Entre une ambiance morose, des licenciements, la baisse du chiffre d’affaires, des fermetures puis des réouvertures, les entreprises, grandes et petites, ont subi de nombreux rebondissements depuis le début de la pandémie. Comment les entrepreneurs et chefs d’entreprise font-ils face à cette crise sanitaire devenue économique ? Et quelles leçons ont-ils pu tirer de ces événements ?
Ces problématiques, le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) a souhaité les aborder le 15 octobre lors d’une session de réseautage virtuel. Le webinaire, portant sur l’impact économique de la COVID-19 en Saskatchewan, a rassemblé 25 participants, dont trois invités bilingues issus du monde de l’entreprise afin de partager témoignages et leçons apprises au cours des six derniers mois.
« Il y a eu beaucoup d’interrogations de la part des entreprises concernant les nouvelles restrictions sanitaires. Elles ont cherché des réponses, ont dû s’adapter, licencier, parfois fermer définitivement, et maintenant la compétition est féroce », indique Robert Therrien, ancien directeur du CÉCS.
Stratégies de survie
Au même titre que les écoles qui ignoraient si elles allaient pouvoir rouvrir un jour leurs portes, les entreprises locales ou internationales ont toutes été logées à la même enseigne, subissant les restrictions sanitaires de la COVID-19.
Alors que les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie ou encore de la restauration restent les plus touchés, les diverses entreprises de la Saskatchewan déploient tous leurs efforts pour garder le cap et se maintenir à flot.
Pour pallier la situation, différents changements stratégiques se sont opérés au sein des entreprises, que ce soit d’un point de vue des ressources humaines, du marketing ou même de la communication. « Les entreprises du centre-ville de Saskatoon font les choses différemment et c’est bien, car dans la situation où nous nous trouvons, nous sommes obligés de nous renouveler », analyse Sarah Marchildon, directrice des programmes pour Downtown Saskatoon.
Ainsi des stratégies de liquidation des stocks, de régulation du nombre de clients et des systèmes de rendez-vous en magasin ont été mis en place, à Saskatoon comme ailleurs, afin de permettre aux commerces et aux clients de reprendre une relation presque normale.
Outre les mesures d’aménagement d’horaires de bureau déjà bien connus des quartiers d’affaires, les gestionnaires cherchent à recréer du lien entre les employés qui sont pour beaucoup en télétravail depuis des mois. « Nous essayons de briser la glace des écrans dans des événements, comme des rencontres virtuelles, de style verre à vin ou 5 à 7 », explique Sarah Marchildon. Avant d’ajouter que beaucoup d’entreprises ont perdu certains de leurs employés.
Les réseaux sociaux à la rescousse
Depuis six mois, à défaut d’interactions physiques, le monde entier se retrouve encore plus connecté qu’avant. Entrepreneurs et autres patrons ont ainsi misé sur la création ou la bonification de leurs sites web et réseaux sociaux.
« Nous avons mis à jour notre site web et communiqué de manière transparente à travers les réseaux sociaux afin de reconstruire une relation et une fidélisation de notre clientèle en temps de pandémie », détaille Jenna Dubé, copropriétaire du restaurant Sky Café à Regina.
Des mots-clics tels que #buylocal, #backdowtown ou #covidaccomplishment ont vu le jour dans les dernières semaines, incitant les gens à consommer mieux, à retourner dans leurs bureaux et à se sentir fiers des nouveautés accomplies durant la pandémie.
« Nous cherchons à grandir et c’est une chance pour nous de continuer à faire nos preuves, surtout en étant de jeunes femmes entrepreneures dans une entreprise locale », s’enthousiasme Taylor Morrison, copropriétaire du Sky Café.
La crainte d’une deuxième vague
Ce n’est plus un secret, plusieurs pays connaissent une hausse du nombre de nouveaux cas, tandis que d’autres la redoutent. En Saskatchewan, l’une des régions les moins touchées, les commerces se préparent malgré tout à cette éventualité.
« Nous sommes plus préparés. Nous savons quoi faire et ce que l’on peut renforcer. Nous voulons continuer afin de rendre les gens heureux avec notre nourriture », indique Taylor Morrison. Son associée Jenna Dubé complète en indiquant que leur équipe est maintenant « bien plus à l’aise avec toutes les mesures sanitaires ».
Un élan positif que Sarah Marchildon confirme : « Les gens sont prêts à continuer mentalement et physiquement pour mieux s’organiser. »