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Les timbrés

Une infirmière-chercheuse à la rencontre des Fransaskois

Léonie Mvumbi Mambu

Léonie Mvumbi Mambu

Après un doctorat en sciences cliniques à l’Université de Sherbrooke en 2015, Léonie Mvumbi Mambu a rejoint l’Université de Regina en juillet 2017.
Crédit : Courtoisie

L’infirmière et professeure au programme bilingue en sciences infirmières de l’Université de Regina Léonie Mvumbi Mambu mène actuellement une recherche au cœur de la communauté fransaskoise. Son objectif : analyser les besoins en soins à domicile chez les francophones.

Un premier projet de recherche visant à identifier les communautés à majorité francophone avait eu lieu en 2017. Le rapport de cette étude recommandait d’approfondir l’analyse des besoins en soins et services à domicile. C’est chose faite avec l’étude menée par Léonie Mvumbi Mambu.

Cette recherche, intitulée officiellement Analyse des besoins en soins et services à domicile chez les membres des communautés rurales et urbaines francophones : Contexte minoritaire de la Saskatchewan, donne avant tout la parole aux Fransaskois. « Le projet permet aux personnes de s’exprimer. Sans ça, les décideurs ne connaissent pas les besoins », souligne la chercheuse principale.

Pour des Fransaskois en meilleure santé

D’après le recensement de 2016 de Statistique Canada, les 65 ans et plus comptent pour près de 18 % de la population de la Saskatchewan. L’accès à des soins de santé pour les aînés est un défi, encore plus lorsqu’il s’agit de francophones : « Ce qui me motive, c’est le fait de plaider pour une cause. Une cause qui est nécessaire pour une minorité. Je suis dans une approche communautaire, donc je cherche à résoudre certains besoins ressentis par la communauté avec leur participation », souligne Léonie Mvumbi Mambu.

L’équipe de recherche s’appuie sur les travaux de la docteure Anne Leis, menés en collaboration avec le Réseau Santé en français de la Saskatchewan (RSFS). Toutefois, c’est la première fois qu’une étude se penche au plus près des besoins en soins et services à domicile perçus par les aînés, les personnes aidantes, les membres des communautés et les professionnels de santé francophones de la province.

La recherche est subventionnée par le Consortium national de formation en français (CNFS) qui a accordé 36 500 dollars sur 2 ans. « Ça nous permet de faire des entrevues, de sillonner le milieu, d’avoir l’équipement et d’analyser les données », se réjouit Léonie Mvumbi Mambu. En outre, la scientifique bénéficie de l’aide de cochercheurs grâce programme collaboratif en sciences infirmières - option bilingue de la faculté de sciences infirmières et de la Cité université francophone de l’Université de Regina et de Sask Polytechnique.« Sans ce programme, je ne serais pas en Saskatchewan », confie celle qui a fait ses études au Québec et a vécu à Ottawa.

Les aînés vulnérables

Le projet de recherche de Léonie Mvumbi Mambu se déroule en trois étapes. La première phase, achevée, a permis de rencontrer des chefs de file des communautés francophones du sud de la province, à Gravelbourg, Ponteix, Bellegarde, Moose Jaw et Regina. « Ça nous a permis d’apprécier la pertinence du projet. On a pu questionner les membres des communautés sur leurs besoins, voir comment on peut les aider », rapporte la chercheuse. Le constat est clair : « On a besoin de plus de soins à domicile en français. » Et les aînés sont les premiers concernés.

La deuxième étape, démarrée en automne 2019, consiste en une étude qualitative. Une série d’entrevues avec des dizaines de francophones est actuellement menée dans le sud de la province. Le nord, lui, sera consulté au printemps et en été 2020. « Nous voulons nous assurer d’avoir tout entendu jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de nouvelle information qui émerge », indique la praticienne.

Quelle approche pour les soins ?

Enfin, la recherche vise à identifier et valider la façon dont les Fransaskois veulent bénéficier des services et soins à domicile. Cette approche sera ensuite recommandée aux Autorités de la santé de la Saskatchewan. « On ne fait pas de la recherche pour le plaisir, mais pour résoudre un problème. Surtout, il faut que la recherche ait un impact sur la population ou la communauté », rappelle l’infirmière.

Le concept des cliniques mobiles, par exemple, semble plaire aux Fransaskois. Munies d’une équipe pluridisciplinaire de praticiens, ces cliniques visitent les villages éloignés de la province à certains horaires fixes. Des visites de médecins et d’infirmières dans les résidences coopératives, comme à Ponteix, sont aussi considérées.

L’approche retenue sera mise en œuvre dans le cadre d’un projet-pilote d’ici 2021-2022, démarrant ainsi la troisième et dernière phase de la recherche.

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