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Le 7e art - chronique cinéma

Joey Robin Haché : apprivoiser l'âme

Nouveau CD de l'artiste acadien

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Repaver l'âme de Joey Robin Haché

Repaver l'âme de Joey Robin Haché

Le travail accompli par Joey Robin Haché en un an est impressionnant. Après les ébauches embryonnaires d’un maxi lancé en 2013, l’auteur-compositeur s’impose désormais avec sa griffe, comme en témoigne Repaver l’âme, son premier album complet. Peu d’artistes peuvent se vanter d’arriver à destination aussi rapidement, le disque ayant été enregistré à peine quelques semaines avant son lancement. Dans cette optique, l’offrande de douze chansons n’est pas une finalité, mais un bond de géant.

L’approche de Joey Robin Haché est beaucoup plus concise, enveloppée par le folk aérien au goût du jour. Cela n’enlève pas de singularité à Repaver l’âme, comme en témoigne l’hymne rural empreint de twang Nigadoo. Au-delà des liens de parenté évidents (Karkwa, Fred Fortin), l’Acadien insère plutôt une signature musicale assez bien saisie pour fonctionner à plein régime. Les envolées mélodiques bénéficient de la présence du réalisateur Guillaume Arsenault qui y appose un environnement sonore éthéré. Cela se fait sentir dans l’ajout de nuances dans la manière d’approcher les douze chansons.

Si la spontanéité se heurte parfois à l’approche chansonnière de Joey Robin Haché, cela n’alourdit en rien l’écoute. Ça s’explique par le caractère flux de conscience des textes. Cette approche n’a rien de linéaire. Les textes de Repaver l’âme témoignent d’une maîtrise des techniques d’écriture de chansons. En plus de réussir à faire voyager ses textes à l’intérieur d’une chanson, Joey Robin Haché approche la langue française avec audace, cherchant continuellement une nouvelle couleur ou des nouvelles images, comme le fond des tavernes de ton coeur.

Armé d’une ligne directrice détaillée, Joey Robin Haché laisse une impression favorable avec Repaver l’âme. En plus d’être le point culminant d’années de préparation et de tâtonnements, ce premier album a des airs d’estrade, sans pour autant dénaturer le caractère intime des douze chansons. Au final, les risques sont calculés, permettant à la vision de Joey Robin Haché de prendre vie au gré des arrangements et des hameçons mélodiques. Bien joué.

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