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Le 7e art - chronique cinéma

Centre culturel Royer : trente ans de vie francophone à Ponteix

Centre culturel Royer : trente ans de vie francophone à Ponteix
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Le 9 novembre, une centaine de personnes se sont rassemblées à Ponteix pour célébrer un jalon majeur de la vie en français de la petite ville du sud de la province : les trente ans du Centre culturel Royer.

Le Centre culturel Royer maintient la flamme francophone depuis trois décennies dans la région.

Le centre a été officiellement inauguré le 25 juin 1994 grâce à l'initiative des Auvergnois de Ponteix et au soutien d’autres organismes francophones comme l’Association culturelle franco-canadienne de la Saskatchewan (ACFC), ancêtre de l’actuelle Assemblée communautaire fransaskoise (ACF).

Le fruit de vastes efforts

Le centre tire son nom de l’abbé Albert-Marie Royer, fondateur de la paroisse Notre-Dame-d’Auvergne en 1907.

Pilier de la culture fransaskoise à Ponteix, il accueille de nombreuses activités culturelles, artistiques et communautaires.

« À l’origine, on utilisait la salle paroissiale pour faire nos activités, mais à un moment donné ce n’était plus possible, car les anglophones étaient plus nombreux. On disparaissait lentement », se rappelle Guy Roberge, vice-président de l’association communautaire et membre actif du groupe qui a milité pour la construction du centre.

« On voulait donner de la visibilité aux francophones. On avait la volonté de créer un espace de rencontre dédié à la culture canadienne-française, surtout pour nos enfants, tout en pensant au développement économique de notre communauté », ajoute Robert Carignan, bénévole engagé lors de la construction du centre.

La construction du centre s’est heurtée à une réduction de 50 % des fonds publics consacrés au financement des travaux. En outre, certains membres de la communauté de Ponteix de l’époque n’ont pas vu d’un bon œil la construction d’un centre francophone.

« Il y avait de la jalousie, de l’envie, relate Guy Roberge. Certains pensaient qu’on allait s’enfermer mais on voulait juste conserver notre culture. On a reçu beaucoup de critiques sur l’utilisation des espaces, ils disaient qu’on allait construire un éléphant blanc. »

Malgré les coupes budgétaires et les critiques, la construction du centre est allée de l’avant.

« Nous sommes pour la plupart des fermiers, nous nous débrouillons et pouvons tout faire. Certains ont fait la plomberie, d’autres les installations électriques. Moi-même j’ai participé à l’installation du jeu de quilles au sous-sol ! » se félicite Robert Carignan.

Un lieu de rassemblement

À l’image de ce jeu, largement utilisé par plusieurs générations d’habitants de Ponteix, le centre a accueilli un large éventail de manifestations culturelles, dont des concerts, des expositions, ou encore des artéfacts archéologiques au sein du musée Notukeu créé par Henri Liboiron.

Depuis 1996, le centre accueille également une partie de l’école Boréale.

« Après l’ouverture du centre, l’école publique de Ponteix a décidé d’arrêter le programme de français. Nous avons signé une entente avec le Conseil des écoles fransaskoises pour continuer avec l’enseignement du français. C’est l’un de nos plus beaux succès, on a eu jusqu’à cinquante élèves à un moment donné », souligne Robert Carignan.

La soirée commémorative du 30e anniversaire s’est tenue le 9 novembre dans une atmosphère festive et chaleureuse. Un buffet a été servi aux invités et une vidéo montrant des images d’archives sur la construction du centre a été projetée.

« Nous voulions remercier les bénévoles qui ont beaucoup travaillé, ainsi que les gens qui sont venus d’autres coins de la province comme Gravelbourg. Nous avons eu beaucoup de soutien », reconnaît Walter Chizzini, agent de développement communautaire pour les Auvergnois.

Plusieurs invités ont pris la parole pour rappeler le rôle essentiel que joue le centre dans la préservation de la culture francophone et l’artiste d’origine colombienne et franco-albertain d’adoption Cristian de la Luna a clos la célébration en musique.

Tournés vers l’avenir

La soirée a donc permis aux membres de la communauté francophone de Ponteix de revivre une riche histoire, mais aussi de réfléchir sur l’avenir de leur centre.

« Nous avons un projet d’amélioration des installations et de modernisation totale de la cuisine approuvé par le Conseil économique et coopératif. Cela permettra d’accueillir plus d’activités et d’avoir une stabilité économique à long terme », explique fièrement Walter Chizzini.

Un avis partagé par Robert Carignan : « Malgré un contexte d’exode rural et de manque de travail, je ne suis pas inquiet. Nous allons continuer de nous battre comme l’ont fait nos parents et comme le feront nos enfants. »

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