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Consultation sur les espaces scolaires et communautaires de Regina

Consultation sur les espaces scolaires et communautaires de Regina
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Quelle forme les espaces scolaires et communautaires prendront-ils dans les années à venir ? C’est la question qu’a posée l’Association canadienne-française de Regina (ACFR), en partenariat avec le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), le 30 juillet dernier en soirée au Pavillon secondaire des Quatre-Vents (PSQV) à Regina.

Salle de spectacle, centre de la petite enfance, centre de soin de santé, espace intergénérationnel, maison de jeunes, service d’économie sociale, bibliothèque francophone, théâtre, parc… Voilà quelques-unes des propositions faites par la quarantaine de participants présents physiquement et virtuellement à la soirée de consultation pour enrichir les espaces fransaskois de Regina.

Au cours des trois heures de réunion, de nombreuses suggestions ont été mises sur la table. « On a réussi à atteindre les objectifs qu’on s’était fixés, se réjouit Elma Bos, directrice générale de l’ACFR. On a reçu beaucoup d’idées pour la construction de la nouvelle école et les trois écoles existantes. C’était une conversation très riche. »

À la recherche d’une synergie

Avec la construction d’une nouvelle école francophone à Regina, confirmée officiellement par la province au début du mois de juillet, la question de la complémentarité des espaces communautaires et scolaires se pose. « Il ne faut pas dédoubler ce qu’on a déjà, souligne Laurier Gareau, membre du comité Vision de l’ACFR, responsable du suivi de la consultation. Par exemple, on a des gymnases et des salles de spectacle qui ont peut-être besoin d’être améliorées ou mises à jour. »

L’ACFR a d’ores et déjà entamé des travaux de rénovation pour le Bistro du Carrefour des plaines, dont l’inauguration est prévue pour avril 2021. Acoustique, entrée et loges bénéficient d’une subvention de 95 000 dollars accordée par Patrimoine canadien. Une somme équivalente sera avancée par l’ACFR et le CÉF.

Si une telle consultation intervient maintenant, c’est aussi parce qu’une demande importante de subvention doit être faite d’ici à la fin du mois d’août par le CÉF auprès du ministère provincial de l’Éducation, qui relayera ensuite la demande au niveau fédéral. Un plan d’affaires doit être fourni afin de présenter un projet pour la communauté fransaskoise autour de la nouvelle école.

Réfléchir à long terme

« La construction d’une nouvelle école nous pousse à réfléchir de façon pérenne, observe Elma Bos. Il faudrait qu’on arrête de déménager en fonction du nombre d’élèves qui croît et du manque d’espaces. » Même son de cloche chez Laurier Gareau pour qui la planification doit se faire sur les 20 prochaines années : « C’est bien beau de dire qu’on construit une école de 350 places, mais si les nombres continuent vraiment à augmenter, est-ce que les espaces communautaires vont à nouveau être fragilisés par un besoin du secteur scolaire ? » La recherche d’équilibre tout en tenant compte de la croissance est ici un défi majeur.

Malgré tout, qui dit nouvel espace dit nouvelles possibilités : radio communautaire, ateliers d’art, café communautaire, magasin de produits fransaskois… Laurier Gareau se plaît à voir ces idées prendre place au 2e étage du Carrefour des plaines, utilisé présentement pour des salles de classe mais que la nouvelle école primaire pourrait désengorger. « Un lien entre le scolaire et le communautaire pourrait se développer sur cette base », estime-t-il.

Se regrouper en pôles ?

L’idée de rassembler les organismes en pôles de compétences a été avancée au cours de la soirée. « L’école primaire du sud de la ville serait plutôt le pôle social et communautaire, le PSQV serait le côté sportif et l’école à venir le côté économique », rapporte Elma Bos.

La nouvelle école, dont la construction surviendra d’ici 2023, pourrait ainsi accueillir une clinique, un cabinet d’avocat, un service comptable, ou encore une pépinière d’entreprises. Cette réorganisation signifierait que les organismes fransaskois pourraient quitter le PSQV pour se rassembler sous un même toit au sud de la ville. Quant à l’école du Parc, utilisée comme solution intérimaire depuis 2018, « on ne sait toujours pas si elle sera amenée à être conservée », évoque la directrice de l’ACFR.

Vers un village francophone ?

Plusieurs membres de la communauté ont évoqué l’idée de rendre visible depuis l’extérieur l’existence de locaux francophones. L’architecture elle-même de la nouvelle école et des espaces communautaires associés signalerait leur présence : « Le projet est audacieux, commente Elma Bos. Les gens veulent un espace inclusif, accessible en tout temps, avec beaucoup de luminosité, une prédominance d’espaces verts, une synergie avec l’école, et qu’on ressente le côté multiculturel de la francophonie. »

Le concept de village francophone, déjà développé à Saskatoon, pourrait ainsi germer dans la capitale provinciale. « Il faut faire valoir ces espaces, trouver une façon de les promouvoir, estime Laurier Gareau. Par exemple avec des panneaux d’affichage ou une carte de la ville pour montrer tous ces noyaux de la communauté francophone. Il faut le reconnaître : on est éparpillés aux quatre coins de la ville, alors faisons voir aux gens que nous sommes là. »

En identifiant clairement ces établissements, le rayonnement et la lisibilité de la fransaskoisie en ressortiraient grandis selon la directrice de l’ACFR : « L’éparpillement est un vrai défi, mais si on a un concept bien défini et qu’on est cohérents dans ce qu’on propose, l’harmonie est possible. »

Un comité de longue haleine

Quelques personnes ont manifesté leur mécontentement lors de la soirée concernant le comité chargé de la consultation, nommé au début du mois de juillet. « On a perdu les 40 premières minutes avec une discussion qui ne menait nulle part et qui n’avait rien à voir avec le but de la rencontre », se désole Laurier Gareau. À cet égard, Elma Bos rappelle que « le comité demeure ouvert et que toute personne intéressée à le rejoindre est invitée à contacter l’ACFR ».

Le comité Vision est pour le moment composé de neuf personnes, à savoir : Jean de Dieu Ndayahundwa, Suzanne Campagne, Jean-Marie Allard, Lisette Marchildon, Annie Audet, Laurier Gareau, Omer et Baptiste Labrie-Boulay, et Marc Drolet. Il sera responsable de rédiger des rapports à l’intention du conseil d’administration de l’ACFR et d’accompagner le processus de consultation jusqu’à sa fin. Ses membres changeront au fil du temps pour renouveler l’énergie.

Afin de recueillir l’avis du plus grand nombre possible de membres de la communauté, l’ACFR a mis en place un sondage en ligne, accessible à https://fr.surveymonkey.com/r/7X7VN2N pendant tout le temps de la consultation.