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Pour une stratégie économique au service des communautés francophones et acadienne

Un nouveau champ d'action pour la francophonie internationale?

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Jean Léger, directeur général du RDÉE Canada et Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’OIF, lors du Sommet de Dakar en 2014.

Jean Léger, directeur général du RDÉE Canada et Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’OIF, lors du Sommet de Dakar en 2014.

Jean Léger, directeur général du RDÉE Canada et Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’OIF, lors du Sommet de Dakar.
(courtoisie REDÉE Canada)
En ce début de janvier 2015, la nouvelle secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean, a troqué ses bureaux de chancelière de l’Université d’Ottawa pour ceux plus cossus des bords de Seine à Paris. Son principal objectif : transformer l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) d’institution culturelle et politique qu’elle est en un organisme plus ambitieux soucieux  du bien-être des centaines de millions de francophones qui peuplent ses pays membres. 

La charte de Dakar, intitulée Stratégie économique pour la Francophonie,  adoptée lors du XVe Sommet de la Francophonie dans la capitale sénégalaise en novembre dernier ajoutait au nombre de responsabilités de l’institution le renforcement de l’espace économique francophone face aux défis du monde actuel et aux déséquilibres du système économique et financier.

En clair, l’OIF a choisi de  à sa tête, quelqu’un qui vient d’un pays du Nord pour la première fois de son existence afin de mettre en musique cette partition axée sur le développement économique. 

Jean Léger est de cet avis. Le directeur général du Réseau de développement économique et d’employabilité (RDÉE) Canada, exulte : « Maintenant, l’OIF va avoir à mettre en œuvre cette stratégie, et Michaëlle Jean aura la responsabilité de le faire. Et pour le Canada, elle va devoir s’assurer que les éléments économiques de la Francophonie de l’extérieur du  Québec soient prises en compte ».

Jean Léger milite donc pour la création d’un « réseau des réseaux » avec d’un côté l’ensemble des organismes de développement économique des communautés francophones et acadienne et de l’autre,  plusieurs pays francophones du sud et africains notamment. Il était à Dakar en novembre dernier, au sein de la délégation canadienne, afin de s’assurer que cette idée puisse germer. 

« Notre mandat est de mettre en lien des réseaux étrangers avec notre réseau dont les membres se trouvent dans toutes les provinces et territoires dans le but d’échanger sur les pratiques et les perspectives de relations commerciales et d’affaires, » explique-t-il.

Il existe même déjà une première action concertée avec certains pays. « On va bâtir des passerelles avec l’Afrique francophone qui revêt un potentiel démographique très important. Or, qui dit explosion démographique, dit explosion des besoins économiques. Donc, des communautés franco-canadiennes peuvent jouer un rôle dans l’apport du développement de ces pays ». 

L’un des secteurs à s’intéresser pourrait être la construction, avance Jean Léger. « Et beaucoup de nos communautés francophones, ici, sont dans des milieux ruraux où les ressources naturelles sont la base économique; c’est un des secteurs où l’on pourrait travailler ensemble ».

C’est dans cette perspective que le Sénégal a ouvert dernièrement un bureau des affaires économique à Ottawa. Et le chef de ce bureau, Zaccaria Coulibaly, n’y va pas par quatre chemins. « Ce que nous voulons, dit-il, c’est le partenariat. On ne veut pas d’argent. On a des ambitions, des intérêts et en fonction de ça, on peut cheminer ensemble ». 

Depuis son arrivée, le jeune diplomate et agent d’affaires a déjà sillonné le Canada d’Est en Ouest pour prêcher la bonne parole économique. « Mieux encore si c’est en français, » s’est-il risqué en blaguant.

« Le Canada, poursuit-il, est en train de découvrir le potentiel africain : le secteur minier. Mais, nos ambitions sont de produire ce qu’on mange. Nous voulons une énergie abondante pour la santé, l’éducation, les infrastructures. On veut relier le monde rural au monde urbain ». 

Il termine par un soupir. «  Le discours canadien est beau. Mais, il faut ouvrir les frontières aux échanges. Et le problème de la Francophonie est à ce niveau ; il existe une réticence au niveau économique ».

Michaëlle Jean viendra-t-elle à bout de ce mur de réticence ?