Un répertoire intemporel
Crédit : Clem Onojeghuo / Unsplash
Il y a dans la pensée populaire une association entre la musique traditionnelle, percussive et festive, et le temps des Fêtes. Mais d’autres volets du répertoire traditionnel restent d’actualité en tout temps, symboles des esprits d’une époque.
Le répertoire traditionnel est issu de la transmission orale, ce qui veut dire qu’il y a des variations dans les rythmes musicaux, dans les paroles des chansons, selon les musiciens, les régions, les divers artisans de ce qu’on appelle couramment le « trad ».
Certaines chansons étaient des critiques des gouvernements. Citons ici la chanson Sur la route de Berthier, dans sa version canadienne-française, qui est une adaptation de Sur la route de Roubaix qui critiquait de façon satyrique le manque d’entretien des routes en France.
Le clergé a fait les beaux jours de nombreuses chansons qui mettaient en lumière de façon humoristique les travers de plusieurs prêtres. Ce n’est pas d’aujourd’hui que certains membres de l’Église ont outrepassé les limites de leur pouvoir et c’était à l’époque une façon de dénoncer des mœurs non acceptables, même en ces temps passés.
Mais il y a aussi de très belles chansons qui mettent l’amour de l’avant. Là encore, il faut creuser pour voir les paroles originales de ces chansons qui ont été modifiées ou censurées au fil du temps. Mentionnons À la claire fontaine, Au clair de la lune, Vive la rose, Au bois du rossignolet, La barbière, Belle Virginie, La destinée de la rose au bois, etc. On peut s’aimer et exprimer nos sentiments en version « trad » !
Si certaines chansons, musiques et traditions sont encore présentes, d’autres disparaissent. Mais, heureusement, des ethnologues, des folkloristes, des sociologues ont fait la cueillette auprès des populations âgées d’un répertoire qui constituent une partie de notre personnalité collective.
Il y aurait encore beaucoup de travail et de recherches à effectuer, notamment dans des domaines qui pourraient intéresser les jeunes francophones. Pourquoi ne pas offrir des formations en musique traditionnelle ? Les femmes prennent de plus en plus leur place dans les diverses formations musicales traditionnelles. Et c’est un répertoire qui s’exporte à travers le monde.
Bonne tradition et bel amour !
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Michel Vézina
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