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Santé mentale: Les gestes AÉRIE et le bon sens

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Les gestes AÉRIE et le bon sens

Soutenir une personne qui développe un problème de santé mentale ou qui traverse une crise de santé mentale sous-entend mettre en application son « bon sens ». Même si vous n’avez pas encore suivi la formation pour les premiers soins en santé mentale, les cinq gestes qui sont enseignés sont très accessibles. Vous les avez peut-être utilisés, sans savoir que ces gestes sont à la base d’une stratégie du cours de premiers soins en santé mentale établis par la Commission de la santé mentale du Canada. Plus de 125 francophones en Saskatchewan ont été formés depuis 2015.

Témoignages des participants

« La personne qui prend des médicaments pour traiter sa dépression n’a rien de différent de celle qui prend des médicaments pour soigner un autre problème de santé physique ou mentale. C’est ce que je dis aux gens maintenant. »

« Je recommande cette formation à ma famille, à mes amis et à mes collègues. Je me rends compte maintenant que j’entretiens beaucoup d’idées fausses et de préjugés à propos de la maladie mentale. »

Les deux premiers gestes : AÉ

Il va s’en dire que le premier geste, « Analyser le risque de suicide ou de blessure », est toujours le premier. Déterminer si la personne ne court aucun risque de suicide ou de blessure peut se faire discrètement pour ensuite vous donner le feu vert pour continuer avec les autres gestes.

Si vous déterminez un risque de suicide ou de blessure, entamez une conversation sérieuse avec la personne pour chercher et écouter les signes avant-coureurs du suicide. Vous devez aborder la question du suicide de manière directe. Le fait de poser la question ne rendra pas la personne suicidaire. Et si vous jugez le risque élevé, n’hésitez pas à faire appel au service d’urgence.

Les autres quatre gestes ne sont pas faits pour être appliqués de manière chronologique ou systématique. On doit plutôt utiliser son intuition pour les appliquer de façon fluide et ouverte.

Le deuxième geste, « Écouter sans porter jugement », est actuellement appliqué tout au long de notre intervention ou de notre entretien. C’est possiblement le geste le plus exigeant émotionnellement de notre part !

Écouter sans porter jugement, c’est donner l’espace nécessaire à l’autre pour parler librement et aisément de ses problèmes sans se sentir jugé.

Attitudes et aptitudes

L’acceptation, la sincérité et l’empathie sont au rendez-vous. Faisons notre possible pour contrôler notre tendance à vouloir apporter des solutions sans prendre en considération les besoins de l’autre. Surtout, ne donnons pas des leçons de morale à quelqu’un qui est en trouble. Soyons conscients de créer un climat dans lequel l’autre personne se sent en sécurité et peut exprimer ses sentiments.

Même en étant tous parfaits dans nos imperfections, nous pouvons avoir une écoute sans porter jugement. Des aptitudes à cultiver sont d’écouter sans interrompre, de poser des questions ouvertes et appropriées, de vérifier sa compréhension en reformulant les propos ou les sentiments de l’autre.

D’autres aptitudes positives s’expriment en établissant un contact visuel doux, en adoptant une position corporelle ouverte, en s’asseyant à côté de la personne et non directement en face. Tout ça pour minimiser l’impression d’invasion de l’espace personnel.

Les trois autres gestes : RIE

Les autres gestes sont étroitement liés à l’Écoute sans porter jugement et sont adaptés aux troubles spécifiques qui habitent la personne que nous aidons.

« Rassurer et donner de l’information », « Inciter la personne à obtenir de l’aide professionnelle », et « Encourager la recherche de soutien supplémentaire » sont appliqués de façon organique, avec soins.

Les gestes AÉRIE favorisent le rétablissement vers une bonne santé mentale pour nous tous.