Décès de Joe Fafard
Joe Fafard devant le Café Van Gogh à Gatineau en 1990
Photo : Jean-Pierre Picard (1990)
La famille du sculpteur de renommée internationale, Joe Fafard, a annoncé son décès le 16 mars 2019, dans sa résidence de Lumsden, entouré de sa famille et de ses proches. Selon sa conjointe, Alyce Hamon, « Joe est parti comme il a vécu, simplement, sans prétention, en toute sérénité, avec une étincelle dans les yeux, mais surtout avec l’amour des siens. »
Il laisse dans le deuil, sa conjointe Alyce Hamon, leurs enfants, Solenne Hamon-Fafard et Julien Hamon-Fafard, ses enfants Joël Fafard (Megan Mansbridge), Misha Fafard (Darcy Jordan), Gina Fafard (Curtis Sheschuk), leur mère, Susan Wiebe, ainsi que ses petits-enfants Zach, Fynn, Theo, Maren et Declan.
Retour sur sa vie d’artiste
Artiste reconnu au niveau national et international, Joe est né de parents Canadiens-français dans la petite communauté agricole de St Marthe en Saskatchewan. Il a fait ses études à l’Université du Manitoba (Baccalauréat en beaux arts en 1966) et à l’Université de l’État de Pennsylvanie (Maîtrise en beaux arts en 1968). Ensuite, il est allé à l’Université de la Saskatchewan de 1968 à 1974 et devint instructeur à l’Université de la Californie dans la ville de Davis de 1980 à 1981.
“Je ne peux pas mettre le doigt sur ce qui me pousse à faire ce que je fais, mais je continue à le faire quand même. C’est une belle façon de vivre et de gagner sa vie. Cela me rend très heureux ”, peut-on lire
M. Fafard était un des artistes professionnels les plus innovateurs dans le domaine des arts visuels. On peut voir une grande variété de ses oeuvres dans des galeries et des musées à travers le Canada, mais également autour du monde, comme par exemple aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en France et au Japon. Artiste avant-gardiste, Joe Fafard était reconnu de tous pour ses remarquables contributions enrichissantes dans le domaine des arts, qui ont augmenté le profile de la Saskatchewan et le Canada à l’échelle nationale.
Il a été nommé Officier de l’Ordre du Canada en 1981; a été récipiendaire de la Architectural Institute of Canada Allied Arts Award en 1987; a reçu un doctorat d’honneur de l’Université de Regina en 1989, et de l’Université de Manitoba en 2007; a reçu l’Ordre du mérite de la Saskatchewan en 2002; a reçu le Prix Montfort national en 2003; a reçu la médaille centennaire des arts du Lieutenant Gouverneur en 2005; a été nommé le Citoyen de l’année 2006 par CTV; et plus récemmement, a reçu le prix Lifetime Achievement du Conseil des arts de la Saskatchewan en 2007. Ses œuvres ont fait partie d’une exposition en tournée pendant 2 ans de septembre 2007 jusqu’au septembre 2009, à travers de 6 endroits. Celle-ci était organisée en collaboration entre le Musée des beaux-arts du Canada à Ottawa et la galerie Mackenzie à Regina.
Au début des années 70, la plupart de ses sculptures étaient faites en argile. À partir de 1985, il opte pour le bronze comme principal matériau de travail. Il fonda d’ailleurs sa propre fonderie à Pense. Sa perspicacité et son humour font partie intégrante de ses personnages, que ce soit les voisins, les animaux de ferme et les artistes célèbres qu’il a apprit à connaître et à respecter en pratiquant son art. Ses sculptures de bronze sont exposées à travers tout le Canada, et les vaches sont devenues une de ses signatures.
Il a siégé sur le conseil d'administration de l'Association des artistes de la Saskatchewan lors de sa fondation en 1990. En 2012, il a fait partie d'une délégation en tournée au Québec à l'occasion du centenaire de la création de l'Association franco-culturelle de la Saskatchewan.
La guerre du Golfe
Caricature de Joe Fafard publiée sous le nom de Bô-Tort dans l'Eau vive du 15 novembre 1990.
Caricaturiste à l’Eau vive
En 1990, Joe a signé une douzaine de caricatures pour le journal l’Eau vive sous le nom Bô Tort. Il avait fait le choix de prendre un nom d’emprunt pour se donner une plus grande liberté dans l’expression de ses opinions. Il n’était d’ailleurs pas très tendre avec le premier ministre saskatchewannais de l’époque Grant Devine. Le directeur de l’Eau vive d’alors, Jean-Pierre Picard, garde un bon souvenir de cette collaboration. « J’étais surpris qu’un artiste de cette envergure accepte sans hésiter cette invitation à collaborer au journal. Nos rencontres hebdomadaires pour discuter du sujet de la caricature étaient un rituel agréable, autour d’une bière. Nos échanges m’ont fait découvrir un homme chaleureux, plein d’humour et de sagesse. »
Une cérémonie de la vie de Joe Fafard sera célébrée en privée. Une autre cérémonie publique sera annoncée plus tard. Au lieu de fleurs, la famille invite les gens qui le souhaitent à faire des dons aux soins palliatifs de la Hospitals of Regina Foundation à la mémoire de Joe.
L'Eau vive
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