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En quelques mots

Entrer par la grande porte au Musée d'art MacKenzie

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REGINA - Au cours de l’automne, le Musée d’art MacKenzie de Regina offre une toute nouvelle programmation dans les deux langues officielles grâce à une collaboration fructueuse avec trois organismes fransaskois. Les portes, physiques et virtuelles, du renommé établissement seront ainsi grand ouvertes aux amateurs d’art francophones.

C’est une palette colorée d’activités qui sera offerte en octobre et en novembre pour le plaisir des petits comme des grands. Après une première tentative de partenariat l’an dernier, abandonné en raison de la pandémie, le quatuor composé du Conseil culturel fransaskois (CCF), de la Société historique de la Saskatchewan (SHS), de l’Association canadienne-française de Regina (ACFR) et du Musée d’art MacKenzie renaît de ses cendres.

« Il y a toujours eu une volonté au Musée d’offrir une programmation en français et de créer du contenu qui irait au-delà de la traduction. Nous n’avions cependant pas la capacité à l’interne et nous ne connaissions pas les acteurs de la communauté francophone pour mettre en branle une telle initiative », relate Nicolle Nunget, conservatrice des services à l’éducation au Musée MacKenzie, dont les propos sont ici traduits de l’anglais.

Le vent a cependant tourné, explique la conservatrice, « grâce au dévouement d’une généreuse poignée d’individus très engagés et la volonté délibérée des institutions de faire avancer les choses ».

Dialoguer pour se rapprocher

Les partenaires fransaskois avaient réalisé une première percée avec l’organisation de l’événement multidisciplinaire (ID) entités qui devait être présenté en mars dernier. Ce projet dédié au dialogue interculturel devait donner le coup d’envoi à une relation durable entre la communauté francophone et le musée d’art contemporain. À cette occasion, une première cohorte de bénévoles et d’étudiants avait d’ailleurs été formée pour pouvoir offrir des visites guidées en français aux visiteurs et aux écoliers.

« Je crois qu’un autre signal très fort a été donné lorsque le Musée a présenté, l’an dernier, sa nouvelle image de marque dans les deux langues officielles », précise Anne Brochu-Lambert, présidente du CCF et membre du conseil d’administration du Musée d’art MacKenzie.

Une fois les ponts de la relation édifiés, il ne restait plus qu’à bâtir, une pierre à la fois, des projets pour accueillir la population francophone dans la langue de son choix. « La programmation hybride proposée permettra de vivre une expérience artistique sur place en français, mais aussi de briser l’isolement géographique car elle sera accessible à tous, assurant ainsi un plus grand rayonnement des arts et de la culture francophones », se réjouit Anne Brochu-Lambert.

L’art, un carrefour identitaire

« L’art sert à mieux nous connaître les uns les autres, il a le don de nous rapprocher », fait valoir Nicolle Nunget. La conservatrice ajoute qu’elle a énormément appris sur la communauté francophone, notamment sur son besoin de se rassembler : « Je ne connaissais pas la tradition du 5 à 7 auparavant et je trouve cela fascinant ! »

S’il y a un artiste qui œuvre au rapprochement, c’est bien Joe Fafard. Immensément reconnu par les milieux artistiques et communautaires, ici comme ailleurs, le sculpteur fransaskois incarnait, selon la présidente du CCF, « un point d’entrée accessible et familier pour la communauté ».

« La vache reste un symbole très connu de son œuvre et constitue une façon moins intimidante de faire entrer les gens dans son univers et de découvrir d’autres facettes de son art », poursuit Anne Brochu-Lambert.

Un héritage artistique bien vivant

« La fonderie Fafard fonctionne à pleine capacité », explique Alyce Hamon, épouse du défunt sculpteur et gérante de ses œuvres qui ne cessent de gagner en popularité. « Le téléphone ne dérougit pas. Nous recevons beaucoup de commandes pour des pièces à titre posthume. Joe continue de susciter un grand intérêt dans le monde artistique. »

Alyce Hamon se dit très heureuse, mais pas réellement surprise du nouveau partenariat entre l’institution artistique et les organismes fransaskois. « Joe est un grand artiste et tous les projets avec le musée ont été très forts. D’ailleurs, lors de la rétrospective de l’œuvre de Joe en 2008, le musée a accueilli le plus grand nombre de visiteurs de toute son histoire », souligne-t-elle.

La conservatrice Nicolle Nunget atteste des affinités artistiques entre le musée et l’artiste : « Joe a énormément contribué à notre institution à titre d’artiste, de mentor et de pédagogue. J’ai moi-même eu le privilège de travailler avec lui et de découvrir toute l’étendue de son œuvre, son commentaire social et son regard sur notre société à travers ses poèmes visuels. Il n’y a pas de portraitiste plus puissant que Joe Fafard ! »

Entre réflexion et renouveau

Le projet multidisciplinaire qui allie activités ludiques et réflexions sociales profondes sert de « ciment communautaire » selon l’expression de Nicolle Nungent. « L’art nous permet de nous poser des questions, et l’œuvre de Joe est comme un miroir dans lequel on peut se regarder et se questionner pour engager le dialogue social. »

Des propos renchéris par la présidente du CCF qui se réjouit de revisiter certains pans de la carrière de l’artiste fransaskois et, ainsi, d’ouvrir grand la porte d’une nouvelle ère de collaboration communautaire et artistique

Feuille de route de La vache m’aMuse 

  • Exposition Au moment où cela se révèle qui comprend deux œuvres de Joe Fafard jusqu’au 8 novembre, enrichie du blogue bilingue du commissaire
  • Activités familiales du Studio Sunday mettant en scène le sculpteur et portraitiste fransaskois, notamment un atelier exclusif en français animé par l’artiste fransaskoise Zoé Fortier, le dimanche 15 novembre à 14 h sur Facebook
  • Production interactive autour de la « muse » de Joe Fafard et dont les détails seront annoncés prochainement
  • Matériel pédagogique développé par la Société historique de la Saskatchewan

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