Après sept années de mandat, Alpha Barry a laissé sa place à Geneviève Binette au poste de présidente du Conseil scolaire fransaskois. Cette dernière, élue le 29 novembre, compte poursuivre les efforts dans l’obtention de nouveaux établissements scolaires, plaçant au cœur de ses préoccupations la réussite scolaire et le bien-être des élèves fransaskois. Entretien.
Pourquoi vous êtes-vous présentée à la présidence du CSF ?
C’est un beau défi personnel et j’ai une bonne compréhension des dossiers. C’est une belle opportunité d’offrir mes services.
Je suis impliquée depuis longtemps, notamment comme cofondatrice du Centre de la petite enfance de Prince Albert en 2014. Il me semblait naturel d’offrir mes services pour un an au moins.
Dans quelle situation se trouve le CSF à l’heure actuelle selon vous ?
Jusqu’à ce jour, le CSF était entre de très bonnes mains.
On a quatre nouveaux conseillers scolaires, il est important pour moi d’assurer une année de transition, de travailler dans l’harmonie et la continuation des dossiers.
Quels sont les dossiers clés du CSF pour la prochaine année ?
On continue de collaborer avec les deux paliers de gouvernement pour la construction de nouvelles écoles. C’est un défi stimulant de poursuivre les efforts.
Deux nouvelles écoles ont été annoncées tout dernièrement, à Saskatoon et Prince Albert. Les terrains ont été identifiés et on travaille avec le gouvernement pour la réalisation de ces deux projets. Les consultations avec les organismes communautaires, les parents et le personnel des écoles vont se poursuivre.
Ce sont des projets qui mettent beaucoup de temps à se réaliser. La communauté en général se réjouit de la nouvelle annonce qu’on attendait depuis bien longtemps. On est très enthousiastes.
L’emplacement de la nouvelle école de Saskatoon satisfait-il tous les parents ?
Plus d’une option a été présentée et on a évalué les pour et les contre de chacun des scénarios, sachant qu’on ne pouvait pas faire plaisir à tout le monde.
Ces nouvelles écoles répondront-elles aux besoins de la communauté francophone ?
Il faut voir à évaluer où on veut être dans cinq ou dix ans. Il y a un travail de projection à faire. On sait qu’on a un grand potentiel d’ayants droit en Saskatchewan.
On est très contents de la nouvelle école de Regina [qui ouvrira ses portes début 2025] et des nouvelles constructions de Saskatoon et de Prince Albert, mais ce ne sera pas long avant qu’elles soient pleines, alors on doit continuer de bien peser les besoins.
Peut-on s’attendre à de nouvelles annonces importantes en 2025 ?
Je ne pense pas qu’il y ait de nouvelles annonces. Mais le plan stratégique du Conseil des écoles fransaskoises se fait cette année, alors c’est une nouvelle opportunité de consulter tous les membres dans l’élaboration de ce plan.
Le Parti saskatchewanais a été réélu cet automne. Quel regard portez-vous sur ce gouvernement par rapport à son soutien à l’éducation en français ?
On a travaillé de façon très rapprochée avec le gouvernement et on continue de faire valoir nos besoins. Parfois, c’est plus facile de travailler avec le même gouvernement quand les liens sont établis. Il faudra continuer les efforts.
Est-il facile de concilier les défis de toutes les régions scolaires au sein du CSF, entre celles qui sont en milieu rural et celles qui sont en milieu urbain ?
En fait, les défis sont très semblables malgré les différences géographiques. Les besoins dans nos milieux minoritaires sont sensiblement les mêmes.
On partage les mêmes valeurs, défis et convictions. Autour de la table, c’est un bel esprit de collaboration, on se comprend entre nous. Et on donne la parole à chacun pareillement.
Le Collectif des parents inquiets et préoccupés (CPIP) réclame l’annulation des frais scolaires de 150 dollars par mois imposés aux parents d’enfants en prématernelle et maternelle depuis septembre. Que comptez-vous faire ?
La décision a été difficile à prendre en juin dernier, malheureusement en réponse au sous-financement du gouvernement.
Ce n’est pas une décision qu’on prend légèrement. Cela dit, on a reçu une présentation du CPIP le 29 novembre et le conseil a écouté avec beaucoup d’attention. Nous avons été sensibles à la situation décrite et on prend en considération les points soulevés. Le nouveau conseil évaluera la situation.
Geneviève Binette
Geneviève Binette est originaire de Gatineau, au Québec. Elle a déménagé en Saskatchewan en 2004 et vit actuellement à Prince Albert.
Maman de deux enfants âgés de 16 et 12 ans, elle siège depuis 2016 au Conseil scolaire fransaskois en tant que conseillère pour la région de Prince Albert et a occupé le poste de vice-présidente à partir de 2020.
Geneviève Binette œuvre dans la fonction publique depuis plus de 20 ans, où elle a occupé divers postes à responsabilité. Elle est actuellement gestionnaire de programmes pour la Gendarmerie royale du Canada.