Une littérature fransaskoise vibrante
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Le Mois de la Francophonie qui vient de s’achever a placé l’expression littéraire fransaskoise au cœur de ses réflexions et a célébré les artisans des mots. La conférence Créations et fictions dans les Prairies, qui se déroulait du 19 au 20 mars, a ainsi mis en vedette la richesse de l’écosystème littéraire fransaskois.
Organisé conjointement par l’Université de la Saskatchewan, le tout nouveau Collectif d’études partenariales de la Fransaskoisie (CEPF) et l’Association francophone pour le savoir - Saskatchewan (ACFAS), le colloque Créations et fictions dans les Prairies a mis en scène une vingtaine d’artistes du milieu littéraire autour de tables rondes, lectures et performances.
Le constat du linguiste Jeffrey Klassen qui précise que « la littérature est essentielle pour garder la vitalité linguistique d’une région » a été maintes fois confirmé lors de cette conférence qui a offert une vue panoramique sur le paysage littéraire des Prairies.
Une littérature en plein essor
Marie-Diane Clarke est la secrétaire du Collectif d’études partenariales de la Fransaskoisie (CEPF).
Capture d'écran
Aux côtés des désormais « classiques » de la littérature fransaskoise, tels que Madeleine Blais-Dalhem, Michel Clément, Laurier Gareau ou encore David Baudemont, les voix de la relève se sont aussi fait entendre avec Alasdair Rees, Mychèle Fortin, Sharon Pulvermacher et Thuy Nguyen, pour n’en citer que quelques-uns.
« La littérature de l’Ouest est parfois considérée comme étant émergente, mais elle est établie depuis longtemps et continue de se renouveler », clame avec enthousiasme la professeure de littérature Marie-Diane Clarke, cofondatrice du CEPF et membre active de la communauté littéraire et dramaturgique de Saskatoon.
L’universitaire a d’ailleurs offert un cadeau aux auteurs fransaskois qui ont été publiés dans le dernier numéro conjoint des revues À ciel ouvert et Ancrages, comme le raconte Mychèle Fortin, elle-même auteure : « Lors de sa table ronde consacrée aux auteurs, Marie-Diane [Clarke] a réussi, grâce à son incroyable esprit de synthèse, à résumer le parcours de chacun des écrivains et à donner l’essentiel de leurs textes. »
Dans un milieu où le « compliment est plutôt rare » selon Mychèle Fortin, cet exercice de critique littéraire a été très bien accueilli et s’inscrit dans les structures d’accompagnement des auteurs, comme les cercles d’écriture dont cette dernière vante les louanges : « Avant, j’avais tendance à jeter mes écrits, maintenant je les retravaille. Les auteurs d’ici font preuve d’une grande générosité. »
Regards sur l’écosystème
Les auteurs font partie d’un grand ensemble et, pour briser leur isolement, les trois tables rondes de la conférence ont réuni expertises et échanges sur différentes thématiques : la vitalité créative et collaborative des communautés francophones de l’Ouest et de l’Est, l’autochtonie et la réconciliation dans le paysage créatif des francophones de l’Ouest, ou encore la dynamique de création et le parcours d’accompagnement des auteurs.
Nombreux sont les regroupements de création, d’édition et de soutien aux artisans des mots. Marie-Diane Clarke tient à saluer l’immense contribution de la Troupe du Jour, du Cercle des écrivains, de la retraite des écrivains fransaskois, des Éditions de la nouvelle plume, de la revue littéraire À ciel ouvert, ainsi que du CEPF, dernier-né dans la promotion de la culture et des arts fransaskois.
Créer des arrimages
Jeffrey Klassen est le président du Collectif d’études partenariales de la Fransaskoisie (CEPF).
crédit: courtoisie
Le CEPF, présidé par Jeffrey Klassen, s’engage envers la vie littéraire et artistique de la fransaskoisie tout en reconnaissant la variété du français et du michif, aidant ainsi à bâtir des ponts entre les diverses communautés linguistiques et culturelles. « Nous travaillons déjà sur la conférence de l’année prochaine qui portera sur la littérature, la langue, la diversité et l’inclusion », indique le professeur de linguistique.
D’autres initiatives verront le jour en 2021 afin de susciter de telles synergies, notamment un projet d’anthologie regroupant les poètes de l’Ouest. « La Saskatchewan possède un milieu actif et dynamique dans le domaine de la littérature et du théâtre comme en témoignent les nombreux événements qui se sont déroulés au mois de mars, qui ont permis de rassembler les gens et créer un espace de découvertes et de partages », conclut Marie-Diane Clarke.
L’amour des mots s’est entremêlé avec l’analyse académique dans un croisement constructif et porteur d’avenir. Preuve que les lettres sont loin d’être mortes dans la province aux cieux infinis.
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