux ni les dossiers qui manquent en matière de francophonie minoritaire.

Pour Denis Simard, président de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), l’automne est le moment propice pour faire connaître auprès des 300 candidats, tous partis politiques confondus, les revendications de la fransaskoisie.

« On doit montrer qui est la communauté fransaskoise, quels sont les programmes et services que nous attendons, réussir à leur faire comprendre que nous sommes des citoyens à part entière », lance-t-il.

Selon le porte-parole, « peu importe qui va diriger ou qui aura en main les dossiers », ce qui compte est « qu’une porte nous soit ouverte dans les cent premiers jours ».

L’éducation

Parmi les grands dossiers surveillés par les instances fransaskoises figure l’éducation, pierre angulaire de la vitalité de la communauté et de la lutte contre l’assimilation.

« Notre but est toujours d’avoir une éducation comparable à la majorité, notamment au niveau des infrastructures », souligne Ronald Ajavon, directeur général du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).

Actuellement, la fransaskoisie comptabilise plus de 2 000 élèves inscrits, contre 11 000 à 12 000 ayants droit recensés. Le constat est là : « Il manque à peu près 10 000 places scolaires », déplore Denis Simard.

Bien sûr, une nouvelle école francophone ouvrira ses portes en janvier 2025 à Regina, mais le directeur du conseil scolaire met un bémol à cette bonne nouvelle.

« On a les écoles de Regina, Saskatoon et Prince Albert qui avancent, mais dans chacune de ces communautés, ça nous prendrait d’autres écoles », argumente-t-il.

Ronald Ajavon met aussi en garde contre la vétusté des écoles déjà existantes. « On a hérité de vieilles écoles, maintenant c’est de s’assurer d’avoir des fonds pour avoir une maintenance adéquate et qu’on n’ait pas des toits avec des fuites », songe-t-il.

La santé

Si le combat contre l’assimilation passe par les bancs des écoles, les services à la communauté fransaskoise vieillissante constituent un autre enjeu d’épanouissement.

« On a beaucoup de communautés fransaskoises en milieu rural qui vivent des déclins, à la fois économique et démographique, avec du vieillissement et de la dépopulation », met en avant Denis Simard.

Beaucoup souhaitent vieillir dans leur langue maternelle, mais les services bilingues en santé ne sont pas légion dans la province. Pourtant, près d’un millier d’employés du système de santé provincial seraient capables de donner leurs soins en français. Un manque à gagner pour les Fransaskois.

D’après Denis Simar, « le système de santé de la Saskatchewan ne fait pas beaucoup d’efforts, ou peu, ou bien n’identifie pas clairement les gens qui peuvent offrir des services dans les deux langues ».

La culture

De son côté, Anne Brochu Lambert, présidente du Conseil culturel fransaskois (CCF), est convaincue que le bilinguisme n’est pas un vain investissement, mais bien un vecteur de développement.

« Le milieu des arts et de la culture fransaskois s’intègre dans celui de la grande collectivité, on est préoccupés par les mêmes choses, comme des attentes dans des investissements », souligne-t-elle.

Un meilleur appui en milieu scolaire serait souhaitable selon la porte-parole : « Il y a un enjeu pour déployer les ambitions de notre curriculum en éducation artistique quand on voit que certains enseignants doivent sortir de leur poche le matériel ».

Un besoin d’autant plus criant en écoles francophones « quand on sait que l’éducation et l’expérience en art, c’est ce qui donne un appui à l’expression en français, à être partie prenante de la communauté et à donner un rayonnement aux artistes ».

En outre, un autre aspect déterminant pour l’avenir des arts fransaskois est de s’assurer que le gouvernement provincial conserve de bonnes relations avec le fédéral.

« Quand la province investit 3,4 millions de dollars avec SK Arts, ce même montant d’argent est déclenché au niveau du fédéral », note Anne Brochu Lambert.

C’est grâce à cette complémentarité entre la province et Ottawa que des enveloppes provenant de la Direction des affaires francophones ont pu être accordées au Conseil culturel fransaskois. Un lien précieux que la présidente souhaite préserver.

En attendant, si certains souhaitent un financement qui réponde aux besoins uniques de la communauté francophone, tous convergent vers la même chose : la parité face à la majorité et ce peu importe le secteur.

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