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Marie-France Kenny
/ Catégories: Courrier du lecteur

Pour en finir avec l'intimidation

Le 2 novembre 2017, je publiais un long texte (ci-dessous) pour dénoncer l’intimidation que moi et mes amis avions ressentie lors des élections de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF).

Bien que je ne nommais pas la personne en question, par respect pour sa famille, je disais que si j’étais témoin ou victime à nouveau de ce même individu, je n’hésiterai pas à le dénoncer. Depuis, certaines personnes se sont plaint à moi d’avoir été victime de la même personne mais me demandaient de garder la confidentialité.

En décembre et en janvier, sont survenus une série d’incidents qui m’ont convaincue que je devais dénoncer l’intimidation que j’estime que mes amis et moi avons subi le 1er novembre 2017.

Le 11 février 2019, j’ai donc déposé une plainte officielle d’intimidation à l’ACF. J’estime avoir été intimidée le jour des élections de l’ACF, le 1er novembre 2017. J’avais déjà déposé une plainte informelle au lendemain des élections et j’avais demandé à la direction générale des élections de noter l’incident dans son rapport sans pour autant nommer quiconque, ce qui a été fait.

Dans ma plainte du 11 février dernier, j’ai dit à l’ACF que je ne voulais pas que ma plainte soit rendue publique et que je voulais qu’on enquête sur le comportement de cet individu.

À la lumière de la lettre de la présidente démissionnaire de l’ACFR, Sylvie Bergeron, j’ai décidé de dire publiquement que j’estime que mes amis et moi avons subi de l’intimidation de M. Yassine El Bahlouli le 1er novembre 2017.

Dans l’entrevue télévisée de Sylvie Bergeron, j’ai senti toute l’anxiété qu’elle semble vivre. Je vous avoue que je sens la même anxiété et que cela est en train de me rendre malade. J’ai peur des répercussions d’avoir dénoncé.

Je sais également que d’autres personnes m’ont parlé d’avoir été témoin ou victime du comportement ou de l’intimidation de ce même individu.

Je vous encourage, si vous avez été témoin ou victime des comportement de ce même individu, à communiquer avec l’Assemblée communautaire fransaskoise et à vous faire entendre. Il faut que ça cesse. Je ne devrais pas avoir peur dans ma propre communauté.

Ce que j’ai publié le 2 novembre 2017

C'est long, mais j'ai besoin de le dire. #moiaussi

Pour ceux qui aurait vu une photo de moi circuler hier, dans laquelle je parle à deux électeurs et qui semble-t-il porte une mention à l’effet que je tente d’influencer les votes, voici les faits :

Hier après-midi j’étais au Carrefour des Plaines à titre de représentante d’une des candidates. Pour ceux et celles qui ne le savent pas, voici certaines des directives :
Il est interdit, notamment aux candidats, aux candidates et à leurs représentants :

a) de faire campagne ou de solliciter des votes dans le bureau de scrutin ou dans les cinquante mètres du bâtiment à l’intérieur duquel se déroule le scrutin;

b) de communiquer, autrement que par l’entremise du scrutateur ou de la scrutatrice, avec un électeur ou une électrice qui a l’intention de voter.

Comme je n’en étais pas à mon premier rodéo, je connaissais les règles et je les ai appliquées à la lettre. À chaque fois qu’une personne entrait et qu’elle voulait me parler, je lui disais que je ne pouvais pas lui parler tant qu’il ou elle n’avait pas voté, et que si, il ou elle voulait me parler ensuite, nous devrions sortir du bureau de scrutin.
Tout d’abord, laissez-moi vous dire que toute la scène qui suit s’est déroulée sous l’œil d’un des membres du personnel électoral qui a tout vu et tout entendu.
En après-midi, une amie de l’extérieur de Regina, que je n’avais pas vu depuis longtemps est entrée au Carrefour avec son conjoint et m’a aperçue dans le lobby. Je tais son identité puisqu’elle a été suffisamment ébranlée et intimidée par cette histoire.

Alors qu’elle a voulu me parler, je lui ai gentiment dit que je ne pouvais lui parler avant qu’elle ne vote, mais que je l’attendrais à sa sortie du bureau de scrutin afin que l’on puisse prendre des nouvelles. Elle et son conjoint sont allés voter, sont sortis du bureau de scrutin et m’ont retrouvée dans le lobby. Nous prenions des nouvelles l’une de l’autre et elle me parlait d’un membre de sa famille qui était malade.

