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Le 7e art - chronique cinéma

Explorer l’Anthropocène en français au Musée royal de la Saskatchewan

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Le 22 avril 2022, Jour de la Terre, le Musée royal de la Saskatchewan a révélé sa nouvelle exposition, Home : Life in the Anthropocene. Malgré son titre en anglais, cette exposition a été conçue en trois langues avec, en prime, le français et le cri.

« L’Anthropocène est l’époque la plus récente où l’on voit le gros impact des êtres humains sur l’environnement pour la première fois », explique John Snell, coordinateur de programmation et d’expositions du Musée royal.

« Les humains ont un effet sur chaque aspect de la nature, poursuit-il. Cette exposition met en valeur l’interaction entre les êtres humains et l’environnement, et aussi les bénéfices de la nature. »

Une expérience pour tous

Tombant à point nommé face à l’éco-anxiété croissante dans la société, l’exposition veut éduquer et inspirer les visiteurs à minimiser leurs effets sur la nature, et vivre une vie plus harmonieuse avec la faune et la flore.

L’exposition se veut résolument interactive avec plusieurs activités numériques, comme un kiosque qui aide le visiteur à calculer son empreinte carbone. Ou encore, un globe qui semble léviter : « On dirait vraiment de la magie », commente John Snell avec engouement.

Le globe s’appuie sur les bases de données de la NASA et de l’Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA). « On peut projeter les données pour voir les températures et les précipitations partout sur Terre. Il y a aussi des vidéos qui les accompagnent », précise l’agent.

En outre, on trouve à l’entrée un diaporama composé de spécimens d’espèces en danger vivant en Saskatchewan. Une taxidermie d’un bison de l’Aire de conservation Old Man On His Back, située dans le sud-ouest de la province, vient appuyer les images en vue d’inspirer les futurs conservationnistes.

Une exposition trilingue

Home : Life in the Anthropocene est la seule exposition du musée disponible en trois langues : anglais, français et cri. « J’ai pensé que ce serait une bonne idée », répond simplement John Snell lorsqu’on lui demande pourquoi.

Pourtant, en tant qu’entité provinciale, le musée n’est pas obligé de proposer ses contenus dans d’autres langues que l’anglais.

« On veut être plus inclusifs, alors on a choisi le français et le cri pour Home, indique le coordinateur. Chaque année, on accueille 20 000 groupes scolaires, dont plusieurs en français. On a choisi le cri parce que c’est la langue autochtone la plus courante dans la région. »

De plus, le fait que beaucoup de personnes apprennent ou réapprennent ces deux langues a influencé l’agent du musée : « On veut soutenir ces efforts en fournissant l’opportunité d’expérimenter Home en français ou en cri. »

Cette offre multilingue n’est malgré tout pas facile à planifier. « Trois langues exigent beaucoup plus d’espace qu’une seule », concède John Snell.

« On a essayé d’organiser l’exposition pour qu’elle ne semble pas saturée de texte, ajoute-t-il. J’ai été inspiré par des musées européens où plusieurs langues sont intégrées dans les expositions. J’ai voulu que le français et le cri n’apparaissent pas comme des langues secondaires. »

Plutôt que de l’intégrer en sous-titres dans les vidéos ou le cacher derrière des panneaux, le texte de l’exposition est ainsi bien visible dans les trois langues, organisé par couleur.

Les artistes locaux célébrés

Home est autant une exposition muséale qu’une exposition d’art. Pour dénoncer les effets de l’urbanisation, le sculpteur de Saskatoon James Korpan a réalisé une œuvre en ferraille torsadée évoquant les animaux de la Saskatchewan. De son côté, l’artiste métis Jayde Goodon, lui aussi de la ville des ponts, a dessiné un portrait en graffiti de dame Nature.

La fin de l’exposition présente le programme Songs 4 Nature, une initiative qui vise à mettre en relation les artistes avec la nature. Et qui fournit des données pour la recherche de Glenn Sutter, conservateur de l’écologie humaine au musée et directeur du programme, lequel étudie comment la créativité et la nature s’entremêlent.

Les chansons composées lors des rencontres des ateliers de Songs 4 Nature sont accompagnées par une peinture murale de l’artiste Brent Pylot. « Cette partie de l’exposition dit qu’il y a toujours de l’espoir pour la Terre, ponctue John Snell. La nature est très importante et affecte notre bien-être et nos sentiments. On veut que nos visiteurs quittent l’exposition inspirés. »

Pour plus de renseignements sur l’exposition Home : Life in the Anthropocene, rendez-vous sur le site web du Musée royal de la Saskatchewan.

 

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