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Le 7e art - chronique cinéma

Bâtir des ponts en musique avec Marie-Véronique Bourque

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Après son premier album Une porte s’ouvre sorti en 2018, la flûtiste fransaskoise Marie-Véronique Bourque revient cette fois bâtir des ponts dans son nouvel opus Entre Québec et Saskatchewan.

Les nouveaux accords de la musicienne jazz coulent telle une rivière suave et sinueuse à la fois, formant une cascade déferlante de sons rassurants et rebelles. Ce fleuve « flûté » est loin d’être tranquille et témoigne de l’énergie bouillonnante d’une artiste en pleine floraison.

Il faut redoubler, sinon tripler, voire quadrupler les efforts selon la musicienne pour arriver à créer l’intérêt du public envers les prestations et présentations en ligne. « Cela requiert énormément d’adaptations pour créer une ambiance, un décor à distance. Au niveau musical, on doit mémoriser toutes les pièces et travailler son écoute beaucoup plus que lorsque les musiciens sont sur place. J’ai aussi dû me plonger dans des univers que je n’avais jamais autant explorés comme les arts visuels ou les médias sociaux. »

Pari durement acquis, mais réussi pour l’artiste de jazz dont le téléphone ne dérougit pas depuis des mois. « Je pensais me reposer, particulièrement après le lancement de l’album, mais je suis plus occupée que jamais ! », s’exclame celle qui cumule concerts, répétitions et auditions. « Je me prépare à passer une audition pour le National Flute Association du Jazz Flute Big Band qui aura lieu en août et je suis en répétition pour deux concerts en mai et plusieurs vitrines musicales », ajoute-t-elle.

Des bottines rouges qui voyagent

Marie-Véronique Bourque
La flûtiste Marie-Véronique Bourque sort son deuxième album
Crédit : Daniel Paquet

Les désormais célèbres bottines rouges de la musicienne lui en ont fait voir de toutes les couleurs et l’ont fait voyager d’ouest en est pour sortir son dernier né, Entre Québec et Saskatchewan.

C’est le deuxième album de la flûtiste qui a le vent dans le souffle, une véritable cerise sur un gâteau déjà bien garni. « Ce disque est vraiment très personnel, ce sont toutes des choses que j’aime. Je me suis aussi occupée de la production, des arrangements en plus de l’écriture de la musique et des paroles. J’ai appris énormément de choses », souligne l’artiste.

Le fil conducteur de l’opus est tissé des liens qui séparent et rapprochent les deux provinces, véritables pôles d’attraction pour Marie-Véronique Bourque qui se sent chez elle aussi bien d’un bord comme de l’autre. Intime et intimiste, l’album trace et retrace le parcours et les personnages enracinés dans l’identité d’une artiste qui s’est enrichie des deux univers bien distincts, mais surtout complémentaires.

« J’ai vraiment voulu faire le lien entre le Québec qui m’a vu naître et la Saskatchewan qui m’a accueillie. J’ai donc travaillé avec des musiciens et des collaborateurs des deux provinces », résume la musicienne.

Enregistré in extremis à Québec au mois de septembre, au moment même où la ville basculait en zone rouge sanitaire, l’album est né dans l’urgence. Marie-Véronique Bourque s’estime choyée d’avoir réussi ce tour de force, mais aussi d’avoir été témoin de la transformation d’une métropole musicale en une ville fantôme aux rues désertées. 

« Ces scènes m’ont inspirée une chanson, Rues désertes, et une vidéo dont les personnages que j’ai fabriqués de toutes pièces avec des morceaux de papier viennent rappeler l’ambiance trépidante, mais perdue, tout en créant un certain réconfort dans cette nouvelle réalité », évoque-t-elle.

Des airs de famille

L’album
L’album Entre Québec et Saskatchewan est sorti en mai 2021.
Crédit : Avec l’autorisation de Marie-Véronique Bourque

Si cet opus est très personnel, c’est aussi parce qu’il a bénéficié du cercle familial rapproché de l’artiste. De sa sœur qui a illustré la couverture, à son fils qui a écrit les paroles d’une chanson, en passant par son mari qui a conçu le site web du lancement, et ce, sans compter les nombreux souvenirs qui ont nourri l’inspiration de la flûtiste pour la faire éclore de mille notes.

La pandémie a certes comporté toute une panoplie d’effets négatifs, mais elle a aussi créé quelques instants cocasses que la musicienne a joyeusement transformés en « flatulences musicales » comme autant de notes légères lâchées dans l’atmosphère. 

« En pleine pandémie, notre tuyauterie a littéralement ‘lâché’, ce qui nous a forcés à entreprendre d’importants travaux d’excavation, mais c’est ce qui m’a aussi inspirée une pièce instrumentale à la voix humoristique », illustre l’artiste.

On retrouve tout au long de l’album une langue, tantôt légère, tantôt grave, au ton toujours juste qui vacille entre bilinguisme et biculturalisme le plus naturellement possible. « Je suis très influencée par le milieu majoritairement anglophone dans lequel je vis. Je voulais partager mes paroles avec plus de monde et les rendre très accessibles. La chanson titre est bilingue tandis que d’autres sont disponibles en français et en anglais », explique-t-elle.

Maintenant que la porte est ouverte et que les ponts sont bâtis, la flûtiste semble avoir de belles notes devant elle qui continueront de résonner en ricochet des plaines des Prairies jusqu’aux plaines d’Abraham.

Pour découvrir l’album de Marie-Véronique Bourque Entre Québec et Saskatchewanrendez-vous sur le site de l’artiste.

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