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L'Écho du bel âge

Aînés francophones : manque de soins, absence de services en français… mais bonne santé mentale

1er rapport d’une étude sur 50 000 Canadiens âgés de 45 à 85 ans

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Exécutif de la Fédération des aînées et aînés francophones du Canada

Exécutif de la Fédération des aînées et aînés francophones du Canada

La présidente des ainés francophones du Canada, l’Ontarienne Élizabeth Allard (au centre) est entourée des membres du comité exécutif (de gauche à droite) : Thérèse Dorge (Manitoba, Mireille Thomas (Terre-Neuve-et-Labrador), Serge Côté (Colombie-Britannique) et Annette Labelle (Saskatchewan).
Photo : Gracieuseté
Solitude et isolement, démence, transport et mobilité, incapacités et chutes, modes de vie et vieillissement des personnes LGBT. Un premier rapport de l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement, « la plus exhaustive sur la santé et le bienêtre de la population vieillissante » jusqu’à ce jour lancée en 2010, aborde ces questions L’initiative documentera pendant 20 ans le vécu de 50 000 citoyens.

Le rapport de 216 pages publié le 22 mai révèle notamment que 95 % des ainés considèrent que leur santé mentale est excellente, très bonne ou bonne, que les femmes rapportent plus souvent que les hommes des sentiments d’isolement social et que près de la moitié des ainés sont des personnes aidantes.

Chacun des 12 chapitres tire des conclusions clés à partir des données initiales et ces nouvelles données serviront à fonder sur la science des politiques nationales, mais également à stimuler la recherche dans les diverses facettes du vieillissement. La ministre fédérale de la Santé, Ginette Petitpas Taylor, affirme qu’Ottawa est conscient des enjeux.

« [L’Étude] fournit les preuves dont nous avons besoin pour déterminer les principales priorités en santé et pour concevoir un plan d’action, afin de pouvoir faire la promotion de la santé et de la qualité de vie des ainés canadiens », a commenté la ministre par voie de communiqué.

Les ainés plus nombreux que les moins de 15 ans

Les premiers constats rejoignent les observations de la Fédération des ainées et ainés francophones du Canada, dit sa présidente, Élizabeth Allard : « La solitude, les soins de santé et le manque de services en français aussi, sont tous des sujets qu’on traite sur le terrain. »

L’enjeu du vieillissement général de la population n’est pas nouveau pour la Fédération, qui revendique depuis des années une vision nationale du fédéral. « On sait que les ainés, note l’Ontarienne, on est plus nombreux (depuis 2017) que les jeunes de moins de 15 ans. Les besoins et les défis ne partiront pas, ils vont augmenter. »

Le rapport note que le Canada connaitra d’ici 2036 une hausse d’environ 24 % de sa population ainée. Cette augmentation aura un impact à long terme sur les finances publiques. Les dépenses en santé s’élèveraient présentement à 300 milliards par année, incluant les enveloppes provinciales et territoriales totalisant 211 milliards, les plus onéreuses des budgets de ces juridictions.

« On n’a rien pour rien aujourd’hui, souligne Élizabeth Allard. Si les gouvernements ne prennent pas soin des situations qu’on vit, ça ne va pas couter moins cher plus tard. Il faut avoir des pistes de solution maintenant. »

Un manque de soins dans les foyers de longue durée

Elle estime que les problèmes des francophones ressemblent à ceux des autres populations auxquels s’ajoute l’absence ou la pénurie de services en français. Il manquerait des soins, en particulier dans les foyers de longue durée.

La présidente rappelle qu’il existe trois groupes d’âge parmi les ainés : les moins de 70 ans, ceux de 70 à 90 ans et les plus de 90 ans. « Tous ces gens-là ont des attentes différentes et des vécus différents. Il faut avoir une vision du vieillissement qui soit positive. »

La Fédération tiendra le 16 juin prochain une 4e conférence nationale à Saint-Jean (Terre-Neuve) sur le thème de L’isolement et résilience – une mer calme ne forme pas de marins d’expérience! « Cette étude est importante pour nous, conclut Élizabeth Allard, et on va certainement s’en servir. »

Le premier rapport de l’Étude est coparrainé par l’Agence de santé publique ainsi que par Emploi et Développement social Canada. Une trentaine de gouvernements, universités, agences et ministères fédéraux et provinciaux, incluant les Instituts de recherche en santé du Canada, participeront à l’ensemble des travaux. Un deuxième rapport est attendu avant la fin de 2018.

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