Répondre à l’urgence climatique en frappant les esprits
Crédit : Courtoisie d’EcoNova
Si le monde entier a ralenti sa course en raison de la pandémie, le réchauffement climatique, lui, n’a pas freiné. Afin d’informer et sensibiliser la population fransaskoise à cet enjeu de taille, les Communautés francophones accueillantes (CFA) de Moose Jaw et Gravelbourg ont offert un atelier virtuel le 13 janvier.
« Nous sommes en situation d’urgence absolue », lance Aloïs Gallet, cofondateur de l’organisme environnemental Albor Pacific, organisateur de l’atelier. « Les scientifiques le savent, les activistes le savent, la majorité des jeunes le savent, mais le public général ne le sait pas encore suffisamment », estime ce dernier.
Pas plus tard qu’en décembre dernier, l’Administration nationale océanique et atmosphérique américaine (NOAA) faisait état des températures dans l’Arctique qui continuent d’augmenter. « L’urgence climatique commande d’engager le maximum d’acteurs du changement pour réduire les émissions dès maintenant », avise ainsi Aloïs Gallet, juriste de formation spécialisé dans les questions environnementales.
Sensibiliser de la bonne manière
L’activité était animée par Marc Laperche, ingénieur en énergie et responsable du projet Action Climat porté par l’organisme à but non lucratif EcoNova, basé à Vancouver et affilié à Albor Pacific. Pendant une heure trente, les treize participants ont ainsi pu tester et enrichir leurs connaissances sur le climat.
Depuis le mois d’octobre, le projet Action Climat offre des ateliers scolaires sur l’environnement dans tout l’Ouest canadien. « L’année dernière, EcoNova a fait le constat que, face à l’urgence climatique, il était temps de proposer des ateliers et des formations pour les familles afin de continuer le dialogue à la maison », relate Marc Laperche.
Le choix de ce format ne s’est pas fait au hasard selon le cofondateur Aloïs Gallet : « Les ateliers répondent à une méthode et à une pédagogie spécifiques qui se sont révélées plus efficaces pour engager les participants, plutôt que les séminaires, les présentations ou l’auto-formation. »
Les participants ont pris part à des jeux questionnaires en ligne et se sont retrouvés autour de la plateforme de collaboration visuelle Miro qui leur a proposé d’explorer et compléter la Fresque du Climat, un atelier né en France, traduit dans une dizaine de langues et suivi par plusieurs centaines de milliers de personnes dans le monde.
Cette représentation visuelle des changements climatiques offre une vue d’ensemble des enjeux, facteurs et conséquences du réchauffement climatique. On y retrouve les principaux secteurs émetteurs du fameux dioxyde de carbone, ou CO2, que sont l’industrie, les transports, l’agriculture et l’utilisation des bâtiments.
« Depuis 1850, nous avons émis énormément de CO2, notamment à cause de l’industrialisation, constate Marc Laperche. Les scientifiques utilisent donc cette date comme point de repère puisque c’est à partir de là que les humains ont commencé à exploiter les énergies fossiles comme le charbon, le pétrole et le gaz. »
L’ingénieur explique que pour se faire une idée concrète de l’évolution du réchauffement climatique, il faut remonter à 10 000 ans en arrière, soit lors de la dernière ère glaciaire lorsque la température de la surface terrestre était de 4 à 5 degrés inférieure à celle d’aujourd’hui. « On peut imaginer ce que cela pourrait causer si on augmentait encore de quelques degrés, en sachant qu’aujourd’hui la température a déjà augmenté de 1,2 degré », dit-il.
Impliquer les communautés francophones
L’enjeu climatique doit aussi mobiliser et rassembler autour de projets communs au sein de la communauté francophone selon Marc Laperche : « En contactant les divers organismes francophones présents dans l'Ouest canadien, je me suis rendu compte que cette communauté est très connectée, tout le monde se connaît. Être une communauté en situation minoritaire favorise cet esprit de communauté, ce qui est une force pour agir pour le climat. »
Aloïs Gallet revient lui aussi sur l’effet « boule de neige » que l’implication des communautés francophones pourrait avoir au Canada : « L’engagement de certains francophones peut en inspirer d’autres, et l’engagement climatique pourrait devenir une marque de l’identité et de la culture francophones au Canada », espère-t-il, tandis que les communautés de Moose Jaw et Gravelbourg montrent l’exemple.
Une session complémentaire a été organisée le 18 janvier afin de discuter des actions qui peuvent être menées au quotidien pour ralentir le réchauffement climatique.
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