Skip Navigation
Festival Cinergie 2024 150 ans
Anonym

Colonialisme : « Évitons de trop romancer la rencontre franco-autochtone »

Un groupe d’enfants autochtones dans une école résidentielle à Trout Lake (Ontario), vers 1930.

Un groupe d’enfants autochtones dans une école résidentielle à Trout Lake (Ontario), vers 1930.

Photo :Archives nationales du Canada : Affaires indiennes et du Nord
L’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, récemment de passage à Yellowknife, révèle en toile de fond l’oppression d’un colonialisme historique encore vivant. Les Premières Nations auraient été dépossédées de leurs terres avec l’arrivée de colons dans l’Ouest canadien, l’Ontario et le Québec.

Quel rôle les Canadiens français ont-ils joué dans ces migrations ? « On se rend compte, en tant que chercheurs et Canadiens informés qui participons au dialogue public, que la colonisation n’est pas que du beau, que la fondation du pays s’est faite aux dépens des peuples autochtones. Le Canada français a un bout de chemin à faire vers une prise de conscience de son héritage colonial. Il faut éviter de trop romancer la rencontre franco-autochtone. »

Le professeur d’hisoire Jean-François Lozier, de l’Université d’Ottawa, définit les termes. « La colonisation est l’action de peupler un territoire ; le colonialisme est un système ou une idéologie qui légitime l’établissement de rapports coloniaux. Pour les Autochtones, le colonialisme est bien réel. »

Selon le spécialiste des 17e et 18e siècles des relations franco-amérindiennes, il existe toujours au Canada une classe de citoyens reconnus par la loi qui n’ont pas les mêmes droits que les autres, qui sont privés de pouvoir économique et défavorisés dans plusieurs domaines. « Entre le racisme virulent et de bonne volonté que l’on peut observer chez les citoyens, on voit aussi l’incapacité de comprendre que le Canada est encore basé sur des rapports de domination. Bien des gens réagissent avec colère à ce constat qui remet en question le grand récit de l’histoire canadienne. On se compare souvent aux Américains, en se disant qu’on ne ferait pas de mal à une mouche. »

« Ce n’est pas parce que les Français étaient gentils »

Depuis toujours, explique Jean-François Lozier, « le colonialisme tourne autour de l’exploitation des ressources naturelles. Dans le contexte canadien, on pense aux fourrures, surtout les peaux de castor. C’était l’enjeu principal de l’expansion territoriale par la France et la Grande-Bretagne. En Afrique, ce sont d’autres ressources, les mines, le latex. »

Le chercheur rappelle que le partage du territoire et des ressources, notamment en vertu de traités signés au 19e siècle, devait être équitable. « Mais le développement économique se fait d’une manière qui fait fi des droits des Autochtones, que ce soit des mines, des oléoducs, des barrages hydroélectriques. »

Une prise de conscience parmi la population aurait produit une volonté de dialogue sur les ressources. « Mais quand on parle aux Autochtones, on voit que la consultation donne l’impression qu’on s’intéresse à leur perspective, mais qu’en fin de compte, les corporations et les gouvernements font à peu près ce qu’ils veulent. »

Jean-François Lozier a constaté que le colonialisme des Français aux 17e et 18e siècles aurait causé moins de dommages que celui des Britanniques aux 19e et 20e siècles. « Ce n’est pas parce que les Français étaient gentils, ils voulaient dominer les Autochtones. Mais ils étaient trop peu nombreux pour les obliger à changer leur mode de vie. L’économie de la Nouvelle-France dépendait de la main-d’œuvre autochtone. Si on les assimile et qu’ils deviennent des paysans, alors qui va emporter le castor aux postes de traite ? » 

Le colonialisme moderne, qui s’affirme après 1867 avec sa bureaucratie, l’encadrement des mœurs et l’école obligatoire, cherche à exclure les populations autochtones, que l’on croit vouées à disparaître. Le régime canadien crée alors un système de réserves pour les isoler.

« On est nous-mêmes colonisés par les Britanniques »

Qu’en est-il des populations francophones ? « On va dire qu’on est nous-mêmes devenus un peuple colonisé par les Britanniques, note le professeur Lozier, qu’on s’est libérés de ce joug-là par la Révolution tranquille (des années 1960).

