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La haute voltige pianistique de Gentiane MG
Jean-Philippe Deneault

La haute voltige pianistique de Gentiane MG

Le 2 octobre, la pianiste québécoise Gentiane MG (Michaud-Gagnon) a terminé avec brio sa première tournée dans l’Ouest canadien à Saskatoon avec un concert intimiste présenté dans la salle de spectacle The Bassment.

Dès son arrivée sur scène, la musicienne, originaire de Jonquière, au Québec, a interpellé le public afin de savoir si des francophones étaient présents. Une pluie d’applaudissements favorables l’a convaincue alors de faire un certain nombre de ses interventions en français.

D’ailleurs, deux morceaux dans son plus récent disque, Walls Made of Glass, portent des titres en français, tels que Mésanges et Un pied en dehors du nid. Gentiane MG a bien fait rire le public, autant anglophone que francophone, lorsqu’elle a expliqué qu’une mésange se traduit en anglais par chickadee, un mot à la sonorité peu poétique.

Échange et spontanéité

Tant en concert qu’en enregistrement, la haute voltige pianistique de Gentiane MG s’entend dès les premières notes. Ses compositions, aux divers univers aériens, rappellent au passage les musiciens Olivier Messiaen, Keith Jarrett et Philip Glass.

La presse écrite est pleine d’éloges à l’égard du « jeu charnel » et de la « complexité des harmonies » de Gentiane MG. C’est une musique sensible inspirée par une passion viscérale qui lui vaut tant de louanges.

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Gentiane MG était en concert à Saskatoon le 2 octobre. Crédit : Jacques Deneault

La musicienne craint que l’on étiquette ses compositions comme trop « intellectuelles » ou « cérébrales ». Interviewée à la fin du concert, elle tient à préciser qu’elle souhaite plus que tout au monde faire une musique accessible et que rien ne lui fait plus plaisir que de toucher au cœur le grand public.

Une belle synergie

Gentiane MG explique au public l’importance de partager l’espace scénique de manière à favoriser un échange équitable entre elles et ses musiciens, soit le batteur Louis-Vincent Hamel et le contrebassiste Levi Dover, dont une composition a été jouée au cours de la soirée.

« Je suis venu écouter une pianiste et j’ai découvert un trio formidable », commente avec enthousiasme Jean-Marie Michaud, un des spectateurs présents au concert.

« Nous avons beaucoup aimé que la musique composée par Gentiane laisse la place à l’improvisation de ses partenaires musiciens. Ça crée un jazz dynamique et vivant », corroborent Laurette et Éric Lefol, placés à la première table de la salle.

C’est sans doute cette forte synergie entre les trois musiciens qui rappelle autant le trio moderne et mythique de Bill Evans.

Une musique délicate

Les compositions élégiaques de Gentiane MG, aux tonalités et modalités recherchées, peuvent être qualifiées de suprasensibles, tant elles démontrent une sensibilité à fleur de peau et une recherche raffinée.

Cette sensibilité est partagée par ses musiciens et a été illustrée lors du concert, notamment lors d’un lancinant solo de cymbales de la part du batteur Louis-Vincent Hamel, confirmant ses talents de coloriste et faisant preuve de retenue.

Avant d’offrir deux nouvelles prestations au Québec en novembre et mars prochains, le trio se rendra dans la capitale française le 20 octobre : « J’ai bien hâte de jouer avec mon trio au légendaire Sunset à Paris à la fin octobre », laisse entrevoir avec engouement la virtuose, en route pour une première tournée en France.

Le disque Walls Made of Glass de Gentiane MG est disponible sur toutes les plateformes.

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