D’une toundra à une autre
Amelie Kenny Robichaud (Yukon)
Là où la forêt boréale se balance aux vents parallèles; savoir aimer la froidure, se fendre les jointures et se geler les joues ne sont que des atouts à la subsistance du quotidien.
Du 53e au 60e, les épinettes dorsales côtoient des communautés douces et des routes humainement sinueuses. Fabuleuses pour celleux qui en respectent l’identité.
Là où on décide de côtoyer l’hivernation ; savoir se tenir les coudes serrés, semer la lenteur et apprivoiser son ombre sont des nécessités, sans hésitation.
Du matin au soir, les étoiles narguent les heures et les neiges sont saupoudrées d’enfantillages. Enjôlant pour celleux qui jouent encore de leur imagination.
Là où les vastes espaces nous rétrécissent ; la curiosité, la lumière et le silence emplissent notre bagage de survie. D’un hiver à l’autre, quand le soleil en trois se scinde, on pourrait croire à la pureté.
Le triomphe lumineux l’emporte. L’éphémère est vêtu d’une beauté catastrophe.
Nuit blanche
Virginie Hamel (2024)
Amélie Kenny Robichaud
Originaire de Fermont dans le Nord québécois, Amélie est installée à Whitehorse depuis cinq ans. D’un nord à l’autre, elle s’épanouit à travers la création et les connexions. Elle se laisse bercer par la beauté qui l’entoure et porter par les élans de proses qui l’habitent.