« Se voyant comme un peuple historiquement opprimé, il est difficile de voir comment on aurait aussi contribué à l’oppression des Autochtones. La mémoire collective a fait de la figure du pionnier, qu’il soit explorateur, missionnaire ou simple habitant, un véritable héros culturel. »

Mais aux 19e et 20e siècles, beaucoup change avec l’alliance entre les gouvernements et les églises : on fonde un réseau de pensionnats pour briser la continuité générationnelle et détruire les cultures autochtones, précise Jean-François Lozier. De tout temps, les missionnaires avaient voulu remplacer les cultures autochtones par la culture occidentale. Jusqu’alors, ils n’en avaient pas été capables. »

Les Franco-Albertains ont été sensibilisés à cette réalité en 2017. Lors qu’ils ont commencé à planifier les célébrations du centenaire de l’Association canadienne-française de l’Alberta, ils se sont heurtés à des enjeux de réconciliation avec les Autochtones : les fondateurs francophones sont des pères oblats.

« La discussion est différente au Manitoba à cause des liens entre les Métis et les francophones, explique Denis Perreaux, directeur général de la Société historique francophone de l’Alberta. Ici, on est loin l’un de l’autre. Si on célèbre nos fondateurs, on ne peut pas le faire en niant le rôle des oblats dans les écoles résidentielles. »

Le professeur Lozier reconnaît l’idéal de la réconciliation, mais il estime qu’elle n’arrivera pas du jour au lendemain. « C’est un processus et non pas un évènement. On risque de ne pas vivre, nous et nos enfants, ce moment magique. Va falloir y travailler et ce ne sera pas confortable pour qui que ce soit.

La clé dans tout ça, c’est de trouver des occasions d’entrer en relation et d’interagir, en tant que non-Autochtone, avec des individus qui ont grandi dans les réserves ou des Autochtones de souche récente. »

Print
25536

Contact author

x
Les élèves de Laval à l’école du cirque

Les élèves de Laval à l’école du cirque

Quelle surprise! Personne ne s’y attendait. Le 18 juin, quatre-vingt-dix élèves de la 4e à la 6e année de Laval primaire ont écrit une nouvelle page de l’histoire de l’école, en réalisant le spectacle dénommé le Grand cabaret. Impressionnant.

Thursday, June 26, 2014/Author: Luc Bengono/Number of views (28795)/Comments (0)/

Concours « Lève-toi et bouge »

L’école Notre-Dame-des-Vertus de Zenon Park s’illustre plusieurs manières

Les élèves et la communauté scolaire de l’école Notre-Dame-des-Vertus (Zenon Park) ont été très actifs durant le concours national « Lève-toi et bouge! ».

Thursday, June 19, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (28398)/Comments (0)/
Clara Hughes fait un clin d’œil à Mgr de Laval

Clara Hughes fait un clin d’œil à Mgr de Laval

Traversée du Canada pour sensibiliser à la santé mentale

Mardi 10 juin, 9 heures du matin. Le directeur de l’école, M. Sébastien Ouellet, fait le tour des salles de classe et distribue en vitesse des bâtons gonflables bleus, après avoir montré aux élèves comment les utiliser. Aujourd’hui, tous les enfants sont habillés en bleu. La consigne a été donnée la veille. « Il faut encourager Clara Hughes ».

Thursday, June 19, 2014/Author: Luc Bengono/Number of views (28587)/Comments (0)/
Un réseau pancanadien francophone court-circuité?

Un réseau pancanadien francophone court-circuité?

Alphabétisation et compétences essentielles

En mars 2013, Ressources humaines et Développement des compétences Canada (RHDCC) annonce aux organismes œuvrant au développement de l’alphabétisme et des compétences que le financement de base provenant de ce ministère prendrait fin en juin 2014.

Thursday, June 19, 2014/Author: Lucien Chaput (Francopresse)/Number of views (25747)/Comments (0)/
Portes ouvertes aux nouveaux locaux du Centre d’appui à la famille et à l’enfance (CAFE), La Ritournelle

Portes ouvertes aux nouveaux locaux du Centre d’appui à la famille et à l’enfance (CAFE), La Ritournelle

Vendredi 13 juin, de 11 h à 16 h, les familles de Regina ont pu visiter les nouveaux locaux du Centre d’appui à la famille et à l’enfance (CAFE), La Ritournelle, situés au Carrefour des Plaines à Regina, suite à l’invitation de l’Association des parents fransaskois (APF) lors de leur journée portes ouvertes.

Thursday, June 19, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (28438)/Comments (0)/
Une nouvelle garderie francophone en milieu familial à Regina

Une nouvelle garderie francophone en milieu familial à Regina

Les Bout'Choux DayCare

Les places en garderie sont rares, on le sait, et le nombre de garderies elles-mêmes est limité. C’est donc une inauguration bienvenue pour la communauté que celle de la garderie familiale francophone Bout’Choux Day Care de madame Saida Chehaima, qui a eu lieu, samedi 14 juin, au 22 Hyland Crescent à Regina. 

