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Panafricanisme et développement en Afrique : un regard philosophique

Thèse de maîtrise de Théophile Adetoye, sous la direction de Jérôme Mеlançon

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Téophile Adetoye

Téophile Adetoye

J’ai eu la chance d’être admis en 2019 à La Cité pour poursuivre mes études supérieures. Ce programme de maîtrise m’a donné l’occasion de faire des recherches sur la problématique de développement de l’Afrique. La Cité offre une variété de cours qui permettent aux étudiants d’effectuer des recherches dans leur domaine d’intérêt. D’ailleurs, c’est pour cette raison que je l’ai choisie pour mes études.

Il y a trois mois j’ai terminé ma thèse dans laquelle j’expose les réalités sociales, économiques et politiques du continent africain, ainsi que les causes de son retard au niveau du développement. Intitulée Panafricanisme et développement en Afrique : un regard philosophique, ma thèse porte un regard particulier sur les facteurs qui ont ralenti et continuent de ralentir l’ascension des pays africains dans le concert des nations. Dans mes travaux, je montre comment les problèmes socio-économiques et politiques de l’Afrique ont été, dans une large mesure, causés par le manque de leadership de qualité en Afrique.

Face aux défis du XXIe siècle, aux difficultés économiques et aux tensions qui existent entre les différents pays d’Afrique, je défends la nécessité pour le continent de se réunir autour d’une idéologie et d’une vision unificatrice afin de répondre aux besoins de sa population grandissante. Le panafricanisme, défini comme un mouvement idéologique, politique et philosophique de l’émancipation et de l’unité des peuples africains, occupe une place centrale dans mes recherches car il détient la clé du renouveau du continent africain.

Le projet de l’unification politique et économique de l’Afrique, qui a été défendu par un grand nombre de penseurs africains et panafricanistes pendant plusieurs décennies, se présente comme l’un des moyens les plus prometteurs, d’abord, de réunir les différentes tendances culturelles et géopolitiques africaines autour d’une vision idéologique d’une Afrique unie et solidaire, mais aussi et surtout, comme un moyen à travers lequel l’Afrique pourra réaliser son développement. En m’appuyant sur les productions intellectuelles d’auteurs et militants panafricanistes tels que Kwame Nkrumah, Marcus Garvey, George Padmore, W.E.B. Dubois, Frantz Fanon et Julius Nyerere, je soutiens que le continent gagnerait à forger de nouvelles structures politiques régionales et continentales dans le but de former un front commun pour protéger les intérêts des Africains et entamer des projets de développement à l’échelle régionale et continentale.

Dans ma thèse, je propose la création d’une confédération panafricaine qui englobera les pays africains désireux de se mettre ensemble pour progressivement créer un front politique et économique africain. Je développe quelques étapes à suivre pour réaliser la confédération panafricaine, ainsi que les quatre piliers qui serviront de base à l’unification panafricaine, à savoir, la valorisation de l’identité africaine, la création du passeport commun africain, l’instauration du droit du sol (jus soli) en Afrique, et finalement, la création de l’union monétaire et de la monnaie unique africaine.

Comme la plupart des étudiants francophones qui poursuivent des études en français dans les provinces à forte prédominance anglophone, j’ai eu à faire face à d’énormes difficultés au début de mes études à Regina. Cependant, avec le soutien des anciens étudiants et des membres du personnel de La Cité, j’ai pu m’intégrer progressivement dans cet îlot francophone en me faisant de nouveaux amis et de nouvelles connaissances dans le milieu universitaire. J’ai également eu la chance de bénéficier des bourses offertes par La Cité pour soutenir les étudiants francophones de l’Université de Regina.

Mon expérience La Cité m’a permis d’apprendre beaucoup au sujet de la situation particulière des communautés francophones en situation minoritaire, ainsi que l’importance de la culture et de la langue pour ces communautés. Pour l’avenir, j’ai décidé de poursuivre un programme de doctorat car je compte entamer une carrière dans le milieu de l’enseignement. De plus, ma maîtrise en études francophones et interculturelles constitue une ouverture à de nombreuses opportunités d’emplois, particulièrement dans le milieu francophone canadien.

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