« Nouvelle scène 2014 »
bien plus qu’un gala!
Sara Dewhurst, Daniel Leblanc et Malika Sellami interprètent la chanson de groupe
Photo : Jean-Marie Michaud
En plus d’être un tremplin pour nos jeunes chanteurs et compositeurs-interprètes vers le Chant’Ouest interprovincial, le Gala Nouvelle Scène nous permet de prendre le pouls de la relève et de nourrir nos jeunes talents musicaux. C’est aussi l’occasion de s’interroger.
Rien ne nous échappait de l’émotion des participants au Gala Nouvelle Scène 2014, qui était présenté à Saskatoon, vendredi soir le 11 juillet dernier. Dès les premières notes de piano de l’auteur-compositrice-interprète Sara Dewhurst, l’intimité de la salle de spectacle était un plaisir ajouté. Si bien que ses talents de mélodistes ont aussitôt séduit le public assemblé. La proximité de la scène rendait également palpable la concentration des musiciens.
Le sympathique Grégory Bernard nous présentait ensuite le jeune Daniel Leblanc et nous signalait au passage que ce dernier souhaite un jour concourir à l’émission « La Voix ». Pas surprenant, car il s’est mérité, grâce à son assurance, ainsi qu’au registre et à la beauté de sa voix, le Prix du public. Du haut de ses dix-huit ans, son interprétation de la chanson « Comme d’habitude » de Claude François a spécialement conquis les spectateurs et spectatrices enchanté(e)s. Son prix lui a été remis par François Tremblay, chef média à Radio-Canada Saskatchewan, lui-même lauréat du Gala en 2006. Monsieur Tremblay soulignait combien le gala Nouvelle scène peut être un moment charnière dans la vie des artistes qui y participent. C’est une des raisons pour laquelle Radio-Canada a eu la sagesse et la créativité d’associer ses ressources réduites à l’évènement et d’en faire la captation pour diffusion à l’automne. Bravo!
C’est pour notre plus grand plaisir que Malika Sellami, lauréate du gala de 2009, s’est mérité le prestigieux trophée Nouvelle scène 2014, réalisé par le sculpteur de renom Joe Fafard. La chaleur de sa voix et de sa personnalité nous a séduits dès sa première chanson. Quand un petit bout de choux n’a pu résister à sa musique, en prenant place devant la scène pour exprimer son bonheur, l’auteure-compositrice-interprète a eu la gentillesse de lui lancer : « Pas d’problème, tu peux danser ma belle! » Pas étonnant alors que sa chanson « Rouge » ait reçu le prix Dave Lawlor.
Les ateliers de Nouvelle scène pour outiller la relève.
Anique Granger, qui contribuait pour la seconde année aux ateliers de techniques vocales, d’écriture de textes et de chanson de groupe, me confiait qu’elle avait elle-même acquis cette année plus d’assurance à partager ainsi son expérience. Elle exprimait avec fraîcheur son admiration pour nos jeunes talents : « À leur âge, j’étais très têtue. Je n’avais pas le tiers de leur ouverture. J’étais une grosse tête de mule. (Rire) Même si j’en avais profité, ça m’a pris longtemps… Avec le recul, je sais que [ces ateliers…] font vraiment partie de moi. »
J’aurais aimé élaborer en détails sur les propos articulés de Jean-Philippe Deneault sur son atelier de techniques de communications et sur celui offert par David Granger en mise en scène et interprétation, de même que sur celui sur les arrangements musicaux par Gilles Tessier. Il me faudrait un article en entier pour rendre justice à la richesse de ce que ces formateurs ont partagés. Les participants ont bien de la chance d’avoir pu profiter de cette excellente formation proposée par le Conseil culturel fransaskois (CCF).
La question qui tue
J’ai demandé à plusieurs ce qui distingue cette 25e édition du tremplin musical qu’on appelait pendant longtemps le Gala fransaskois de la chanson. Il a fallu chercher, car chacun de ces rassemblements est forcément différent l’un de l’autre.
Pour le batteur Charles Dumont et le bassiste Gérard Pittet, le travail exigeant d’avoir à se familiariser en un seul jour – comme à chaque gala précédent – avec toutes les chansons présentées, prenait une nouvelle dimension. Alors qu’il leur suffisait d’un regard pour communiquer avec Dave Lawlord – qui assurait la direction musicale du gala pendant tant d’années - il leur a fallu s’adapter au style musical de l’excellent guitariste Gilles Tessier. On se réjouit de la nouvelle sonorité qu’il apporte, ainsi que de celle de l’habile pianiste Michelle Grégoire.
Pour Françoise Sigur-Cloutier, c’est la juxtaposition du gala Nouvelle Scène dans la même fin de semaine où se tient la Fête fransaskoise qui en démarque l’édition 2014. L’heureuse proximité, dans le temps et dans l’espace, de ces deux rendez-vous culturels était certainement un atout pour ceux et celles qui voulaient en profiter. En ces temps de coupures et restrictions budgétaires, j’en viens à me demander si un jour les deux évènements ne seront pas présentés sous la même tente. Les économies seraient sûrement appréciables. Le niveau professionnel du spectacle en souffrirait-il vraiment? La question est lancée.