Un programme de compostage lancé à Gravelbourg
Crédit : Marie-Lou Bernatchez
Le 10 août, l’initiative Communautés francophones accueillantes (CFA) de Moose Jaw et Gravelbourg, en collaboration avec le Collège Mathieu, a offert un atelier sur le compostage. Lors de cette présentation, la Fransaskoise Shannie Boudreault a expliqué les moyens simples et efficaces pour entreprendre le compostage à la maison et ses bienfaits pour l’environnement.
C’est une expérience avec l’organisme environnemental Corps de conservation canadien (CCC) qui a sensibilisé Shannie Boudreault aux enjeux environnementaux. « J'ai créé le programme de compostage Trop bon pour gaspiller - Compostage Gravelbourg en 2019 pour le CCC. Mon but est de montrer aux gens comment composter et être conscients de ce qu'ils jettent dans la poubelle », explique celle qui est aussi monitrice de langue au Collège Mathieu.
Soucieuse de son environnement, la jeune Fransaskoise composte depuis pas moins de cinq ans. « C'est important pour moi parce que je sais que les décharges dans les villes commencent à manquer d'espace. Si tout le monde compostait, les décharges se rempliraient moins rapidement, créant moins de CO2 et de méthane », avance-t-elle.
Une pratique accessible à tous
Shannie Boudreault est une passionnée du compostage.
Crédit : Courtoisie
« L’atelier d’information est disponible à n’importe qui, soutient Shannie Boudreault. Mon but est d’offrir cet atelier pour les jeunes de l’école et les gens de la communauté de tous les âges. »
Contrairement à certaines croyances, il n’est pas nécessaire de disposer d’une grande cour arrière pour se mettre au compostage. « Plusieurs personnes se demandent s’ils peuvent composter même en vivant en appartement ou en ayant une petite cour : la réponse est oui ! », assure la jeune femme.
Parmi les différentes options proposées lors de la formation, on trouve les bacs à vermicompostage (ou lombricompostage), le compostage électronique, un bac sur la terrasse ou le balcon, ou encore un bac à l’intérieur de la maison que l’on apporte au site de compost de la ville.
Selon la formatrice, le meilleur endroit pour placer son bac à compostage dans la cour arrière est assez loin de la maison pour éviter que d’éventuelles odeurs ne pénètrent à l’intérieur, mais assez proche pour y accéder facilement tout au long de l’année.
Des idées fausses communes
La Ville de Gravelbourg a lancé un projet de forêt communautaire rurale.
Crédit : Marie-Lou Bernatchez
Lors de sa présentation, l’écologiste a démystifié certaines croyances qui peuvent freiner les envies de composter. « L’une des idées fausses communes que l’on entend souvent est que le compostage sent mauvais alors que c’est faux. Votre compost sentira mauvais seulement s’il y a trop d’humidité ou trop d’azote à l’intérieur. Également, plusieurs personnes croient que cela attire les animaux. L’utilisation d’un composteur fermé est un moyen infaillible d’éloigner les animaux », souligne-t-elle.
Pour éviter les odeurs, il faut donc avoir un mélange de matières carbonées (sans énergie) avec des matières azotées (riches en énergie). Les matières carbonées sont principalement les déchets bruns, durs et secs, comme les branches, les feuilles mortes, la paille, les branches broyées, le papier, ou le carton. Les matières azotées, elles, sont les déchets verts, mous et mouillés, comme les épluchures de fruits (les agrumes sont à éviter), les restes de légumes et la tonte de gazon. Les sachets de thé biodégradables font également partie des déchets azotés.
En mélangeant une à deux portions de matière azotées pour une portion de matières carbonées, on évite les problèmes de déséquilibre et, ainsi, d’odeur. De plus, couper les matières en petits morceaux accélère leur transformation en compost.
Un virage vert pour Gravelbourg
La ville de Gravelbourg détient un site de compostage à l’ouest où ne sont acceptés que les feuilles, le gazon et le fumier. « Gravelbourg n'a qu'un petit espace pour le compost, mais si les gens de la communauté commençaient leur propre bac de compostage, la ville serait plus propre et la décharge se remplirait moins rapidement », suggère Shannie Boudreault.
« Les aliments compostables dégagent beaucoup plus de méthane lorsqu’ils sont entassés dans la décharge publique que dans un composteur privé », ajoute la militante. Le meilleur conseil qu’elle peut donner à toute personne intéressée par l’expérience est le suivant : « Trouver de bonnes ressources et communiquer avec les gens de la communauté qui font déjà du compostage. La patience est importante, ainsi que le vouloir-faire. »
Le site de compostage de Gravelbourg fait partie du projet citoyen Gravelbourg Green/Vert qui vise à inspirer, faciliter et promouvoir la durabilité environnementale dans la ville et ses environs. Un jardin et une forêt communautaires font également partie de l’initiative, en plus de plusieurs événements organisés chaque année.
9390