Ma mélopée
Laurent Poliquin
au retour incessant du signe
dans la marge peinte un trait
de lumière
pèse
sur une prophétie
une fleur s’égoutte
serait-ce une pervenche
qui pleure
« cher poète : la distance est acquise »
l’inconnu apaise
l’œuvre reprend son visage
la floraison confirme le sentier limpide
des questions vides
percevoir l’alternance
l’écart
le cercle ailé de l’évidence
multipliant les aller-retour
une façon de se rappeler le piétinement
d’une voix haute
celle d’une pierre priant sa délivrance
logos immaculé
se refusant à la sagesse
de sa parole
l’émotion immobile
conserve une valeur
la perfection est brève
se reflète à l’aisance
d’un poème qui sait sa nouvelle naissance
sa mélopée
une lenteur
dans ma main
peuple la nuit
elle passe
longue randonnée
comme un croisement des regards
alors que tout est noir
la tristesse s’allonge
délie cette modération gantée
qui gêne ma parole
libérer ce poing intérieur
creusant des vibrations
dans le deuil
de ma disparition
Illustration : Michel St.Hilaire