Mais que font les professeurs quand ils ne sont pas en classe?
Congrès annuel de l’Association des professeurs de français de la Saskatchewan (APFS)
Congrès 2014 de l'APFS
Les professeurs sont retournés sur les bancs d'école.
Photo: Alexandra Drame (2014)
Quand vous regardez le calendrier scolaire de votre enfant, vous voyez toutes ces journées mystérieuses : perfectionnement professionnel, session de planification, conventions... Et je suis sûre que vous vous demandez ce que ce font les enseignants au lieu d’être en classe avec votre enfant. Et bien quand ils ne sont pas en train d’enseigner, les professeurs sont quand même en classe, mais en tant qu’étudiants cette fois!
Le congrès annuel de l’Association des professeurs de français de la Saskatchewan (APFS) s’est tenu en octobre dernier à Saskatoon. Des professeurs venus de toute la province se sont retrouvés à l’École Tommy Douglas pour réfléchir ensemble et participer à des ateliers sur la thématique de la journée La réalisation de la culture française à travers la littératie orale. Tout un programme!
Les professeurs membres de l’APFS travaillent majoritairement dans les écoles d’immersion, ou dans les écoles qui proposent des programmes de français de base ou français intensif. Bien qu’invités à participer au congrès, les professeurs du Conseil des Ecoles Fransaskoises (CÉF) sont les grands absents de la journée. Officiellement, c’est parce qu’ils sont aussi membres d’une autre association de professeurs et ne peuvent pas assister à tous les évènements. Officieusement, on nous avoue quand même que les professeurs du CÉF considèrent ne pas avoir besoin de ces formations, en anglais pour certaines, et qui ont pour but de mieux outiller des professeurs dont le français n’est souvent pas leur langue maternelle, ou qui peuvent œuvrer dans des commissions scolaires ou les programmes en français sont réduits. Par exemple, l’enseignement du français de base ne dépasse pas 2 heures par semaine.
Marie Fagnou, présidente sortante, et Jessica Irvine, actuelle présidente de l’APFS nous parlent de leurs expériences et de l’évolution de l’enseignement du français dans la province. Jessica Irvine, originaire d’Estevan est professeure spécialiste du français de base avec la commission scolaire publique de Regina depuis 2008. Pour elle, « ces journées pédagogiques sont importantes pour aider les commissions scolaires à avoir les commentaires et la contribution des professeurs. Les divisions scolaires ne savent pas toujours ce dont les professeurs ont vraiment besoin. Un grand travail est fait pour que le contenu des conférences puisse aider les professeurs dans tous les types d’écoles qui proposent des programmes en français. »
Marie Fagnou, quant à elle, enseigne le français de base depuis 38 ans déjà. Sa carrière l’a menée à Saskatoon, Humboldt ou encore Saint-Brieux. Selon elle, « les journées pédagogiques permettent d’encourager les enseignants. Les professeurs sont surchargés et n’ont pas assez d’opportunités de perfectionnement professionnel. Et surtout il n’y a pas assez de programmes spécifiques pour aider les enseignants de français de base. » Madame Fagnou note aussi une évolution des mentalités au cours des années « L’attitude des écoles fransaskoises change un peu de nos jours. Avant, les gens qui y travaillaient venaient du Québec ou d’autres provinces de l’Est et ne connaissaient pas vraiment la réalité de la province. Parmi la nouvelle génération des directeurs d’écoles, certains sont d’origine fransaskoise et plus ouverts et au courant de nos réalités. »
Alors lundi prochain, quand votre enfant sera en congé parce que son professeur sera en formation, souriez et dites-vous (si vous en doutiez) que cette journée est beaucoup plus bénéfique pour votre enfant que vous ne le pensez!