Le mensonge des reflets: un travail d'artistes francophones rapprochés par la pandémie
Les huit artistes se sont rencontrés via la plateforme numérique Zoom pour discuter de leur projet artistique.
Capture d’écran de l'émission Ensemble à part : un défi créatif
C’est le titre donné au défi créatif relevé par huit artistes francophones, dont deux de Saskatchewan, filmé en janvier dernier. Disponible sur la plateforme ici.tou.tv depuis le 28 mars, l'émission Ensemble à part : un défi créatif retrace le travail de ces artistes que la pandémie a rapprochés le temps d’une collaboration virtuelle.
Les huit artistes avaient 48 heures pour créer une œuvre commune à distance. Malgré la contrainte de temps et d'espace, les quatre duos en provenance du Nouveau-Brunswick, de l'Ontario, de la Saskatchewan et de l'Alberta ont réussi à tisser des liens entre leurs disciplines respectives, de la poésie à la danse, en passant par la musique et l'art visuel.
Côté Saskatchewan, les deux auteurs-compositeurs-interprètes Mario Lepage et Sylvie Walker étaient responsables de la musique. « C'était une première expérience pour moi, j'ai trouvé ça vraiment l'fun ! C'était intéressant de travailler avec des artistes de disciplines complètement différentes, à distance, et de réussir », témoigne Sylvie Walker depuis Saskatoon.
Une question de perspective
Sylvie Walker et Mario Lepage ont travaillé ensemble depuis la Saskatchewan pour développer la musique du projet artistique collectif.
Capture d’écran de l'émission Ensemble à part : un défi créatif
Le thème imposé aux quatre duos était « la beauté », laissant place à l'imagination et à l’interprétation. Pour Sylvie Walker, habituée à travailler en solo, appréhender la perception d’autres artistes a été le défi majeur. « La beauté, c'est tellement vaste et subjectif. Il fallait trouver un juste milieu entre la perception de huit personnes », note-t-elle.
Mario Lepage, leader du groupe de musique Ponteix originaire de Saint-Denis, exprime sa propre vision de la beauté : « Pour moi, c'est d'être fier de son authenticité. Plus tu es toi-même, plus on trouve ça beau. »
La contrainte de temps a naturellement donné du fil à retorde aux participants : « Habituellement, je suis une personne très organisée et je planifie à l'avance. Ça m'a surprise car ça m'a poussée à travailler vite et de manière efficace », reconnaît Sylvie Walker.
Les limites du virtuel
L’œuvre finale a donné lieu à un montage vidéo dans lequel se mélangent les paroles originales de Sébastien Bérubé et Félix Perkins de l'Ontario , la musique de Mario Lepage et Sylvie Walker de la Saskatchewan, une œuvre visuelle d'Alexandre Aimée et Mique Michelle du Nouveau-Brunswick et une prestation de danse avec Joannie et Marie-Joane Fogue de l'Alberta .
« J'ai trouvé ça très beau, je ne peux pas parler pour les autres, mais moi je trouve que ça montre vraiment l’essence de ce qu'on a vécu », se réjouit Sylvie Walker. « Ce n'est certainement pas la même chose de travailler via Zoom ou Facetime, tempère malgré tout la musicienne. La proximité n'est pas la même, ce n'est pas la même énergie, mais c'est quand même assez incroyable qu'on soit capable de créer tout ça à distance. »
Une bulle de création
Habituée à être sur scène et faire des premières parties, Sylvie Walker approfondit pendant la pandémie les techniques d'arrière scène. « Je me considère assez chanceuse d'avoir le temps d'apprendre tout ça », admet-elle.
Les projets ne manquent pas pour l'artiste émergente : « Je donne des spectacles avec le groupe C'est ma cousine, j'ai présentement un projet avec une troupe de théâtre à Saskatoon et je travaille aussi en collaboration avec mon amie Elizabeth Tkachuk de Zenon Park sur diverses compositions. « C'est un peu un mal pour un bien cet isolement, ça me donne le temps de composer et d'écrire des chansons », conclut-elle.
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