L’eau : à consommer avec modération !
Une ressource essentielle et épuisable
Pronostic du printemps 2019
Image : AccuWheater
Combattre le froid c’est un peu comme se retrouver sur un ring de boxe. Il y a les uppercuts rapides, violents comme lorsque que Saskatoon a décroché le titre de la ville la plus froide au monde ce 6 février avec -43°c. Puis il y a le corps à corps et la répétition des coups : 13 jours sous la barre des -30°C en un mois. Des chiffres à se retrouver KO. Regina et Saskatoon ont connu le 3ème mois de février le plus froid depuis 1884 ! A cette époque, le drapeau de l’Acadie était adopté et « La presse » de Montréal sortait son premier numéro.
Toutefois, le printemps nous tend les bras alors allons-nous enfin pouvoir baisser notre garde ? Oui mais ce n’est pas forcément une bonne nouvelle. Selon AccuWeather, un printemps doux et clément s’annonce dans la grande majorité du pays mais un printemps particulièrement sec.
Tout indique que cette sécheresse sera particulièrement intense dans les Prairies canadiennes. Des conditions qui pourraient s’étendre pendant toute la durée du printemps et causer de sérieux problèmes, particulièrement dans le sud de la province. Une information confirmée par la Saskatchewan Water Security Agency (WSA) qui annonce des précipitations nettement inférieures à la normale dans la majorité de la Saskatchewan en cette saison.
L’eau, cette ressource épuisable
L’eau est un cadeau du ciel ! Ne pas y voir ici un message religieux mais bien scientifique. Sans précipitation nous n’aurions pas d’eau douce ! L’eau rejoint le sol sous forme de pluie, de grêle ou de neige. Une partie de cette eau va ruisseler jusqu’au cours d’eau le plus proche. L’autre partie va s’infiltrer dans le sol et alimenter les nappes phréatiques.
L’hiver est donc une période cruciale où il faut faire le plein, du moins hydrologiquement parlant. La végétation est en dormance, elle n’a pratiquement pas besoin d’eau et par conséquent toute l’eau qui tombe au sol vient remplir la nappe phréatique et alimenter les cours d’eau.
En cas de période de sécheresse printanière et estivale, nous puisons dans ces réserves pour irriguer nos cultures, faire boire nos vaches, se laver …bref pour tout ce à quoi l’eau nous sert.
Sauf que dans son dernier rapport les prévisions de la WSA notent un ruissellement de fonte de neige inférieur à la normale dans le Grand Nord et dans le sud de la province. Bien que le mois de février fût généreux en chute de neige, les fortes sécheresses de l’année 2018 ont vidé les réserves et réduisent le potentiel de ruissellement. Une région attire particulièrement les autorités celle comprise entre l’extrémité supérieure du Lac Diefenbaker et le village de Leross à l’Est où les chutes de neige ont été inférieures à la normale. Couplée à une forte sécheresse l’année dernière, cette région pourrait avoir de sérieux problèmes d’approvisionnement en eau. En plus d’une sécheresse météorologique s’ajoute à cela une sécheresse hydrolique ! Les données du Canadian Drought Monitor classent cette zone entre Saskatoon et Régina dans la catégorie de sécheresse grave.
L’eau est vital mais cette ressource est mal partagée. 60 % des réserves mondiales d’eau douce se retrouvent dans 9 pays, dont le Canada (sources Radio Canada). Pourtant même dans ces pays, les problèmes s’accumulent et l’eau se fait de plus en plus rare.
Avec le réchauffement climatique, les glaciers reculent et la question de l’accessibilité des ressources en eau se pose sérieusement. Associés à nos besoins de plus en plus croissants, imaginer un avenir fait de sécheresse, de feux de forêts, de maisons qui s’effondrent et de guerre pour l’or bleu ne relève pas de la folie.
Alors à quoi ressemblera notre futur en Saskatchewan ? Suite au prochain épisode. Comme dans une série, c’est toujours au moment il va y avoir de l’action que cela se termine. Malheureusement tout ceci ne relève en rien de la fiction.
… À suivre …
Arthur Béague
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