Un nouveau codirecteur aux Éditions de la nouvelle plume
Depuis le 1er juin, Jean-Pierre Picard, également employé par la Coopérative des publications fransaskoises et anciennement dans d’autres organismes communautaires, occupe le poste de directeur éditorial des Éditions de la nouvelle plume (ÉNP). Le Fransaskois originaire du Québec s’est entretenu avec le journal au sujet de son nouveau poste qu’il occupe à mi-temps.
Dans quel état trouvez-vous les ÉNP ?
La question du financement est préoccupante. On a du mal à faire une percée auprès du Conseil des arts du Canada. Heureusement, les ÉNP peuvent compter sur un conseil d’administration composé de bénévoles motivés qui n’hésitent pas à mettre la main à la pâte.
Au niveau de leur catalogue, les ÉNP ont de quoi être fières. Depuis plusieurs années, la maison d’édition offre des livres de qualité et d’une grande variété. Des guides pédagogiques accompagnent plusieurs de nos publications jeunesse pour faciliter leur intégration en milieu scolaire.
Jean-Pierre Picard
Crédit : Mychèle Fortin
Les ÉNP ont été la première maison d’édition en Saskatchewan à produire un livre audio, grâce à la vision de Maud Beaulieu, qui a vu là un créneau qu’il est important d’occuper dans le nouvel univers médiatique. Nous allons produire notre troisième livre audio en 2023.
Qu'est-ce qui vous a attiré dans ce poste, vous qui êtes aussi auteur ?
Mon implication avec le milieu littéraire remonte à plus de 40 ans. J’ai pensé que travailler pour les Éditions de la nouvelle plume me permettrait de mettre à profit l’expérience acquise au fil des décennies.Dans mon Outaouais natal, j’ai été longtemps impliqué avec l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais pour laquelle j’ai organisé des performances et réalisé des enregistrements de mises en lecture.
En 2017, j’ai participé à la création d’À ciel ouvert, le magazine littéraire des Prairies, parrainé par la Coopérative des publications fransaskoises.
Plus récemment, j’ai publié deux livres aux ÉNP et j’ai pu apprécier leur rigueur et le soutien offert aux auteurs.
Assurer la direction éditoriale de cette maison d’édition représente un défi que j’ai eu envie de relever.
En quoi consistent les tâches de cette direction éditoriale ?
Je vais encadrer le processus de production des livres en partant de l’appel de manuscrits jusqu’à la diffusion des œuvres sélectionnées.Cela comprend d’assurer les suivis avec les comités de lecture, les personnes qui feront le travail d’édition avec les auteurs, les graphistes et les imprimeurs ainsi que les producteurs des livres audio.
Mon mandat inclut également les communications pour s’assurer de bien faire connaître nos publications. Je vais également participer aux rencontres des partenaires communautaires et culturels à l’échelle provinciale et nationale.
Est-ce que les ÉNP se sont inspirées du Conseil culturel fransaskois pour créer ce poste de direction à mi-temps ?
La formule de codirections se répand. La Troupe du Jour a également adopté ce modèle. Pour les ÉNP, le mi-temps suffit pour les tâches éditoriales. Du moins pour l’instant. Tout dépendra de l’évolution des ÉNP et des fonds disponibles.
Qui va donc s'occuper de la direction administrative ?
C’est Laurier Gareau, véritable ange gardien des ÉNP depuis des années, qui va continuer à assumer les principales tâches administratives. Je vais collaborer à la préparation des demandes de subventions et à la planification.
Selon vous, quels défis les ÉNP devront-elles relever à l'avenir ?
Assurer une stabilité financière et faire connaître nos livres sont les principaux défis des ÉNP.Nous devons nous tailler une meilleure place parmi de gros joueurs dans un marché très compétitif et en pleine mutation.
Peut-on parler du calendrier de publication de la maison d'édition ? Quels sont les livres à venir ?
Au cours de l’année 2023-2024, les ÉNP vont publier 4 livres : Rousse Bedaine, un livre jeunesse de Danielle S Marcotte ; La nation provisoire, une pièce de théâtre de Laurier Gareau ; Du rêve parisien au froid des Prairies de Pierre Minkala-Ntadi ; et un livre dans la collection Voix nouvelles qui regroupera quatre auteures de l’Ouest : Frédérique Roussel de la Colombie-Britannique, Marie Carrière de l’Alberta, Sharon Pulvermacher et Mychèle Fortin de la Saskatchewan.
Que représentent les ÉNP à vos yeux ?
Les ÉNP sont pour moi une institution phare de la fransaskoisie qui rayonnent bien au-delà des frontières de la province. Les ÉNP sont une des rares maisons d’édition qui continuent d’accompagner les auteurs une fois leur manuscrit accepté.
Dans les années 1980-1990, j’ai eu le plaisir de collaborer, notamment en tant que président du conseil d’administration, avec René Rottiers, fondateur des Éditions Louis Riel [ancien nom des ÉNP]. En 2024, les ÉNP vont célébrer leur 40e anniversaire. Ça a beau être un nouvel emploi, j’ai l’impression d’être dans la maison depuis toujours.