Ça sert à quoi un parti d'opposition?
Après le dépôt du budget 2014, par le ministre conservateur James Flaherty, je croyais naïvement que je pourrais obtenir une analyse critique des mesures fiscales annoncées en visitant les sites Web des partis d’opposition. Et bien, ce que j’ai trouvé est navrant. Le dépôt d’un budget qui décide du sort des milliards sortis de nos poches n’est qu’une autre occasion, pour ces partis, de faire de la petite politique.
À une exception près, il m’est resté l’impression que leurs rédacteurs ont travaillé fort sur le « copier coller ». Les réactions ne sont que des généralités qui peuvent s’appliquer à n’importe quel budget ou mesure législative, et je suis prêt à parier ma chemise qu’on les retrouvera presque mot pour mot dans leurs communications à l’occasion du dépôt du budget 2015.
Médaille de bronze
À notre première visite, le site Web du Parti Libéral du Canada nous sollicite dès la première page pour des dons. Puis sur la page suivante, on trouve deux textes qui ne parlent que de collecte de fonds. On y retrouve des phrases comme « les conservateurs n’hésiteront pas à utiliser les 18 millions recueillis par la campagne de Harper l’année dernière pour intimider leurs adversaires. De notre côté, nous utilisons les 11 millions que nous avons recueillis l’an dernier très différemment... ». Cette dernière partie de la phrase est un hyperlien. En cliquant dessus, on pourrait croire qu’on va ouvrir une page qui nous explique comment les Libéraux utilisent les fonds récoltés… Et non! Ce lien ouvre un formulaire pour faire un don. Même en fouillant sur le site, on ne trouve pas d’analyse du budget. Que des principes généraux et une condamnation globale des Conservateurs.
Médaille d’argent
Du côté NPD, c’est un peu mieux, mais encore là, tout comme sur le site du PLC, on ne trouve que de la rhétorique philosophique sans analyse du budget. Au moins la sollicitation pour faire des dons au NPD est plus subtile sur leur site.
Médaille d’or
Le site Web du Parti vert du Canada est le seul qui se permet d’offrir une évaluation des diverses mesures fiscales des Conservateurs. On y mentionne le côté positif de certaines mesures et on déplore certaines omissions. Dans le communiqué, les critiques ne sont pas seulement des énoncés généraux et banals, mais s’appuient sur des exemples concrets que l’on retrouve dans le budget.
Si je décerne la médaille d’or au PVC, c’est qu’en plus de parler du budget de façon concrète, il a pris la peine d’en souligner les aspects positifs. Même si nous ne partageons pas les valeurs ou l’idéologie du parti au pouvoir, cela ne veut pas dire que nous devons rejeter tout ce qu’il peut proposer. C’est d’ailleurs ce qui est un peu lassant avec les partis d’opposition. Ils se sentent le devoir de s’opposer à tout.
À voir les discours des partis politique, j’ai plus l’impression de vivre dans une campagne de marketing permanente que dans une démocratie. Les partis ne vendent plus des idées, mais se vendent.
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