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S'exprimer autrement
Cette chronique, en collaboration avec La Cité universitaire francophone,  offre des textes dont les auteurs ont en commun d’avoir choisi le français comme langue seconde.

Joanie Paquin, avocate à Saskatoon

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Souvent, lorsque l’on doit faire appel à un avocat, c’est qu’il y a un problème. Ou alors qu’on veut anticiper et éviter un problème. Loyauté et efficacité sont alors les qualités que l’on est en droit d’exiger lorsque l’on choisit un professionnel du droit.

Joanie Paquin a justement choisi cette carrière afin de respecter ces valeurs et ses idéaux. Intéressée depuis toujours par les questions ayant trait au bien-être de la population, elle a choisi le domaine des lois pour tenter d’effectuer un changement positif dans la société. « Lorsque je travaillais en développement international, j’ai réalisé qu’une une société plus juste repose sur un bon fonctionnement des paliers gouvernementaux, soit l’exécutif, le législatif, et le judiciaire. » 

Elle entame donc des études en droit à l’Université d’Ottawa dans le programme de common law en français. Étudier dans la langue de Molière est une évidence pour Joanie qui souhaite parfaire sa maîtrise du langage juridique en français afin de pouvoir mieux desservir la clientèle francophone. « Le programme à l’Université d’Ottawa offrait des petites classes enseignées par des professeurs renommés dans leurs domaines. Dans ma dernière année d’études, j’ai étudié à l’Université de Cape Town en Afrique du Sud pendant un semestre. Cela a été une expérience très enrichissante, car j’ai beaucoup appris sur le rôle des lois et de l’appareil judiciaire pour assurer le bon fonctionnement de la société. »

Pendant ses études, Joanie confirme non seulement sa vocation, mais rencontre aussi son futur mari. Originaire de la Saskatchewan, il réussit à la convaincre que notre coin de pays serait un bel endroit où s’installer. Et jusqu’ici elle ne regrette pas ce choix! « Les Saskatchewannais, et en particulier les Fransaskois sont parmi les gens les plus chaleureux et accueillants que j’ai rencontrés. J’ai été chanceuse d’être accueillie à bras ouverts par la communauté fransaskoise lorsque je suis arrivée en 2012. Cela m’a donné l’envie de m’engager et de m’impliquer d’avantage dans les activités de la communauté. Je suis actuellement la vice-présidente de l’Association des Juristes d’Expression Française de la Saskatchewan (AJEFS). Je pense qu’il est important que les Fransaskois sachent qu’il existe en Saskatchewan tout un réseau d’avocat(e)s pouvant offrir leurs services en français. Les gens sont souvent intimidés par le droit; ils devraient se sentir à l’aise de discuter de leurs problèmes dans la langue de leur choix. »

En plus de sa communauté d’adoption, la Saskatchewan lui a aussi offert un environnement de travail à taille humaine « Après ma graduation, j’ai fait mon stage auprès d’un grand cabinet composé de plus de 30 avocats. Je travaille maintenant dans un plus petit cabinet qui est axé sur les besoins des clients. Je prends plaisir au fait que chaque jour me présente avec un nouveau défi à régler et que je suis entourée de collègues avec qui je peux collaborer pour trouver une réponse aux questions plus complexes. 

Mais comme dans toutes professions, il y a du bon et parfois du moins bon. Si elle devait donner quelques conseils à ceux qui envisagent de choisir une carrière juridique, ce seraient ceux-ci : « Pensez-y bien avant de vous lancer. La route pour devenir avocat(e) est longue et devient de plus en plus dispendieuse. Les heures peuvent être longues, et le stress peut être un fardeau très grand à porter. Par contre, une carrière en droit ouvre la porte à toutes sortes d’opportunités. En plus, c’est un privilège de pouvoir utiliser ses compétences afin d’aider quelqu’un en situation difficile. Ce n’est pas un métier pour tout le monde, mais c’est sans aucun doute une carrière très enrichissante. »

Le saviez-vous?

Au Canada, deux traditions juridiques coexistent au niveau du droit privé civil. Au Québec, en droit privé et dans les autres matières relevant de la compétence provinciale, le droit romano-civiliste (d’origine française) prévaut. Cependant, en droit public et dans les autres matières relevant de la compétence fédérale, c’est la common law (d’origine anglaise) qui s’applique. Dans les autres provinces, la common law est appliquée en droit privé aussi bien que public. 

Pour détenir le statut d’avocat au Canada, il faut être titulaire d’un diplôme de premier cycle d’une faculté de droit et être membre du Barreau d’une province canadienne.

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