Soif d’espace
Estelle Bonetto
J’ai soif de tes espaces
De tes distances qui nous séparent
De tes beautés qui m’accaparent
J’ai besoin de place
Perdu dans ta nature
J’honore tes créatures
J’ai soif de tes grands espaces
J’explore tes paysages de glace
J’ai navigué tes océans
Allant jusqu’au néant
À travers tes paysages béants
Perdu dans ta nature,
Je découvre les chemins familiers de ta chevelure
J’ai soif de tes grands espaces
Je m’y sens à ma place
Tes tableaux grandeur nature
Je les trace à toute allure
J’admire ton audace
À vol de rapace
J’ai sillonné les routes de ton imaginaire
Et labouré ta croûte terrestre
J’ai cultivé tes territoires
Et parcouru tes provinces
À la recherche d’un grand-duc, d’un aqueduc
D’un saumon, d’un mouflon
D’un bison, ton fleuron
D’une mésange dans tes cieux orange
D’un cheval de l’île de Sable
D’un harfang aux abords d’un étang
D’un cerf de Virginie dans tes prairies
D’un macareux à l’envol laborieux
D’un gracieux geai bleu
D’un huard à la robe noire
D’un cortège de perdrix des neiges
D’un faucon perché sur son balcon
D’une criée de grands corbeaux
J’ai soif de tes espaces
De tes distances qui nous séparent
De tes beautés qui m’accaparent
J’ai besoin de place
Je suis arrivé aux pieds de tes montagnes
Je cours tes campagnes
À la recherche de ma liberté
Je profite des générosités que la nature t’a données
Des enjambées de géant
J’ai soif de tes espaces
De tes distances qui nous séparent
De tes beautés qui m’accaparent
J’ai besoin de place
Estelle Bonetto
Diplômée de l’Université de Montpellier (France) et de l’Université de Regina (Saskatchewan) en linguistique et études françaises, Estelle est artiste multimédia, auteure et traductrice. En 2018, elle publie son premier recueil de poésie photographique, À fleur d’âge, aux Éditions de la nouvelle plume. Estelle a récemment remporté le 3e prix dans la catégorie « poésie » au premier Concours de créations littéraires du Nord et de l’Ouest canadiens 2022. Pour Estelle, l’art est aussi une façon de « provoquer la rencontre », d’aller vers l’autre, de découvrir son univers et de se laisser toucher par son humanité individuelle et collective.
5457