Une assemblée agitée pour les membres de l'ACF
Assemblée générale des membres sur les statuts de l'ACF
Roger Gauthier, président d'assemblée, et Gillian Theoret, présidente de l'AJF
L'Assemblée a adopté la proposition de Gillian Theoret de remettre à plus tard l'étude des modifications aux statuts sur les critères d'adhésion.
Photo: Pierre-Émile Claveau (2017)
PRINCE ALBERT - Les membres de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) inscrits à l’assemblée générale des membres, tenue le 24 juin dernier à Prince Albert, ont adopté une proposition afin de remettre à plus tard certaines modifications aux statuts de l’organisme.
Dès l’ouverture de la réunion on sentait de la tension dans l’air. Certains membres qui étaient présents à Prince Albert ont remis en question la nécessité d’être préinscrit pour avoir le droit de vote, ce qui a entraîné un débat houleux au cœur duquel on retrouvait le député communautaire de Saskatoon Patrice N’Gouandi. « Il n’y a pas de politiques ni de règlements qui mentionnent que les membres devaient se préinscrire avant de venir participer à une assemblée générale. Nous avons déploré le fait qu’on exige cela à des membres qui se sont déplacés pour venir ici et qu’on leur retire leur droit de vote sous prétexte qu’ils ne se sont pas inscrits. »
À priori, plusieurs articles des statuts de l’ACF devaient être modifiés par les membres. C’est l’une de ces modifications qui a enflammé les passions sur les réseaux sociaux au cours des dernières semaines. L’ACF voulait ajouter le point suivant à l’article 8 de ses statuts qui définit les critères pour être membre individuel : « Être citoyen canadien ou résident permanent selon la loi de 1995 sur les sociétés sans but lucratif ». Les discussions autour de ce changement ont été chaudes pendant la réunion, certains allant même jusqu'à accuser l’ACF de vouloir faire de la discrimination envers la communauté africaine. Rappelons que le 20 juin, monsieur N’Gouandi est allé remettre une pétition de 136 noms aux bureaux de l’ACF dénonçant ce changement aux statuts.
Cependant, une proposition de la présidente de l’Association jeunesse fransaskoise, Gillian Theoret, a permis de remettre les discussions autour des statuts à une date ultérieure. Ainsi, le délai permettra aux membres d’exprimer leurs préoccupations et d’obtenir des réponses de la part de l’ACF. La tenue de la rencontre a été reportée au Rendez-vous fransaskois, en novembre prochain.
Certaines modifications aux statuts ont tout de même été adoptées à la satisfaction de la présidente de l’ACF, Françoise Sigur-Cloutier.
« Nous sommes satisfaits. Il fallait absolument faire changer les articles 17, 26 et 27 et c’est chose faite. Les autres modifications aux statuts sont reportées, ce qui laissera le temps de mieux informer la population. »
Les modifications adoptées concernent trois articles qui permettent à l’organisme fransaskois de régler certains points avant ses élections qui se tiendront le 1er novembre prochain. Les articles traitent de: les vacances à l’Assemblée des députés communautaires, le nombre de districts électoraux qui passe de 13 à 12 avec la fusion des districts de Gravelbourg et Willow Bunch et la durée du mandat des élus qui passe de quatre à trois ans pour se conformer à la loi régissant les organismes sans but lucratif.
La présidente a mentionné qu’elle s’attendait à une assemblée agitée. « Ça fait un certain temps qu’il y a des personnes qui s’expriment par l’entremise des médias, des réseaux sociaux et également par la pétition. » Mais madame Sigur-Cloutier, à l’instar de plusieurs autres participants, a été prise de court par l’agressivité exprimée par certaines personnes.
La réunion aura duré un peu plus de deux heures. Des discussions entre les membres se sont poursuivies après la levée de l’assemblée. Des membres de la communauté africaine voulaient se faire entendre, et c’est exactement ce qu’ils ont fait pendant et après l’assemblée à Prince Albert. Le conseiller juridique de l’ACF Roger Lepage s’est fait attentif à leurs propos.
« Ça été très sain cette discussion. Ça a obligé de se rassembler dans une même salle et de discuter. […] Ils ont compris que ce n’était pas une question politique, mais bien juridique. Nous avons mis cartes sur table… J’ai compris ce qu’ils revendiquent tout comme ils ont compris mon point de vue. » a expliqué Roger Lepage.
Communications: des ratés
Afin d’éviter que tous les membres se déplacent à Prince Albert, l’ACF a installé quatre emplacements supplémentaires où ils pouvaient exercer leur droit de vote à l’aide d’un système d’audioconférence. Toutefois, le tout a connu des ratés et plusieurs personnes ont eu de la difficulté à s’exprimer. Françoise Sigur-Cloutier a affirmé qu’il s’agissait d’une première pour l’organisme et que la technologie n’est parfois pas la meilleure solution. Dans le futur, elle ignore si l’ACF tentera l’expérience de nouveau.
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