Thursday, June 19, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (35792)/Comments (0)/
Le public visite le Pavillon secondaire des Quatre Vents

Le public visite le Pavillon secondaire des Quatre Vents

Les élèves en vedette

C’est sous le thème « Arts et spectacle » que s’est déroulée le vendredi 13 juin dernier cette soirée ouverte au public, organisée conjointement avec l’Association canadienne-française de Regina (ACFR). Avec une formule « cocktail », les visiteurs étaient invités à grignoter tout en contemplant différentes réalisations des élèves du Pavillon secondaire des Quatre Vents (PSQV) de l’école Monseigneur de Laval à Regina. Les élèves de 10e année du cours de gestion financière étaient également sur place pour vendre des rafraîchissements.

Thursday, June 19, 2014/Author: Stéphanie Alain/Number of views (33504)/Comments (0)/
Urgence français

Urgence français

au Pavillon secondaire des Quatre Vents

C’est appuyé des rires du public de la salle que les membres de la troupe de théâtre du Pavillon secondaire des Quatre Vents (PSQV), de l’école Monseigneur de Laval à Regina, ont présenté cette pièce originale. 

Thursday, June 19, 2014/Author: Stéphanie Alain/Number of views (26856)/Comments (0)/
Le CÉF fait le point sur vérification provinciale de sa situation financière

Le CÉF fait le point sur vérification provinciale de sa situation financière

Lettre du président du Conseil scolaire fransaskois

Dans une lettre adressée aux parents, employés et partenaires communautaires, le président du Conseil scolaire fransaskois fait le point sur les récents développements dans le dossier scolaire: la cérification provinciale de la situation financière et certains énoncés diffusés dans les médias

Friday, June 13, 2014/Author: Conseil des écoles fransaskoises/Number of views (21844)/Comments (0)/

Ça prend tout un village, vous dites?

Dommage que Kafka ne soit plus de ce monde. Il aurait trouvé la situation de la gestion scolaire fransaskoise plutôt inspirante. La semaine dernière, le LeaderPost de Regina a rapporté que le ministre de l’Éducation se dit profondément préoccupé du retard de la paie du personnel enseignant du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). 

Thursday, June 12, 2014/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (25055)/Comments (0)/
Ça sautait, ça courait et ça lançait lors des derniers jeux du CÉF...

Ça sautait, ça courait et ça lançait lors des derniers jeux du CÉF...

Jeudi 5 et vendredi 6 juin derniers, à Prince Albert, ça grouillait d’activité sportive lors des derniers jeux d’athlétisme pour les élèves de la 7e à la 12e année faisant partie du Conseil des écoles fransaskois (CÉF).

Thursday, June 12, 2014/Author: Claude Martel/Number of views (27813)/Comments (0)/
Les élèves de l'école Boréale relèvent le Grand défi Pierre Lavoie

Les élèves de l'école Boréale relèvent le Grand défi Pierre Lavoie

Les élèves de dix écoles élémentaires fransaskoises participent au programme « Lève-toi et bouge ».  Le but de ce programme est de faire des activités physiques propres à stimuler leur rythme cardiaque et à promouvoir une saine alimentation. L’effort de chacun se mesure en « cubes-énergie », une unité de mesure inventée spécialement pour cette compétition. Dans sa plus simple expression, le cube-énergie égale 15 minutes d’activité.

Thursday, June 12, 2014/Author: Laurent Desrosiers/Number of views (25975)/Comments (0)/
Radisson... Allez! Tasse-toi...

Radisson... Allez! Tasse-toi...

Mardi 3 et mercredi 4 juin derniers, avait lieu la foire provinciale du patrimoine à la maison du lieutenant-gouverneur de la Saskatchewan. Cet endroit est le pied-à-terre de sa majesté, la reine Élizabeth II de l’Angleterre, lorsqu’elle et son mari viennent faire un tour dans notre coin de pays.

Thursday, June 12, 2014/Author: Claude Martel/Number of views (24215)/Comments (0)/

Nikolas Gélinas : Récit d’une réussite

Nikolas se dit fier d’avoir remporté le prix de la Pensée historique. Il peut l’être. Derrière ce prix, ce sont des dizaines d’heures de recherches et un investissement total dans un projet.

Thursday, June 12, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (22601)/Comments (0)/
Réalisation d’une murale au Pavillon secondaire des Quatre Vents

Réalisation d’une murale au Pavillon secondaire des Quatre Vents

Cette murale est le fruit d’un projet pluridisciplinaire Génie-arts, qui réunit éducation artistique, sciences humaines et français en 8e année. Au cours du deuxième semestre, les élèves ont produit une murale, un texte de création littéraire et un travail de recherche afin de répondre à la question : « Quel est le vécu et l’héritage des Fransaskois dans le patrimoine canadien à travers le temps? ». 

Thursday, June 12, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (28417)/Comments (0)/
RSS
First2526272830323334Last

 - Thursday 25 April 2024