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L’édition numérique en français

Une nouvelle page pour le ‘livrel’

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La directrice générale du RECF, Catherine Voyer-Léger.

La directrice générale du RECF, Catherine Voyer-Léger.

Photo : APF

En 1999, le Regroupement des éditeurs canadiens-français (RECF) est devenu un pionnier de la vente de livres sur Internet. En 2014, il livre la marchandise en mode numérique.

En décembre dernier, le RECF a présenté « un site revampé graphiquement », explique la directrice générale Catherine Voyer-Léger, contenant une collections de 2 000 titres dont près de la moitié disponible en mode numérique. Le 10 mars, le groupe a annoncé la création d’un espace distinct sur son portail Web pour rendre le livre électronique plus facile à trouver.

« Ça permet aux gens qui sont vraiment intéressés par le numérique, dit-elle, de ne pas avoir besoin de cliquer sur plein de livre pour se rendre compte que ceux-là ne sont pas disponibles. »

Pourquoi est-ce important? « Nos livres ne sont pas toujours faciles à trouver en librairie, estime la directrice générale. Dans plusieurs communautés, il n’y a pas de librairie francophone. Pendant longtemps, on s’est demandé si on devait faire le tournant vers le numérique.

« L’argument final pour dire, oui on y va, c’était autour de l’idée de créer avec ce site un guichet unique, selon elle. On veut que les gens qui sont intéressés à découvrir la littérature franco-canadienne trouvent facilement ce qui les intéresse.

« Aux salons du livre, souligne Catherine Voyer-Léger, on met en valeur le livre numérique. Il y a des gens qui viennent bouquiner et qui achètent en ligne une fois chez eux. » Le site www.avoslivres.ca regroupe les collections d’une quinzaine de maisons d’édition du Nouveau-Brunswick, de l’Ontario, du Manitoba et de la Saskatchewan.

Il s’agit de romans, d’essais, de livres de poésie et de littérature jeunesse. Ces éditeurs produisent entre 120 et 150 titres par année (sur un total d’environ 5 000 en langue française au Canada) et leur chiffre d’affaires consolidé est estimé à près de 2 millions $.

« C’est assez modeste comme ventes sur notre site, reconnaît Catherine Voyer-Léger, comme c’est la tendance dans ce secteur. On nous avait promis une petite révolution comme pour la musique, mais elle n’a pas encore eu lieu. »

En général, la vente de livrels progresserait moins rapidement que prévue. Selon des données publiées sur le portail du RECF, ils comptent pour 5% des livres vendus au Québec, environ 15% au Canada anglais et de 20 à 25% aux États-Unis.

Le RECF garde le cap. « Il va y avoir d’autres nouveautés sur notre site, poursuit-elle. D’ici quelques mois, on va lancer une nouvelle lettre d’information mensuelle pour rejoindre le public. On va tenter d’attirer l’attention sur les sorties de nos membres. » Le groupe a cessé la publication, deux fois par année, du catalogue À vos livres, qui constituait le principal outil de promotion des livres franco-canadiens.

« C’est important d’augmenter le contenu original du site Web, estime la directrice générale. On ne veut pas le limiter à l’aspect transactionnel. Il y aura un blogue, par exemple, pour des entrevues avec les auteurs. »

Le portail fournit un survol des tendances dans l’industrie du livre numérique et permet notamment de comparer les coûts de production actuels du livre et du livrel. Il fournit une occasion de s’approprier le vocabulaire du milieu de l’édition en français. La rubrique du « Lexique du livre numérique » comprend une description des appareils de lecture, des formats de publication et du cadre de protection des droits d’auteurs.

« Le message qu’on veut donner, conclut Catherine Voyer-Léger, c’est que le service existe, que c’est un domaine en mouvement constant et qu’on essaie de suivre ce mouvement. »