Alors sort en trombe du bureau de l’ACFR, un des candidats qui passe à côté de nous en beuglant que je n’avais pas le droit d’influencer le vote et qui se pousse à l’intérieur du bureau de scrutin. Mon amie sursaute et me demande, ce qui se passe, elle ne comprend pas. Je lui explique de ne pas s’en faire, que je vais m’en occuper. Je dis au membre du personnel électoral, tu sais qu’ils ont déjà voté et il me dit oui. On finit notre conversation et elle quitte. Je retourne au bureau de scrutin et j’indique au candidat en question, que les deux personnes à qui je parlais avaient déjà voté. Il m’ignore.

Qu’elle ne fut pas ma surprise, lorsque rendue chez moi, tard après le décompte des votes, j’aperçois un message de mon amie me disant qu’elle se sentait intimidée par un message qu’elle avait reçu. Puisqu’il était tard, je l’ai rappelé ce matin.

Elle m’a indiqué qu’après notre rencontre hier, elle avait reçu une photo d’un ami. Cet ami lui aurait dit que cette photo circulait afin de savoir qui étaient les électeurs et indiquait que je tentais d’influencer le vote. Cette photo de moi et de mes deux amis qui discutaient a été prise du bureau de l’ACFR où se trouvait seul, l’autre candidat.
Non seulement on semble y alléguer que je tente d’influencer le vote, alors que c’est totalement faux, mais pire encore, on demande aux gens d’identifier des électeurs, ce que je considère une attaque à la vie privée, et qui a fortement ébranlé et intimidé mon amie, qui n’en revenait tout simplement pas que le seul fait qu’elle me parle sème une telle pagaille et une chasse à la sorcière.

Aujourd’hui, j’ai transmis une copie de la photo en question et l’histoire à la directrice générale des élections en lui indiquant que je voulais que toute cette histoire soit notée à son rapport.

Moins d’une heure après, je recevais un message du candidat en question qui me disait qu’il me respectait, que maintenant, il savait que j’étais une vraie personne authentique, qu’on lui avait bourré la tête à mon sujet et qu’il savait maintenant que c’était faux et qu’il avait l’humilité de reconnaître et de s’« en excuser s’il avait eu une réaction mal placée à mon égard ».

Bref, ce n’est pas sa faute. C’est la faute des gens qui avait fait de la médisance à mon égard. J’imagine que ce n’était pas sa responsabilité de m’en parler et de vérifier par lui-même. Ce qui me sidère le plus toutefois, c’est qu’il s’excuse SI il a eu une réaction mal placée à mon égard. Ce n’était pas la première fois que je me faisais traiter ainsi par cet individu. Donc il ne s’agit pas d’une possible réaction, mais plutôt une série d’actions auxquelles j’ai dû faire face depuis près d’un an. Je ne suis pas intimidée facilement. Mais comme je n’étais pas la seule victime de ses attaques et de son dénigrement à répétition, particulièrement envers des femmes, dont certains étaient parfois publics, et que je connaissais son caractère explosif, je commençais à avoir peur, même physiquement, mes amis vous le diront.

Ce n’est pas la première fois non plus qu’il dit me respecter, mais chaque fois, il recommence. Des excuses de quelqu’un qui est sincère je vais toujours les prendre, les accepter et tenter de bâtir une meilleure relation. Mais quand on s’excuse puis qu’on recommence, on n’y croit plus.

Mais là, il s’en est pris à mes amis. Deux personnes qu’il ne connait même pas, tout simplement parce qu’ils me parlaient à moi, parce qu’on l’avait supposément bourré de fausseté à mon sujet. Il a intimidé et attaqué la vie privée de deux personnes qui, de bonne foi ont été exercer leur droit démocratique le plus fondamental, sans aucun égard pour eux ou pour cette même démocratie qu’il dit et haut et fort défendre depuis plus d’un mois.

Alors en réponse à vos excuses, voici mon message : Moi, je me tiens debout pour moi, pour mes amis, pour ma communauté pour les autres victimes de cette intimidation. Vous me reverrez sûrement dans la communauté, je ne vais pas me cacher, je n’ai plus peur de vous. Je resterai professionnelle et civile si j’ai à vous parler, faites de même. Ne m’adressez plus la parole pour me dire à quel point vous me respectez et m’admirez, je n’y ai jamais cru, je n’y crois pas aujourd’hui non plus. Surtout, faites en sorte que je ne sois plus jamais témoin de cette intimidation envers moi ou quiconque, parce que je ne me gênerai pas pour vous rappeler à l’ordre. Par respect pour votre famille, je ne vous nomme pas mais vous vous reconnaissez sans l’ombre d’un doute. La prochaine fois que je suis témoin ou victime de votre intimidation, je ne me gênerai pas pour vous identifier haut et fort.

Marie-France Kenny
Regina

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 - dimanche 22 décembre 2024